[J'ai arrêté le jeu au bout d'une dizaine d'heures] Rarement j'aurai eu une telle douche froide face à un jeu acclamé de toutes parts (on entend même dire que ce serait le meilleur J-RPG de tous les temps...si c'est vrai ça fait peur), avec la pénible sensation que ce jeu s'adresse avant tout et surtout aux adolescents et perdra fatalement tout intérêt avec un peu d'âge et de bouteille. Bref, qui sait, j'aurais pu davantage goûter les qualités du titre si j'y avais peut-être joué 15 ou 20 ans plus tôt (mais bon, on refait pas le match comme on dit...).
Qu'ai-je vu à travers mes yeux de trentenaire? Une espèce de mélange malhabile entre Pokemon (la gestion des Persona), les Sims (pour le côté gestion de l'emploi du temps de notre ado-héros) et un dungeon-crawler particulièrement balourd (les donjons du titre sont particulièrement ratés et lambdas) et au système de combat parmi les plus confus qu'il m'ait été donné de voir (je précise que je ne suis pas hyper-familier avec les RPG non plus, mais j'ai déjà croisé nombre de jeux qui s'en sortaient largement mieux). N'étant fan d'aucun des 3 genres à la base, j'ai commencé à m'ennuyer assez sec dès 3-4 heures de jeu, ce qui est un gros souci pour un jeu se finissant a priori en une 60taine d'heures minimum.
J'ai essayé de m'accrocher à l'histoire mystico-policière, mais celle-ci est tellement mal amenée, à tellement tout du récit-prétexte (on sent que le but principal des développeurs n'est pas tellement de nous immerger dans une histoire passionnante mais bien d'amener au plus vite des mécaniques de gameplay j'imagine déjà rencontrés dans les opus précédents), que mon intérêt a vacillé là aussi hyper-rapidement.
Pour les quelques points positifs de mon expérience de jeu: le jeu est tout de même globalement bien réalisé, avec un vrai sentiment de fluidité dans la narration et l'enchaînement des phases de jeu ; par contre, je ne suis pas vraiment fan de l'esthétique très shônen acidulé, mais bon, ce n'est clairement pas dégueulasse non plus et les plus jeunes (la cible encore une fois) accrocheront j'imagine sans difficultés. Le jeu étant adapté d'une console portable (la PS Vita je crois), logiquement, les environnements ne sont pas hyper-riches par contre, ni hyper-inspirés...
J'imagine que, vu mon degré de frustration (que j'ai aussi cherché à extérioriser via cette critique, faut pas se mentir), si je vivais dans le monde de Persona, je finirais rapidement jeté dans une télé pour prendre la forme d'une ombre démoniaque à moitié folle...Le jeu aura fait ressortir la partie sombre qui est en moi. Disons que c'est raccord avec le thème du jeu si on se permet une lecture méta des plus distanciées. lol Par contre, j'ai vraiment du mal à comprendre comment des adultes, notamment de mon âge, ou plus âgés, ont pu prendre leur pied à gérer le quotidien d'un pré-ado (puisque ce serait le point fort du titre au final), au vu de l'intérêt franchement limité de tout le reste...Mais bon, je ne suis pas psychanalyste non plus.
PS: je sais que le vrai chef-d'oeuvre a priori, ce serait plutôt Persona 5, pas disponible à cette heure sur Steam si je ne me trompe pas. Mais bon, je suis forcément très refroidi par ce Persona 4, surtout connaissant le nombre d'heures exigés par ce type de jeu.
PS2: merci si possible d'éviter les commentaires du style "non, mais t'as pas fini le jeu, comment tu oses critiquer le titre?". D'une part, il est évident qu'à moins d'avoir tout le temps du monde, quiconque n'appréciera pas le titre n'ira jamais au bout (donc merci le biais de sélection si seulement ceux qui ont terminé ce titre avaient le droit de s'exprimer...); d'autre part, peut-on vraiment considérer qu'un jeu dont on ne commencerait à vraiment comprendre les mécaniques qu'au bout (j'imagine) d'une 30taine d'heures est un bon titre?...Je vous laisse disserter éventuellement sur le sujet, mais mon opinion est faite sur la question.