Si vous en avez ras le bol de suivre des marqueurs de quêtes, le cerveau en mode automatique, à refaire le même contenu jusqu'à l'écoeurement dans de vastes monde ouverts ubisoftiens, venez donc vous ressourcez dans les contrées nordiques de Northern Journey.
Dans ce jeu a la 1ere personne on renoue avec le plaisir simple d’une aventure sans fioritures, sans contenu annexe de rétention, sans mécaniques de RPG inutiles. Jamais dirigiste, il se contente de guider le joueur dans la bonne direction via les consignes d’un mystérieux personnage. Parfois on se perd, mais c’est aussi ce qui rend l'expérience si gratifiante. Le jeu réussit à trouver un juste équilibre entre liberté d’exploration dans des zones semi-ouvertes et des moments plus linéaires. La progression peut rappeler celle d’un Dark Souls dans le sentiment d’aventure qu’on en retire. La comparaison peut aussi s'étendre au level-design, très réussi, qui devient encore meilleur lorsqu’on débloque des raccourcis ou de nouveaux passages vers les niveaux précédents pour faciliter le backtracking.
Chaque zone est conçue méticuleusement et possède sa propre ambiance : on passe aussi bien d’une tundra pluvieuse et mélancolique, à une forêt décrépite et menaçante qu'à un glacier hanté et meurtrier. Cette grande variété se retrouve également dans les nombreux ennemis et boss (avec une préférence pour les arachnides) et des mécaniques de jeu ponctuelles, comme de la plongée sous-marine ou du vol en cerf-volant, qui donnent à chaque passage du jeu une teinte unique.
Plus qu’un jeu d’aventure atmosphérique, il possède aussi sa part de combats nerveux, uniquement avec des armes à distances. Fronde, arc et différentes arbalètes ne sont qu’un échantillon de ce qu’il est possible de manier. L’enjeu étant de jouer avec la complémentarité des armes pour chaque situation et d’anticiper la trajectoire des différents types de projectiles. Un gameplay rapide mais qui demande de la précision.
Évidemment tout n’est pas parfait, plein d'aspects du jeu auraient mérité une meilleure finition, mais lorsqu’on sait qu’il s’agit du travail d’une seule personne, on ne peut qu'être tolérant envers ces défauts. C’est aussi un jeu résolument rétro, aussi bien dans son rendu visuel que dans son game-design (on use la touche du quicksave). Le développeur s’affranchit souvent des conventions établies du JV et c’est vraiment rafraichissant. C’est le genre de créateur que je veux soutenir.
Un voyage aussi étrange que mémorable.
(critique rédigée en Mars 2023)