Une nostalgie sans âme

Lorsqu’Octopath Traveler a été annoncé, il a immédiatement suscité un certain engouement : une direction artistique en "HD-2D" sublime, un hommage appuyé aux JRPG des années 90, et une bande-son prometteuse. Pourtant, derrière cette façade séduisante se cache une expérience profondément déséquilibrée. Désolé pour le manque d'originalité, mais le premier problème du jeu, selon moi, est sans conteste sa narration. Découpé en huit petites histoires distinctes, chacune centrée sur un personnage, le jeu peine à instaurer une véritable cohésion entre ses différents protagonistes. Chacun semble évoluer dans sa bulle, sans réelle interaction avec les autres, ce qui donne l'impression d'un assemblage de récits juxtaposés plutôt qu'une aventure collective.

Si certains chapitres proposent des thématiques intéressantes, la superficialité de leur traitement et l'absence d'enjeux globaux rendent l'ensemble anecdotique et superficiel. À cela s’ajoute une difficulté frustrante, qui aurait pu être un challenge bienvenu si elle avait été mieux équilibrée. Chaque boss agit comme un mur infranchissable, exigeant de longues sessions de farming contre des ennemis de bas niveau. Ce mécanisme, autrefois toléré dans les RPG d’antan, semble aujourd’hui dépassé et alourdit inutilement le rythme de progression. Ce qui pouvait être perçu comme "un retour aux sources" devient rapidement une corvée. Pour être franc avec vous, je ne suis pas parvenu au bout de cette aventure. J'ai jeté l'éponge après une quarantaine d'heures de jeu.

Cependant, tout n’est pas à jeter dans Octopath Traveler. L’ambiance visuelle, oscillant entre rétro et modernité, est une véritable réussite. Les décors regorgent de détails et développent une atmosphère nostalgique qui plaira aux amateurs du genre, le design des boss en pixel art est saisissant ! De même, la bande-son, signée Yasunori Nishiki, parvient à sublimer les moments d’exploration et certains affrontements.

Pour conclure, je recommande Octopath Traveler aux joueurs particulièrement attachés à l’esthétique des JRPG des années 90 et à ceux qui privilégient la nostalgie visuelle à la profondeur narrative. Mais pour les autres, le manque de cohérence du récit et les lourdeurs du gameplay risquent de transformer cette aventure en véritable épreuve de patience. Octopath Traveler s'avère être une expérience frustrante qui, malgré ses atouts visuels et son hommage sincère, échoue à captiver par son gameplay daté et sa narration inintéressante.