Dans Outer Wilds, on arrive sur une planète où la première action à réaliser est de faire griller un marshmallow, dans un petit village où le peuple semble déterminé à explorer son univers, mais parait limité technologiquement. Cette atmosphère légère et un peu en décalage va de paire avec la technique du jeu. Les graphismes sont simples et ont un petit côté low poly. Cela dit, aucune texture n'est abérrante, le choix artistique est maitrisé de bout en bout.
Pour en venir au fond du jeu : très vite un grand mystère va s'exposer face à nous, et on n'aura « que » notre combinaison spatiale et notre vaisseau pour tenter d'élucider ce que l'on vient de vivre.
Les premières heures de jeu sont déboussolantes, car on commence à découvrir le système solaire de façon aléatoire, et à chaque phase de jeu, on tombe sur des écrits, des lieux, des choses étranges, qui nous laissent perplexes. On ne comprend rien. Mais heureusement, chaque découverte est sauvegardée et s'ajoute à notre journal de bord, de sorte à ce que l'on puisse à tout moment faire le point sur nos découvertes, tenter d'élucider certains points.
Toutes les 22 minutes, nos objectifs diffèrent, le jeu nous laissant assembler les pièces du puzzle une par une. Une découverte sur une planète peut mettre plusieurs heures à se montrer utile pour agrémenter une découverte sur une autre planète. Et au final, tout rentre dans l'ordre.
Ce jeu mérite son succès car sa pédagogie est intelligente. Il nous demande d'assembler l'histoire nous-même, en nous laissant tous les indices dans la nature pour que l'on récupère les pièces du scénario ou les mécaniques de gameplay qui nous emmèneront à percer les mystères les plus profonds.
L'ambiance très particulière contribue aussi bien à ce succès : chaque planète est régie par ses lois physiques, ce qui donne lieu à des phases de jeu hautes en couleur et très déstabilisantes, parfois carrément flippantes. L'univers a beau sembler relativement petit, la sensation d'être perdu dans un espace macroscopique se fait souvent ressentir.
Tout ceci est porté par une musique exquise signée Andrew Prahlow, balayant balades à la guitare sèche et ambiances spatiales tantôt joyeuses, tantôt mélancoliques, voire anxiogènes.
Il y aurait beaucoup s'autres choses à dire, mais mon but n'est pas de spoiler, donc je m'arrête là. Outer Wilds, c'est une perle qui a marqué ma vie de joueur. La seule déception vient du fait que ne pourrai jamais revivre la sensation de découverte du jeu une seconde fois.
Et dire que ce chef d'oeuvre est le tout premier jeu du studio Mobius Digital...