Cas un peu compliqué que ce Okami Den, la suite directe du premier et génial Okami sorti sur PS2/Wii. Un jeu que j’avais bien envie d’essayer depuis un bon moment et qui me semblait être une petite pépite cachée ! Mon avis, donc, après avoir fini le jeu.
Pour commencer, j’ai trouvé la réalisation très étonnante. Honnêtement, il s’agit sans doute d’un des plus beau jeu Nintendo DS en 3D auquel j’ai pu jouer. Le style Okami est magnifiquement restitué : toutes ces magnifiques couleurs, ces effets et ces musiques enchanteresses sont encore là ! Les développeurs ont bien sûr été obligés de faire des gros compromis par rapport au premier jeu Wii/PS2 : découpe des terrains et villages en plusieurs zones, ralentissements, textures souvent assez grossières... Mais tout cela est parfaitement excusable compte tenu du support.
Côté Gamplay, le jeu reprend assez fidèlement le principe de Okami premier du nom : il s’agit d’un jeu d’action-aventure inspiré des Zelda 3D, dans lequel on peut interagir avec le décor en mettant le jeu sur pause pour « dessiner » sur l’écran et utiliser une dizaine de pouvoirs (créer des bombes, des lignes d’eau ou de feu, faire des taillades…). Le gros point fort du jeu, c’est l’utilisation très intelligente et agréable qui est faite de l’écran tactile de la DS, qui est nettement plus intuitive qu’un stick analogique ! Les donjons et énigmes sont plutôt bien foutus, et le jeu a le mérite d’être très accessible. L’aventure dure une bonne vingtaine d’heure, mais j’ai remarqué que si les 10 premières heures étaient assez prenantes et proposaient régulièrement un nouveau pouvoir pour relancer l’intérêt, j’ai commencé à ressentir énormément de lassitude à partir de la deuxième partie du jeu, qui commence à partir dans tous les sens.
J’en arrive à l’énorme défaut : les cinématiques trop nombreuses, trop longues et a-sso-mantes. Le défilement des dialogues était déjà pénible dans le premier jeu Okami, mais c’est encore pire ici. Les textes s’affichent lentement et avec une pause à chaque fin de phrase, et les scènes s’enchainent avec un mollesse sans nom. Si encore, elle racontaient quelque chose de vraiment intéressant… Mais non, elles sont dans l’ensemble très niaises et tiennent surtout du pur remplissage. Alors certes, ces cinématiques sont « skipables » (on peut toutes les passer en appuyant sur Select dès le premier run) mais cela implique de passer à côté de toute l’histoire… Ce qui, j’avoue, n’aurait finalement pas été une énorme perte, le jeu ne raconte pas grand-chose de bien passionnant et manque cruellement d’un fil directeur intéressant – les situations, les rencontres et le parcours de zones s’enchainent sans trop de logique.
En fait, je ne comprends pas la démarche de Capcom ici. Dans l’idée, proposer une version plus, disons, « enfantine » de Okami, sur une console portable, pourquoi pas. Mais pourquoi avoir fait une suite directe de Okami, au lieu d’avoir fait un prequel ou une aventure alternative ? Les nouveaux venus auraient sans doute préféré un jeu plus indépendant, alors que les vrais fans de Okami, eux, auraient logiquement préféré un Okami 2 sur console de salon encore plus sombre et plus adulte que le premier. Et, en plus, le jeu n’a même pas été traduit en langues européennes ! Comme si le public visé n’était déjà pas assez restreint comme ça ! Mais à quoi s’attendait Capcom, sérieusement, surtout vu le succès tout relatif du premier Okami ? Mystère...
C’est vraiment dommage car en soi, Okami Den est un jeu d’action-aventure plus que correct. Je salue sa réalisation de haut vol, son gameplay intelligent et parfaitement adapté aux spécificités de la Nintendo DS. Mais le fait qu’il fasse moins bien que son homologue sur console de salon sur pratiquement tous les points, ainsi que son rythme mal maitrisé, fait de ce jeu rien de plus qu’une simple curiosité à réserver aux gros fans.