ça me court sur le tentacule
Chère Maman,
Je sais que cette lettre te surprendra, tant le fil de nos rapports s’est étiolé depuis maintenant plusieurs années. Mais j’ai besoin de me confier, et je suis heureuse d’imaginer que tu pourras être une fois encore le réceptacle attentif de mes questionnements enfouis (© Kaamelott).
Octy m’inquiète.
Je vois en cet instant ton visage s’assombrir, et le souvenir de tes innombrables recommandations refait surface dans mon esprit. Je n’ai pas oublié le jour de nos noces, voilà maintenant huit ans. Je me souviens du regard atterré que tu m’as jeté depuis le premier rang de la chapelle quand, me rejoignant à l’autel, Octy a minutieusement pulvérisé la double rangée de petites colonnes qui décorait l’allée centrale. Sans pratiquement s’en rendre compte. J’ai vu tes larmes quand il s’est étalé comme une bouse devant le prêtre. Et je n’ai pas oublié papa, qui se demandait inlassablement d’où venait cette persistante odeur de poisson alors qu’il n’y avait que de la viande au repas. J’ai bien conscience que mon choix n’était pas le vôtre, mais Octy, je vous le jure, a depuis tout ce temps été un mari aimant et un père formidable. Singulier, mais formidable.
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