Les meilleures choses ont une fin, et la série des Myst a attendu son 5e opus pour que la baisse de qualité se fasse sentir.
La sortie a été précipitée par le studio, et ça se sent dans les âges à explorer, pas vraiment fignolés. Le scénario manque d'inspiration, la 3D semble déjà vieille au moment de sa sortie et le remplacement des acteurs filmés par des personnages 3D est assez vilain.
Pour un jeu intitulé "End of Age", le jeu a en effet des airs de crépuscule avec des mondes qui semblent étriqués et une histoire à bout de souffle : Yeesha, grandie et vieillie semble perdue dans un délire cosmique pas vraiment compréhensible. Le méchant du jeu est l'intriguant Esher, un ancien D'ni qui sort dont ne sait d'où et dont les motivations du jeu resteront jusqu'à la fin assez obscures, le tout autour d'enjeux avec les Bahros, espèce mi-singe, mi-paresseux moches exploités par une civilisation morte depuis des années dont on se moque un peu.
Bref, autant dire que Myst ne recèle plus trop d'histoires à nous raconter, tout comme les âges que nous avons à explorer qui, même si très beaux, n'ont plus cette densité et cette richesse qui nous faisait explorer le récit pas l'exploration. Cela ne veut pas dire que le jeu n'a aucun intérêt ! Les niveaux sont intrigants et certains ont de vraies atmosphères, comme l'infini puits de D'ni s'enfonçant dans le sol, le voyage de monde en monde via des bulles, les plages étranges de Todelmer, ou encore la possibilité de changer l'environnement des âges à l'aide de dessins.
Mais on ressort de Myst V: End of Ages, avec l'impression d'une grosse opportunité manquée, si le studio avait pris une année de plus pour peaufiner son histoire, ses environnements, ses énigmes, et donné à ses Âges plus de texture et d'histoires narratives. C'est un adieu assez triste à la meilleure série de jeux vidéo des années 90/2000s.