Tales of Pokemon sauce Ghiblish
Les possesseurs de PS3 fans de RPG ont patienté très longtemps avant de pouvoir faire la nique aux possesseurs de Xbox 360 qui avaient hérités de Blue Dragon et autre Lost Odyssey. Mais une fois Ni no Kuni sorti, on n'avait de cesse de les entendre : le vrai RPG est enfin sur console HD. Il était donc facile d'aborder ce jeu avec méfiance, est-ce par goût de trop peu que Ni no Kuni fait l'unanimité sur PS3 ?
Manette en main, on trouve très vite la réponse. Non, la réputation du jeu n'est pas surfaite. C'est un vrai RPG à l'ancienne qui a été remis au goût du jour et qui a de très bonnes armes pour figurer parmi les meilleurs jeux du genre de ces dernières années.
Ce qui choque de prime abord c'est l'enchantement de l'univers. Ghibli et cell shading oblige, le jeu est superbe. Les environnements sont ceux que l'on retrouve habituellement dans des RPG (désert, foret, volcan, neige etc.) mais on a l'impression de les redécouvrir car la patte graphique est sublime. Et après le délice des yeux vient très vite le délice des oreilles. Joe Hisaishi a signé la bande son et elle est magnifique. Comme d'hab.
Le jeu est ensuite un vrai RPG à l'ancienne (on se ballade sur une grande map en vue de haut, on y retrouve l'alternance village/donjon classique) qui a repris néanmoins des petits éléments modernes notamment les combats qui abandonnent le tour par tour (ancienne routine classique) pour se rapprocher de l'action de la série Tales of et surtout des mécaniques de Pokemon car nos héros peuvent invoquer des créatures pour investir l'arêne. Chaque monstre peut évoluer, a un set de 4 attaques maximum et vient d'un élément. Mais là où la stratégie de pokemon existe et fonctionne grâce au rythme lent, ici le fait de se battre en live rend parfois les choses compliquées. Notamment donner l'ordre de se défendre lorsqu'on surprend l'adversaire à préparer une bonne grosse attaque des familles. Il suffit que notre curseur soit à l'opposé de l'ordre de défense pour que l'on râte notre parade ce qui peut être fatal pour l'issue du combat. D'autant que l'IA de l'ordinateur n'est pas là pour nous aider. Si on peut simplement leur donner des tactiques grossières (balance tout ce que tu as, ne fais rien, improvise etc.), ils ont tendance à toujours cramer leurs MP bêtement et à oublier d'invoquer le bon monstre face à nos adversaires. On regrette le côté gambit de FFXII qui, selon moi, n'aura jamais trouvé de meilleur système pour gérer une équipe automatiquement sans trop s'ennuyer. Et si on peut prendre le contrôle de nos compagnons pour faire le boulot à leur place, il ne leur faut que 2 secondes pour faire du coup n'importe quoi avec notre héros ! D'autant que certaines magies casse l'ordre que l'on a donné pour privilégier une cinématique... ok c'est joli mais c'est très vite chiant. Au final, le côté tactique est très vite évincé par l'option "je vais faire une équipe de bourrin qui encaisse et frappe bien". Deux trois magiciens en appui et cela permet de voir la fin du jeu sans trop s'ennuyer sur ces combats.
Mais vraiment, l'histoire, la teinte Ghibli nous donne envie d'avancer. On adorera très vite ce monde très travaillé (mention spécial au manuscrit que Oliver trimballe partout et qui a été entièrement traduit) et le charme opère. A tel point que l'on oublie que les dialogues ne sont pas tous parlés (on aurait par contre aimé les visages des personnages parlant pour simplifier la lecture par contre), nous sommes plongés dans ce dessin animé interactif pendant près de 50h. Et pour ceux qui en redemandent, l'après game est encore très riche surtout si l'on veut débloquer tous les trophées qui ne sont pas inaccessibles mais qui demandent tout de même un bon investissement.
Level 5 + Ghibli, vous pouvez remettre le couvert quand vous voulez !