Perdu et à la dérive au milieu d'un environnement hostile et dangereux, le Nomad, un vaisseau de ravitaillement faisant habituellement la liaison entre la Terre et Ganymède, s'est retrouvé catapulter à des milliers d'années-lumières du système solaire.
À bord, un astronaute sans nom essaye de survivre à son isolement et de comprendre ce qui s'est passé durant son long sommeil cryogénique.
Animé par la seule volonté de retrouver ses semblables, il se lance dans une périlleuse aventure d'exploration galactique.
Mais l'univers est vaste et redoutable, le chemin de retour sera long et difficile et un homme seul, égaré dans cette immensité d'étoiles et de planètes n'est pas à l'abri des tourments de la solitude, de la mélancolie et de la folie.
Cette odyssée cosmique est sans doute perdue d'avance tant les chances de survies sont infimes, mais l'espoir irrationnel de retrouver les siens subsiste chez cet astronaute solitaire. Il est temps de rentrer au bercail...avant que l'espace ne l’engloutisse à jamais.
Après un développement des plus chaotiques et un passage très remarqué sur smartphones, Out There du jeune studio Mi-clos débarque enfin sur PC dans une version enrichie avec un nouveau moteur graphique et de nouvelles fonctionnalités.
N'ayant pas joué à la version mobile d'origine et étant fan de SF et plus particulièrement d'ambiance introspective dans un environnement spatial, Out There : Omega me faisait de l’œil depuis quelques temps.
Le but d'une partie de Out There est de rallier un étrange signal à l'autre bout de la carte galactique en passant par une myriade de systèmes solaires.
Le jeu se présente sous la forme d'un Rogue-like où chaque carte est générée de façon aléatoire et où la défaite est définitive.
Je parle de défaite et non de mort car, contrairement à un FTL, le jeu ne dispose d’aucun combat.
Le gameplay, qui se veut pacifique, est basé principalement sur l'exploration et la gestion des ressources.
La gestion s'articule autour de l'exploitation des ressources d'un système. Le défi consiste à gérer efficacement la collecte de ressources vitales contenues sur les planètes de chaque système puis à stocker judicieusement ses réserves à bord d'un vaisseau aux couloirs étriqués.
Malheureusement, ces ressources se partagent l'espace disponible avec vos équipements (boucliers, réacteurs, équipement de forage) ce qui vous oblige à faire des choix particulièrement cruels mais nécessaires à votre survie.
Pire, au fur et à mesure de vos pérégrinations, les différents équipements vont rapidement prendre une place de plus en plus importante au détriment de vos réserves ce qui vous pousse à partir en quête d'un autre vaisseau plus imposant.
Le jeu dispose également d'une petite dimension diplomatique avec la présence de nombreuses peuplades extra-terrestres qui parleront dans un dialecte incompréhensible qu'il faudra apprendre petit à petit pour pouvoir "approuver" ou "désapprouver" leurs dires.
Le gameplay est globalement bon malgré sa simplicité mais là où le bât blesse, c'est qu'il se révèle affreusement répétitif passé le cap des dix premières heures.
Concrètement, les mécaniques ne se renouvellent que très peu et votre niveau de maîtrise ne vous servira à rien si l'univers décide de vous faire la peau.
L'Aléatoire est omniprésent dans Out There, ce qui renforce cette sensation d'insécurité et de survie mais ce qui limite également le gameplay par la même occasion.
En multipliant les parties, vous n'aurez pas forcément cette sensation de progresser et de devenir de plus en plus fort. Vous arriverez forcément à mieux gérer vos ressources mais si il ne vous arrive que des tuiles dès le début de l'aventure... vous n'allez pas faire long-feu.
Néanmoins, l'Aléatoire est une très bonne idée pour la narration du titre : il favorise l'immersion et la détresse qui émane du personnage, ce sentiment que tout ne tient qu'à un fil, que la victoire n'est qu'une illusion.
Et c'est bien sur son ambiance et sa narration que Out There se démarque du reste de la production.
Sous ses allures de petit jeu mobile sans le sou, Out There est en réalité un titre ambitieux qui s'inspire d'une pléthore d’œuvres de SF (Terminus les étoiles, La Grande Porte mais aussi Star Trek ou Farscape) pour nous offrir une histoire au propos intimiste qui parle avec justesse de la place de l'Homme dans l'univers, de sa fascination pour les étoiles, de sa curiosité maladive et de son caractère sociable.
À travers une légion de détails et de petits textes, le jeu nous plonge dans les pensées intimes d'un homme perdu au milieu du néant et souffrant de plus en plus de sa solitude.
Un homme à la dérive qui, à force d'explorer une galaxie vaste et étrangère, est susceptible de succomber dans une mélancolie dévastatrice ou de perdre de vue l'objectif qu'il s'était fixé.
Il y a une forme de poésie dans la simplicité de certains textes et de certaines situations qui font de Out There un jeu au charme indéniable pour les amateurs de Science-fiction.
Cette ambiance spatiale lyrique est en plus renforcée par une bande-son apaisante et par un univers visuel coloré plaisant et propret qui offre de temps à autres de très jolis plans de planètes.
Au final, difficile pour le fan de SF que je suis d’être vraiment objectif sur Out There : Omega Edition.
C'est indéniable, ses mécaniques de gameplay simples tournent rapidement en rond et la place omniprésente de l'aléatoire dans chaque partie peut en rebuter plus d'un, mais ce n'est pas dans cet aspect que se trouve la plus grande force de Out There.
La plus grande force de Out There se trouve dans sa direction artistique riche en couleurs, dans son OST atmosphérique, dans sa narration appliquée avec soin et dans son ambiance spatiale savoureuse et enivrante qui offre un voyage interstellaire de toute beauté.
Et la Terre dans tout cela ? Le but initial de mon périple ? J'ai oublié...