Limbo sans ombres et dans le blanc de la neige.
Avec une pincée de Brothers ou de Lost Winds. Encore un de ces petits jeux {étiquetés} 'Indies' qui valent surtout pour leur direction artistique, leur ambiance ou leur rendu plus que pour un véritable plaisir de jeu intense, riche ou profond.
Never Alone déploie donc un gentillet gameplay semi-plate-forme/semi-puzzles sans originalité aucune, en offre peu ou prou toutes les habituelles dérivées, propose un co-op qui a le mérite d'être là. Le jeu fait certes montre d'une certaine maîtrise dans ses choix de game-design mais que cela manque de risque, de nerf, de fluidité ! C'est un brin pataud, un tantinet trop scripté ; évidemment trop prévisible. Ainsi du duo de héros, aussi mignonnet soit-il fleure bon le déjà trop vu.
Côté jeu Never Alone soumet donc sa très courte mais sympathique aventure dans une ambiance et des décors rafraichissants – d'aucuns parleront de poésie ou d'onirisme – inspirés de l'art natif local et avec en sus une fort chouette séquence qui ravira les fans de Shadow of the Colossus (ou plutôt sa version d'un niveau amateur de Little Big Planet). Bref, si l'on est friand de ce genre de tribulations, Never Alone se laisse franchement jouer.
Non, le gros hic du titre c'est la promesse d'une dimension culturelle qui se voit terriblement mal intégrée et profondément frustrante : pour en savoir plus sur la culture Iñupiat (dont des membres ont participé à l'élaboration du jeu) il faudra alors mettre pause, arrêter sa partie pour lancer en plusieurs clics une vidéo façon reportage France 5 avec la petite intro et, il faut bien l'admettre, souvent beaucoup trop de blabla avant d'en arriver au sujet lui-même. Rien de plus passionnant que ce genre de documentaires les dimanches après-midis pluvieux et rien de plus fastidieux une fois saucissonnés et balancés, à froid, entre des phases de plate-forme. Ou bien attendre d'avoir fini l'histoire mais ce n'est plus un jeu ; et surtout la structure des vidéos suggère clairement un visionnage pensé par tranches.
Info-bulles, dialogues entre les puzzles, plus de cinématiques, panneaux, objets à trouver, phases de semi-gameplay nous plongeant dans le quotidien iñupiat, etc. Il devait y avoir pourtant pléthore de façons bien plus ludiques, intéressantes et malines d'intégrer tout ça dans le jeu lui-même...qui aurait dès lors pu prendre une toute autre dimension.