Dire que ce jeu indépendant a fait sensation auprès des joueurs serait un doux euphémisme. 76ème jeu préféré des joueurs sur SC à l'heure où j'écris ces lignes, des critiques dithyrambiques, des superlatifs en pagaille... Quelqu'un m'a même carrément assuré qu'il s'agissait du "meilleur jeu du monde (joues-y et tu verras)" ! Forcément intrigué, je dépense donc 20€ sur le PS store, je télécharge ce fameux jeu GOAT et je lance la partie…
Et malheureusement, après une grosse session de près de 4h de jeu, je reste de marbre. Une dizaine de mois plus tard, je décide de donner une deuxième chance à ce jeu, je reprends donc l'aventure depuis le début et je passe quand même 8h dessus... Mais non, rien à faire, je m'ennuie toujours autant et l'engouement autour de ce jeu continue de me laisser plus que perplexe.
Il s'agit donc d'un jeu d'exploration spatiale dans lequel il faut voyager et parcourir les planètes d'une sorte de mini système solaire, et trouver des indices qui permettent de sauver le monde - monde qui explose à la face du joueur au bout de 22 minutes de jeu chrono (heureusement, le personnage que l'on incarne se retrouve vivant au début de la boucle temporelle une fois les 22 minutes écoulés, ou après une mort, façon "Edge of Tomorrow" ou "Un jour sans fin").
L'énorme problème, c'est que le jeu est beaucoup trop chiche en conseils de progression et en indications. Le joueur est littéralement lâché dans l'espace, sans aucune aide pour savoir où on devrait aller et quoi faire. Il faut juste se débrouiller avec un petit tableau de bord rempli d'obscurs objectifs. Objectifs qui, lorsqu'ils sont résolus à grand coup de pur hasard d'exploration et d'évènements rencontrés au bon moment, ne font que nous rediriger vers d'autres objectifs encore moins clairs. De plus, les actions à mener pour remplir ces objectifs ne sont pas franchement exaltantes : il s'agit bien souvent d'arriver à se rendre au petit endroit très caché sur une planète, pour finir par déchiffrer des textes sur des murs... Le tout à faire en 22 minutes seulement, ce qui est souvent insuffisant et très frustrant étant donné le difficulté de la progression.
D'ailleurs, j'ai trouvé la maniabilité du vaisseau et du jet pack très difficile et punitive. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis mort bêtement à cause d'une collision impossible à anticiper, et où le manque de souplesse des contrôles m'a posé problème. Et une fois mort : hop, on reprend depuis le début de la boucle, et c'est reparti pour un nouveau trajet horripilant qu'il faut refaire depuis le début... Très décourageant.
Je peux objectivement reconnaitre à Outer Wilds de vraies qualités. En particulier, de proposer une vraie expérience d'exploration originale qui sort clairement des sentiers battus.
La réalisation est très honnête : certes, graphiquement, ça ressemble à un portage HD d'un jeu PS2, mais ça, peu importe, la technique ne fait pas tout, et c'est quand même très fluide, propre et assez joli dans l'ensemble. Les musiques et bruitages sont discrets mais font le job.
C'est vrai qu'il y a quand même un petit quelque chose de grisant à grimper dans une fusée et à décoller puis se balader librement dans l'espace et préparer son expédition vers des grandes planètes inconnues, variées et riches en découvertes à faire. Mais cette belle idée est pour moi gâchée par tous les problèmes que j'ai évoqué plus haut.
Bref, comme je l'indiquais en petit clin d'œil dans le titre de ma critique, ce jeu m'a curieusement fait beaucoup pensé au film "2001, l'Odyssée de l'Espace" (Kubrick, 1968). J'ai eu l'impression de jouer à son pendant version jeu vidéo : un jeu "space" abstrait, bizarre, obscur, pas vraiment fun. Mais qui sera toujours, pour plein de raisons qui m'échappent, adulé par tout un tas de gens qui crieront au génie et au chef d'œuvre, qui seront capables d'en débattre pendant des heures et de trouver milles et une interprétation à tout cet univers. Grand bien leur fasse, mais ce sera sans moi.