Outer Wilds
Voile noir, réveil, les yeux rivés vers les étoiles
Un feu crépite, l’immensité m’aspire
L’univers entier est à saisir
Mon cœur s’emballe
Lorsque, là-haut, un objet vole en éclat.
Impatient, j’explore Âtrebois
Tente de piloter une petite fusée
Échoue et me dirige vers le musée
Joue à cache-cache avec des enfants
Puis je récupère les codes de lancement
Une drôle de statue me dévisage
Est-ce là un mauvais présage ?
Qu’importe ! Je désire m’envoler
Je me précipite, saute de trop haut
Espère bien retomber
Mais meurs aussitôt.
Et là devant moi, ma vie se dévoile
Mes yeux s’ouvrent à nouveau vers les étoiles
Le feu crépite, l’immensité m’attire
Là-haut, un objet vole en éclat.
Excité par l’envie de tout découvrir
Je monte dans ma fusée et quitte Âtrebois
Résolu à élucider le mystère des Nomaïs
Civilisation, depuis des milliers d’années, disparue.
Suspendu à travers le temps, je profite de la vue
C’est mon premier voyage spatiale.
L’obscurité a quelque chose de spéciale...
Pris d’un sentiment de solitude et de fascination
Je m’élance avec humilité vers l’inconnu
Au loin, un astre attire mon attention
Je m’y pose de façon maladroite
Puis enfile ma combinaison
De l’eau, des tornades à perte de vue
Suis-je le premier à fouler Léviathe ?
Je navigue de trouvaille en trouvaille
Avec le plaisir de traduire des écrits Nomaïs.
Je m’éternise, l’oxygène commence à manquer,
Et meurs asphyxié.
Des images de cette nouvelle vie se dévoilent
Mes yeux s’ouvrent sur ces mêmes étoiles
Le feu crépite, l’immensité est à découvrir
Là-haut, encore cet objet qui vole en éclat.
Je monte dans ma fusée, esquisse un sourire
Au loin, c’est une étoile filante que j’aperçois
L’atterrissage est difficile puisqu’elle se déplace
Une drôle de navette est prise dans la glace.
Dans la précipitation, j’ai oublié ma combinaison
Et meurs sans pouvoir prendre ma respiration.
Les images de cette vie défilent
Là-haut, les mêmes étoiles brillent.
Le feu crépite, l’immensité m’inspire
Je vole d’astres en astres et m’émerveille
Devant tout ce que le système solaire à offrir.
Joie et surprise, sans cesse, se renouvelle
Une planère se désagrège dans un trou noir
Des astres agissent comme un sablier
Des tunnels, des grottes pleines d’histoire
Des foyers, des vestiges insoupçonnés
L'angoisse à mesure que le sable monte
Des objets quantiques défient la physique
Des amis voyageurs que je rencontre
Au détour de merveilleuses notes de musique
Près du feu, on converse, on se guimauve
Peut-être que la seule finalité est la traversée
Moment hors du temps avant que tout explose
Je meurs de façon immédiate.
Ma vie défile comme par le passé
Mes larmes s’écoulent sans prévenir
Voile noir, réveil, les yeux rivés vers Léviathe
Le feu crépite, l’immensité commence à rétrécir
Là-haut, c’est une sonde qu’on envoie.
Alors, je monte dans ma fusée une nouvelle fois
Afin d’étudier le système solaire
Et plus j’explore, plus se dissipe les mystères
Les Nomaïs ont découvert
Un signal qui semble plus vieux que l’univers.
Puis vient la fin, inévitable, froide et éclatante
Sans jamais avoir le temps de tout découvrir.
Je me trouve un point de vue dégagé
Silencieusement, patiente
Et sans ne rien pouvoir faire qu’admirer
J’admire la supernova en train de tout ensevelir
Le soleil englouti l’univers sans le moindre effort
Mon cœur s’emballe
Je meurs... encore
Voile noir, réveil, les yeux rivés vers les étoiles
Un feu crépite, l’immensité m’aspire
L’univers entier est à saisir.
Molière K.