Impossible de jouer à Payday sans reconnaître la recette Left 4 Dead. Ce jeu de coop à 4 nous invite lui aussi à lutter contre des hordes d'ennemis en surnombre qui font tout pour nous submerger. Il lui reprend surtout bon nombre de mécaniques éprouvées (aura des alliés, temps pour relever un ami à terre, rythme de jeu en vagues, grandes maps linéaires à objectifs multiples, évènements aléatoires, ennemis spéciaux, grosse ambiance sonore, feedbacks de qualité, ... )
Ici, il est plutôt question de braquage et les ennemis sont des flics équipés d'armes à feu. Face à leur tirs distants, pas question d'occuper l'espace librement comme dans le jeu de Valve. Il vaut mieux tenir des lignes de tir et faire progresser des positions. Certains ennemis spéciaux pouvant immobiliser un joueur, on préfèrera jouer en restant soudés.
L'IA est basique mais surtout efficace. Les forces de l'ordre cherchent par tout les moyens à approcher le joueur. Ils peuvent se repositionner hors de vue ou se cacher derrière un couvert, mais en général, ils essaient surtout d'étouffer les joueurs par le surnombre en les encerclant progressivement. Et s'il est facile de faire face à un ennemi armé, ça devient beaucoup plus difficile quand ils commencent à être 5 ou 6. La recette pour lutter contre cette IA repose sur deux leviers : tuer un maximum d'ennemis et s'aménager un maximum d'espace de jeu pour faire reculer les points de spawn ennemis et réduire leurs angles de tir.
Ce dernier paramètre n'est malheureusement pas toujours bien compris par les débutants qui se font contenir jusqu'à leur dernière balle en défendant âprement une position. En fait, pour un casse réussi, il vaut mieux rester en mouvement, que ce soit en faisant reculer la ligne de front sur les maps défensives (First Bank, Diamond Heist) ou en rushant les points de spawn ennemis sur les maps offensives (Hard Street, Green Bridge).
Les 6 niveaux sont très variés, inspirés des meilleures scènes de braquage de ces dernières années : Braquage à l'italienne, Batman Begins et surtout Heat dont on retrouve les influences jusque dans la bande-son. Chaque niveau est vraiment unique, on sent que les développeurs ont souhaité se montrer généreux de ce côté là, c'est un vrai plaisir. La couche d'aléatoire permet une bonne rejouabilité, bien que cela nuise un peu au côté scoring que le titre revendique (il existe un classement des meilleurs temps sur les maps).
Finalement, outre quelques problèmes de finition mineurs (le jeu est plutôt soigné, mais c'est dur de le dire totalement fini quand on le compare aux titres AAA et surtout au bébé de Valve), le principal reproche à faire serait du côté du système de leveling qui rend curieusement le jeu plus facile à mesure que l'on y joue. Ce système permet de débloquer des armes et des améliorations en fonction de l'argent accumulé. Le premier contact risque d'être un peu rude avec des armes pas vraiment convaincantes, c'est ensuite que l'on découvre un arsenal plus fourni et autrement plus efficace. Très sincèrement, je ne suis pas convaincu par cette feature qui me semble être un contresens. J'aurais préféré que les armes soient directement disponible ou, mieux, que les améliorations se fassent par le biais d'expérience accumulée au cours de la partie comme dans Enemy Territory, CounterStrike ou Kiling Floor. Ceci dit, ce défaut se corrige à mesure que l'on débloque les améliorations et les niveaux de difficulté supérieurs proposent toujours un bon challenge. Je retiens surtout avoir passé d'excellents moments sur le jeu.