On ne va pas y aller par quatre chemins, Ori and the will of the wisps, comme son prédécesseur, commence très mal. Le début est atroce, on nous inflige d’emblée un récit mièvre et plein de pathos accompagné d’une musique lourdingue. Bien que cette intro semble interminable, le jeu commence ensuite relativement vite, heureusement pour nos nerfs.
Visuellement, je ne peux pas dire qu’Ori soit totalement ma came non plus. On sent bien que l’aspect visuel est hyper important pour les dèvs, les artistes ont clairement du talent, le jeu est joli, le chara design de certains PNJs et ennemis sympathique et on assiste parfois à des scènes visuellement impressionnantes grâce au gigantisme de certains adversaires, mais dans l’ensemble, l’abus de couleurs criardes et d’effets visuels dans tous les sens est tout de même très grossier. Musicalement c’est plat, il n’y a aucun thème qui ressort et certaines musiques sont même assez désagréables et pompeuses.
Pour ce deuxième opus, les dèvs ont décidé de voir les choses en grand. Ça a parfois du bon : on rencontre plus de bestioles « terrifiantes » à affronter, les décors sont variés, les défis contre-la-montre sympathiques… Mais ça crée aussi des surcouches de gameplay franchement peu intéressantes.
Honnêtement, il est nul ce hub. Et est-ce qu’on en avait vraiment besoin de ces quêtes Fedex ? Et puis de manière générale, il y a beaucoup trop de PNJs sur la map. J’ai l’impression (mais peut-être me trompe-je) que le monde du premier Ori était bien moins peuplé. Là franchement, on dirait parfois qu’on est place de la République un samedi après-midi. Sérieux, les vieux lémuriens eco + on en rencontre tous les dix mètres. T’as l’impression qu’ils ferment jamais leur gueule en plus, et même s’ils ont chacun peu de lignes de dialogues, étant donné que l’écriture est loin d’être un des points forts du jeu, ça devient très vite relou. Et puis y a pas qu’eux qui interrompent le gameplay, de manière globale y a quand même pas mal de dialogues, de moments où on te force à marcher lentement, de petites cinématiques… Si l’histoire était au niveau ça dérangerait pas à la limite, mais vu que c’est clairement pas le cas, on s’en passerait bien de ces séquences coupant systématiquement l’action. J’ai juste envie de jouer moi en fait.
Et franchement c’est con à dire, mais c’est clairement jouer qui sauve le jeu. On acquiert assez rapidement de nombreuses compétences pour se mouvoir et c’est très vite un vrai plaisir de courir, sauter, dasher et vire-volter dans tous les sens. La petite bestiole qu’on dirige est légère, super agréable à contrôler, ses déplacements sont fluides, les séquences de plateforme sont vraiment grisantes, bref, c’est juste cool à ce niveau.
Les combats ont également été améliorés pour notre plus grand plaisir. Ça réagit plutôt bien et c’est assez jouissif, ça pète dans tous les sens avec des effets de lumière abusés, ce qui est assez impressionnant mais malheureusement un défaut puisque les affrontements deviennent parfois très vite très brouillons à cause de tous ces flashs lumineux. Dans ce genre de moment, la lutte se transforme alors en énorme bordel dans lequel on se contente de bourriner comme le dernier des abrutis. Niveau lisibilité, on peut pas dire que les hitboxes soient particulièrement cleans non plus. Les dèvs ont encore du chemin à faire, mais il y a vraiment du mieux par rapport à Ori and the blind forest.
À noter que j’ai trouvé le jeu plus facile que le premier. Peut-être est-ce dû au fait qu’on ait encore plus de dashs et de sauts qu’auparavant ? Quoi qu’il en soit, je n’ai rencontré aucune section de plate-forme vraiment tendue qui m’ait poussé à me dépasser et obligé à atteindre un flow parfait afin de survivre. De plus, arrivé à la fin du jeu on a énormément de vie et de mana ce qui diminue clairement la crainte (et le risque) de mourir. Je précise que j’ai fait le jeu en difficile.
Je tiens aussi à dire que j’ai été confronté à plusieurs bugs comme le fait de rentrer dans le décor, d’avoir un pouvoir qui ne fonctionne pas, ou même le jeu qui plante…
Il me semble assez évident que pour cette suite, les dèvs d’Ori se sont inspirés d’Hollow Knight sur pas mal de points. Ils ont dû réaliser à quel point ils avaient à gagner en prenant exemple sur un titre aussi réussi. Ils sont malheureusement encore bien loin d’atteindre le niveau de la Team Cherry, même si, on ne va pas mentir, ce Ori and the will of the wisps est meilleur sur plusieurs points que son aîné et de manière globale loin d’être une purge.