On connait les jeux qui veulent être des films, développés par des Tartuffes méprisant les joueurs ou méconnaissant le médium. Dans le doute, ces cuistres préfèrent pondre un produit ressemblant à du mauvais cinéma plutôt qu'à du mauvais jeu-vidéo. Voici le jeu qui veut être un film d'animation japonais.
Si possible identifiable à Miyazaki en un coup d'oeil. Quitte à ratisser large, autant reproduire une esthétique aussi chiadée qu'éculée : ça garantit un certain nombre de ventes auprès des fanboys qui glorifieront le machin avant même d'avoir posé leurs pattes grasses dessus. Certes, c'est tout-joli-tout-beau comme un bâtard de Ghibli et Pixar, mais la surenchère d'effets tapageurs rend l'ensemble souvent indigeste voire illisible.
Inutile d'épiloguer sur l'orientation "métroid-vania", un genre de gameplay qui ne mérite même pas d'avoir un vrai nom, tant on en fait le tour rapidement (en deux licences chrono, CQFD). La seule mécanique apte à nous sortir de la torpeur c'est la capacité de dasher sur les ennemis, qui peuvent alors servir de boost belliqueux que l'on s'amuse à essayer d’enchaîner. Mais au lieu d'approfondir ce pan du gameplay, Moon Studios s'est concentré sur l'animation de séquences aussi choupies que poussives, débordantes d'un tire-larme téléphoné hurlant toutes les cinq minutes "tu le sens bien mon gros lyrisme, hein ?!". Ah si attendez, il y a quand même un système de points de sauvegardes limités à placer où l'on veut. Ce qui admettons-le, est original et rafraîchissant, au moins jusqu'au moment où le placement d'un checkpoint à un endroit non prévu par les dèvs nous oblige à tout recommencer depuis le début.
Le bucolique OATBF possède finalement au moins une qualité indéniable qui à elle seule fera que l'on reparlera probablement du jeu dans quelques années : il fait chouiner les cosplayers fans de japanimation ne jurant que par les produits culturels irradiés venant de l'est (pas cet est là, l'autre). On peut donc les voir peinés, frustrés par l'exclusivité Microsoft, passer leurs nerfs en fracassant leur PS4 à coups de mablette sur fond de J-pop. Merci Ori.