Sorti en 2016 au Japon puis en 2017 dans le reste du monde sur PS3 et PS4 , Persona 5 avait fait l’effet d’une bombe. Nous avions droit à un jeu excellent dans tous les domaines, que ce soit dans son scénario, ses principes de jeux, et on s’attachait à à la bande des Voleurs Fantômes comme s’ils étaient nos amis. Le seul problème, c’est qu’il a éloigné les rôlistes réfractaires à l’anglais, vu que le jeu n’a pas été traduit. Cela ne l’empêchera pas de faire de très bonnes ventes, à tel point que le jeu est revenu en 2020, en plein confinement, en version « Royal », exclusivement sur PS4. Et depuis le 21 octobre 2022, cette version est disponible… partout ailleurs. Cette critique du jeu sera basée sur la version Switch, qui mérite bien un tel jeu. La venue de celui-ci était d’ailleurs inévitable à plus ou moins court terme, étant donné que la console hybride dispose elle aussi de Persona 5 Strikers.
Je profite de cette intro pour répondre à une question que vous vous posez : « Pourquoi n’en as-tu pas parlé avant » ? Eh bien parce que lorsque Persona 5, Royal et Strikers sont sortis, j’étais testeur pour un site de jeux vidéo. Cette critique n'est donc pas celle que j'ai faite en 2020 lors de la sortie originale du titre. mais avouez qu'avec sa nouvelle sortie sur les autres consoles, c'était l'occasion rêvée pour en parler et témoigner de l'amour que je porte à ce jeu.
Nous allons voir pourquoi Persona 5 Royal reste un grand RPG et toujours dans le coup a niveau des sujets abordés dans son scénario. Et pourquoi cette version Switch est digne des autres. Attention, cette critique est presque aussi longue que le jeu lui-même...
C’est le plus grand des voleurs...ou pas
Tout commence dans un casino où un casse vient d’avoir lieu. Vous incarnez un personnage masqué, qui a sans doute fait le coup avec sa bande et qui répond au nom de « Joker ». Vous devez vous enfuir, avant que les gardes ne vous tombent dessus. Malheureusement, notre héros est appréhendé peu de temps après. Les policiers ne lui cachent pas qu’il a été trahi par un des siens. Ce fameux Joker est ensuite interrogé par la procureure chargée des enquêtes spéciales. Que s’est il passé ? C’est ainsi que démarre un jeu qui sera raconté pour sa majeure partie en flashbacks. Nous avons donc un Persona qui dispose d’une toile de fond plus sombre qu’à l’accoutumée.
Vous êtes donc à la base un lycéen que vous pouvez nommer à votre convenance. Tout commence lorsqu’ il défend une femme contre un homme ivre et agressif qui la harcelait. Malheureusement, le type est puissant, la police est son amie et il poursuit donc notre jeune homme en justice. Résultat, notre héros se retrouve avec un casier et fiché comme délinquant. Soyez gentils, tiens… Il devra en plus passer une année en probation au lycée Shoujin et sera hébergé chez une lointaine connaissance de sa famille, un certain Sojiro Sakura, qui tient le Café Leblanc dans une rue éloignée du centre-ville. Il faut reconnaître que ça fait cher le coup de poing...
Life in Tokyo
Le déroulement du jeu ne diffère pas des précédents épisodes, il faut savoir qu’il y a une composante Visual Novel et une autre purement RPG qui s’imbriquent parfaitement l’une dans l’autre. L’histoire commence donc vraiment lors de la rentrée scolaire japonaise, qui a lieu en avril. Joker est comme toujours un élève de la classe D de la deuxième année de lycée, l’équivalent de notre classe de première. Dans la journée, vous assisterez donc aux cours, hors dimanches, vacances et jours fériés bien entendu, et vous ne tarderez pas à prendre connaissance de votre nouveau pouvoir : vous rendre dans le « métavers » grâce à une application, où notre lycéen se transformera alors en Joker. Avec d’autres camarades dont je parlerai un peu plus loin, il se donnera alors pour mission de changer le cœur des personnes malveillantes.
P5R implique une gestion de l’emploi du temps. En effet, votre nombre d’actions en journée est limité. Vous devrez surtout choisir que faire après les cours : aller dans un donjon et faire des combats, passer du temps avec un de vos camarades, ou réviser parce que les examens de mi ou de fin de semestre approchent ?
Et sachez que les profs pourront vous interroger pendant les cours. Ceux qui se souviennent des réponses du Persona 5 d’origine en seront pour leurs frais, sachant que de nouvelles questions ont fait leur apparition et l’ordre a été changé dans cette version « Royal ». Certaines ne sont pas évidentes mais heureusement, une application connectée permet de voir ce que les autre joueurs ont répondu en majorité. Une chose qui m’a sauvé plus d’une fois sur PS4, notamment en économie et histoire japonaise. Parfois, ce sont vos petits camarades qui vous demanderont de leur souffler des réponses. Ils peuvent pas réviser, non ?
Lors des session d’examens, vous devrez répondre à des questions, certaines vues en cours, et d’autres inédites. Vous saurez si vous avez réussi ou non en voyant la tête de Morgana, qui vous accompagnera au lycée.
Répondre correctement, et faire des activités extra-scolaires comme par exemple aller au cinéma ou fabriquer des objets, permettra de renforcer une des cinq stats sociales de Joker, représentées par une étoile à cinq branches avec cinq niveaux à atteindre en charme, gentillesse, connaissances, courage et maîtrise. Vous occuper de la plante dans votre chambre ou nettoyer le café permettra, par exemple, de renforcer votre gentillesse. Parfois, vous devrez avoir un certain niveau dans une stat sociale pour espérer sortir avec un des personnages du jeu ou pour continuer la relation.
Vous devrez en effet passer du temps avec vos amis, notamment les autres membres des voleurs fantômes, ce qui permettra la première fois d’établir un lien symbolisé par un arcane du Tarot de Marseille. Chaque arcane dispose de dix niveaux d’évolution. Ce n’est pas à négliger et tenez compte des messages qu’ils vous enverront sur la messagerie instantanée. Parfois, vous devrez faire des choix entre deux. Parce que passer du temps avec eux, et bien répondre à leurs attentes vous permet de renforcer vos stats sociales, mais aussi leur arcane. Cela est important, parce que vous mènerez des combats parfois pas évidents dans les donjons, plus le rang de la relation sera élevé, plus vous débloquerez de fonctions utiles, comme votre l’encaissement d’une attaque parfois mortelle par un de vos alliés, ou l’un d’eux vous relève si jamais vous êtes mis à terre par un ennemi. Et si vous vous débrouillez bien, vous pourrez même sortir avec l’élue de votre cœur...
Et lorsque vous irez en ville, vous reconcentrerez des PNJ qui joueront aussi le rôle de « confidents ». Ils sont facilement reconnaissables avec leur icône de carte à jouer au dessus de leur tête. Ils vous permettront de renforcer les Personas de la même arcane et débloquer des fonctions utiles comme des objets de soin plus efficaces ou moins chers, par exemple.
King of my palace
L’autre partie est purement RPG, qui a lieu dans le « métavers », accessible via une application sur les smartphones de nos héros .C’est ici qu’ils se transforment en voleurs fantômes, et que se trouvent les différents lieux du jeu. A ce propos, on retrouve comme toujours la Chambre de Velours, toujours dirigé par ce bon vieux Igor, mais cette fois ci, Elisabeth et Margareth respectivement de Persona 3 et 4, ont laissé la place à deux assistantes plus jeunes, Justine et Caroline, qui seront les « gardiennes » de Joker. Elles lui permettront de fusionner les Personas et d’en invoquer de nouvelles. Là encore, j’ai constaté des changements par rapport au jeu original. Il y a notamment de nouvelles fonctions, comme de nouvelles fonctionnalités, mais aussi, une « alarme de fusion » qui pourra se déclencher de temps à autres. Si vous faites une fusion, votre nouvelle persona verra sa puissance boostée et des compétences pourront changer si vous donnez votre accord.
Les principaux donjons du jeu sont en réalité les « palais mentaux » des personnes et aussi la façon dont elles se voient à l’intérieur. les palais correspondent tous à un thème donné, et sont la représentation mentale d’une personne, comment elle s’y voit ainsi que son prisme à travers lequel elle perçoit le monde. Force est de le constater, Ils sont extrêmement bien construits, l’exploration est un plaisir immense, et ils regorgent d’idées pour progresser, plus encore que dans Persona 4, d’autant que les palais ne sont plus faits de manière procédurale. Ils sont très longs et vous ne pourrez pas les faire d’une seule traite, souvent pour des impératifs scénaristiques, et vous devrez les terminer en un temps limité. Mais je vous rassure, c’est en jours que cela se compte. Persona 4 avait un inconvénient majeur : c’était à vous de deviner la deadline pour terminer un donjon, en regardant les prévisions météo de la semaine à venir. Dans cet épisode, le jeu indique clairement le nombre de jours restants. Et cette version Royal y inclut des ajouts intéressants : vous devrez trouver dans chacun d’eux trois graines de convoitise, qui donnent accès à un bonus unique. Elles sont souvent accessibles avec le grappin, un nouvel objet qui modifie la structure même des donjons et qui n’était pas présent dans le Persona 5 d’origine. Un ajout bienvenu et très bien intégré au jeu. Il faut faire attention : une fois le boss du lieu vaincu, vous ne pourrez plus retourner dans le palais, ce dernier disparaissant à jamais. Vérifiez bien que vous avez tout pris si vous vous êtes du genre complétiste, avant d’envoyer la carte de visite. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les palais, outre leur construction bien pensée, ont aussi permis aux graphistes d’Atlus de laisser libre cours à leur imagination pour y inclure des choses qui peuvent à première vue sembler incongrues, mais tout de même bien pensées. Cela contribue à l’excellente direction artistique du titre, maîtrisée de bout en bout.
Il y a aussi le « Mémento » qui est une sorte de palais psychique commun à tous les hommes. Vous pourrez l’explorer librement, et ses différentes sections se dévoileront à mesure du jeu. Vous devrez parfois résoudre certaines requêtes des habitants pour progresser. Cette version Royal offre aussi un nouveau personnage, José, qui vous permettra soit d’activer divers bonus en fonction des tampons que vous trouverez dans ces lieux, comme par exemple obtenir plus d’XP ou d’argent. Vous pourrez aussi lui acheter des objets en échange de fleurs que vous trouverez le long du parcours. Mais il sera aussi très utile pour confectionner un accessoire puissant, si jamais vous avez trouvé les trois graines de convoitise d’un palais. Il n’apparaît pas à tous les étages, et ses venues m’ont semblé assez aléatoires.
Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas une chose : les palais principaux sont prioritaires sur le reste. Je recommande fortement de les boucler les plus tôt possible, et de passer tout le temps restant avant la deadline à faire ce que vous souhaitez, histoire d’être tranquille et d’attendre que le scénario progresse. Ce sera la seule véritable consigne que je vous donnerai, parce que ce sera ensuite à vous de choisir les activités que vous voulez faire, tant P5R est généreux dans le domaine, et je n’en ai décrit qu’une infime partie.
Persona 5 Royal est un jeu très narratif lors de certaines phases, il faut accepter de longues scènes de dialogues, mais elles ne sont jamais vaines, vous pourrez toutefois les accélérer.
Battle Royal
Les combats ne sont pas aléatoires. Les palais et le mementos sont peuplés d’ombres, qui sont les représentations psychiques des ennemis. Le jeu ayant un aussi un système d’infiltration, vous ne devrez pas vous faire remarquer. Vous pouvez même en être expulsé si la jauge de sécurité atteint 100 % , elle augmente si vous vous prenez des pièges ou vous faites surprendre par l’ennemi. Vous devrez donc impérativement prendre l’avantage en leur tendant des embuscades. Si tel est le cas, vous aurez la priorité du tour. Comme vous le savez, la licence Persona est dérivée de Shin Megami Tensei, et le système repose donc sur l’exploitation des forces et surtout des faiblesses ennemies. Si vous trouvez le ou la faiblesse d’un adversaire, vous aurez droit à un « One More », offrant au personnage un tour supplémentaire. De plus cela étourdira l’ennemi. Si vous parvenez à exploiter cela correctement en les mettant tous à terre s’ils sont venus à plusieurs, vous commettrez alors un braquage, qui vous permettra alors plusieurs choses : Vous pourrez entamer des négociations avec l’un d’entre eux si vous leur demandez de vous rejoindre. Vous devrez répondre aux questions qu’il vous posera, et les réponses ne seront pas forcément les mêmes, tout dépend du caractère. Si vous répondez bien, vous gagnez sa confiance et une nouvelle Persona. Dans le cas contraire, l’adversaire peut vous donner un objet ou de l’argent en compensation, (que vous pouvez aussi demander séparément) ou si vous le mettez en colère, reprendre le combat. Si vous avez déjà une Persona identique, cette dernière lui donnera de l’XP supplémentaire, qu’elle soit équipée ou non. Seul Joker peut équiper plusieurs Personas, dont le nombre grandira au fur et à mesure du jeu.
Ou alors, vous pouvez aussi décider de les achever en lançant une « All-Out Attack » ou « attaque générale » en français, qui lancera les combattants de l’équipe dans un déchaînement de violence envers l’ennemi, et l’un d’eux prendra ensuite la pose de la victoire. Un système absolument jouissif.
Il faut noter qu’outre les commandes classiques d’attaque à l’arme de poing et d’utilisation des magies, il y a le retour des armes à distance, qui étaient absentes depuis Persona 2. Et cela a été amélioré dans P5R : désormais, les munitions sont rechargées après chaque combat, et non plus après chaque visite dans un palais, ce qui vous forçait à sortir et y revenir le jour suivant.
Le jeu a amélioré la fonction de « Transfert » à un équipier. Dans le Persona 5 original, la commande n’était disponible uniquement si vous aviez atteint un certain rang dans la relation avec vos camarades. Dans la version Royal, cette dernière devient disponible dès que vous assommez un ennemi avec leur faiblesse. Si vous passez le relais à un de vos coéquipiers, cela augmentera son attaque et sa capacité de récupération. Sachez juste qu’il existe plusieurs niveaux de Transfert, et ce sera à vous de trouver comment les débloquer… Les attaques spéciales peuvent aussi bien utiliser des PC pour les magies, que des HP pour les attaques physiques. S’il est simple de soigner la vie des personnages, se remettre des points de magie peut s’avérer plus ardu. Mais les cafés aident bien à ce niveau. Ils sont aussi rechargés à fond à chaque visite dans un palais.
On trouve aussi des ennemis « calamiteux », qui brillent comme s’ils étaient recouverts de pétrole. Si vous les tuez, ils transmettront leurs dommages aux autres ennemis présents. Très pratique et idéal pour remporter des combats de manière expéditive.
Mais attention : si vous vous faites surprendre par l’ennemi, vous serez alors en état de danger, et ce qui est valable pour eux dans ce que j’ai décrit plus haut est aussi valable pour vous. S’il découvre votre faiblesse, un combat peut virer à la catastrophe. Pire, si Joker meurt, c’est le Game Over direct. Il faut faire particulièrement attention à cela notamment dans les modes de difficulté les plus élevés, allant du mode « cool », à « impossible ». Si vous choisissez le mode le plus facile, vous ne pourrez plus modifier le mode de difficulté ensuite. Mais augmenter celle-ci peut avoir ses avantages, comme par exemple une plus grande efficacité des sorts. Vous débloquerez aussi selon votre avancée des attaques spéciales en duo, les « Specials », qui peuvent faire des ravages.
Quoi qu’il en soit, le système de combat de Persona 5 Royal représente l’aboutissement de l’expérience Persona à ce jour, améliorant même certaines fonctionnalités de Persona 5. C’est rapide et jouissif, avec une ergonomie qui devient vite instinctive. J’ai souvent entendu ces dernières années que le système de tour-par-tour était dépassé et que ça ne plaisait plus aux joueurs actuels, et pourtant, Persona 5 Royal prouve qu’il est encore possible d’innover sans lasser le joueur ou le faire jouer de façon trop mécanique.
Viendez ma bande
Mais j’ai oublié de vous présenter la bande des voleurs fantômes, en bon étourdi que je suis. Voici donc les Arsène Lupin en herbe :
Le protagoniste / Joker : C’est vous. L’aventure est vue par son prisme pendant une bonne partie du jeu. Bien que le manga et la série animée lui aient donné un nom officiel, vous pouvez le nommer comme vous voulez. En voulant sauver une femme d’un agresseur, il se retrouve avec un casier judiciaire et en probation chez Sojiro Sakura, lointaine connaissance de la famille. Sa réputation le précède également dans son nouveau lycée. Pourra t-il établir un lien de confiance envers Sojiro, et améliorer son image en milieu scolaire ?
Dans le Métavers, il a le pouvoir de pouvoir héberger plusieurs Personas dans son cœur, et il peut en changer à chaque tour, ce qui lui permet de modifier ses affinités et faiblesses en fonction du type d’ennemi en face. De fait il n’a pas d’élément particulier. C’est un personnage équilibré, capable de taper fort en combat et disposant d’une bonne défense. Sa Persona de départ est Arsène.
Ryuji Sakamoto / Skull : Vous le rencontrez lorsque vous vous rendez au lycée le jour de la rentrée. C’est une tête brûlée, qui n’hésite pas à dire et agir sans prendre le temps de réfléchir. C’est avec lui que Joker découvre la réalité alternative du Métavers. Ryuji s’éveille lors de la première exploration du premier palais, et porte un masque de tête de mort, sa persona est représentée par Captain Kidd, et son arcane de tarot est le Chariot. En combat, Ryuji tape fort et a pour élément fort la foudre, ce qui implique qu’il est faible face au vent. Il dispose aussi d’attaques physiques pouvant toucher plusieurs cibles, ce qui peut être très utile. Il est de la même année que Joker, mais pas dans la même classe. Il est le cancre du groupe, bien que doué en sport. Il court assez vite et aime l’athlétisme. Un personnage que vous prendrez toujours avec vous en combat, et que vous aurez plaisir à passer du temps avec en dehors des donjons, tant Ryuji s’avère au final très attachant.
Morgana / Mona : la mascotte du jeu est un chat. Et pour moi, c’est suffisant pour dire que Persona 5 Royal est le meilleur de la saga. Blague à part, Morgana est donc un chat, bien qu’il s’en défende, car c’est un mâle, qui recherche ses origines. Joker et Ryuji le délivrent des geôles du premier palais. Il est bipède dans le Métavers, et prend l’apparence d’un chat noir au museau blanc et aux yeux bleus dans le monde réel. Il parle, mais seuls les Voleurs Fantômes peuvent l’entendre. En combat, Morgana a pour persona Zorro, est un peu faible en force brute, mais dispose d’une bonne esquive et dispose des éléments de vent, ce qui le rend vulnérable à la foudre. Mais n’oubliez pas que cela vaut également pour les ennemis… Son arcane de tarot est le Bateleur. Bien moins agaçant que Teddie/Kuma de Persona 4, Morgana sera un peu « l’ange gardien » de Joker dans le monde réel. Il viendra même en classe avec lui, bien caché dans le casier de son pupitre.
Ann Takamaki / Panther : Une lycéenne dans la même classe que Joker, et dont les rumeurs disent qu’elle est une fille facile. Elle prendra conscience de son pouvoir dans le premier palais du jeu elle aussi. Sa persona est Carmen, et elle dispose du pouvoir du feu, et donc faible face à la glace. Son arcane de tarot est l’Amoureux. Elle dispose également au départ des sorts de soin. Elle se bat avec des fouets, et peut grâce à cela infliger des anomalies de statut aux ennemis. Une bonne combattante qu’on est content d’avoir dans son équipe. Et qu’on aimera aussi pour sa sensibilité élevée et son caractère enjoué dans le monde réel.
Yusuke Kitagawa / Fox : Un étudiant en arts d’un autre lycée. Il intègre la bande lors du deuxième palais. Élève d’un peintre renommé, il se rendra compte que ce dernier a bien des choses à cacher. C’est un esthète qui sait voir la beauté en toute chose. Reste que je n’aime pas son côté hautain. Son élément fort est la glace, ce qui le rend bien évidemment vulnérable au feu. Il n’est cependant pas à négliger, étant donné que la glace est bien pratique pour geler les ennemis, les empêchant ainsi d’attaquer et faire ensuite un coup « technique ». Sa persona est Goemon, et son arcane de tarot l’Empereur.
Makoto Nijima / Queen: La présidente du conseil des élèves est en troisième année de lycée. Intelligente, elle pistera les Voleurs Fantômes au lycée, et les repérera vite, mais elle ne savait pas encore qu’elle en ferait partie, en enquêtant sur des lycéens victimes de racket par des gangs appartenant à un mafieux local. Son pouvoir est… le nucléaire (on ne trouve cela que dans les Persona), mais elle est en revanche faible aux pouvoirs psy. Makoto est également une bonne combattante, sa persona est Jeanne,et son arcane la Papesse. Une jeune femme qui vit dans l’ombre de sa grande sœur.
Futaba / Oracle : Une jeune femme de 14 ans, qui vit recluse chez elle. Ça tombe bien, son arcane est celui de l’Hermite. Traumatisée par un passé tragique, les Voleurs Fantômes devront lui apprendre à s’intégrer dans le monde réel. Futaba est une ado attachante, plus geek tu meurs. On ne peut pas la prendre en combat, mais elle aide l’équipe à distance, par exemple en la soutenant lorsqu’elle est en difficulté. Cela ne l’empêche pas non plus de venir faire de temps à autres une attaque spéciale assez stylée, d’ailleurs. Futaba est un personnage très travaillé, et si je n’en dévoile pas plus, c’est pour ne pas vous spoiler une partie importante du scénario.
Haru Okumura / Noir : Haru est également en troisième année de lycée, et semble avoir un avenir tout tracé : reprendre Okumura Foods, la multinationale de son père. C’est en refusant ce qui lui est destiné qu’elle se rebellera et intégrera la bande des Voleurs Fantômes. Haru utilise essentiellement les pouvoirs psy, ce qui la rend faible au nucléaire. Son arcane est celui de l’Impératrice. Un personnage très travaillé et attachant.
Goro Akechi / Crow : Surnommé « le prince des détectives », Akechi a su se forger une solide réputation auprès de la police et du département de la justice japonais. Au départ, bien qu’il deviendra ami avec Joker et ses amis, il se montrera hostile aux Voleurs Fantômes, mais s’alliera tout de même à eux. Mais pour quelles raisons ? Akechi est introduit assez tôt dans l’histoire, mais on ne joue vraiment avec lui qu’à partir du septième palais. C’est un personnage puissant, et très important dans l’histoire. Sa persona est représentée par Robin des bois, ce qui va de pair avec son arcane, la Justice.
Enfin, cette version « Royal » introduit un nouveau personnage : Il s’agit de Kasumi Yoshizawa / Violet, une gymnaste hors-pair. Un personnage parfaitement intégré au jeu, qui réserve bien des surprises. Si Joker peut développer sa relation de confident assez tôt dans le jeu et qu’elle aide aussi l’équipe des Voleurs Fantômes, on ne l’incarne vraiment que lors du trimestre bonus de cette version, qui s’ouvre sous certaines conditions.
On tient là ce qui est sans doute le meilleur casting d’un Persona, et même dans les JRPG tout court. Je ne dis pas cela par hasard : ces derniers sont tellement travaillés qu’ils sont partie intégrante du scénario. C’est pour cela que j’en dévoile assez peu, ce serait spoiler les nouveaux arrivants sur le jeu. Ce sont les personnages qui font littéralement le jeu. On s’attache très vite aux Voleurs Fantômes, qui deviennent un peu comme des amis que nous sommes contents de retrouver. Et qu’il est difficile de quitter. L’histoire tourne globalement autour d’une thématique de rébellion. Contre le système, la société qui étouffe les gens sous son poids et sa complaisance vis à vis de certains. Quel monde les adultes d’aujourd’hui laisseront-ils à ceux de demain ? Et cela fait 6 ans maintenant que Persona 5 est sorti et pourtant, les thèmes développés sont toujours d’actualité en 2022. Et bien évidemment, pour comprendre les choses, explorer le passé et les traumas des personnages, ça bavarde beaucoup. On peut aussi noter une opposition assez marquée entre le groupe que vous aurez à incarner et les lycéens d’une manière plus globale, et les personnes qui tiennent la société actuelle à commencer par les profs que vous croiserez. Entre une prof principale désabusée, un prof d’économie sadique et qui considère les élèves de bons à rien, et la fan de potins aussi, vous serez servis !
C’est pour cela que j’ai dit plus haut que le jeu avait une composante visual-novel, sans en être un. Que ce soit clair, Persona 5 Royal est un RPG. Mais il faut se faire à la tonne de dialogues qu’on se prend parfois, à des séquence où l’on ne contrôle pas forcément les choses alors qu’on voudrait passer du temps avec un confident le soir… Même si cette version est beaucoup plus permissive que l’original, où je râlais parfois par son manque de liberté.
Bas les masques
Mais je vous vois venir, ça vaut quoi, cette ressortie de Persona 5 Royal ? Eh bien, je kiffe toujours autant. La version Switch du jeu n’a rien à envier à la version PS4 sortie en 2020. Juste un downgrade dans les textures un peu compliquées comme les textures des portes des abris dans les palais ou celle des trésors, une résolution un peu moindre, mais rien qui ne dénature la patte artistique du titre, je n’ai de plus noté aucun ralentissement dans l’animation, cette version est certes en 30 FPS, mais elle est très stable. C’est même un miracle que cela fonctionne aussi bien ! C’est vrai, en mode portable, c’est un peu moins beau qu’en mode docké, mais pour moi, cela me convient amplement. Ceux qui ne jurent que par la technique, la 4k et le 60 FPS iront faire le jeu sur PS5 Xbox Series ou sur PC. Mais en fait, on s’en fiche, ce ne sont pas ces détails qui font l’intérêt d’un tel jeu. Le titre possède une esthétique unique, avec des menus rappelant la bande dessinée, le comics ou le manga. Le chara-design est excellent, et chaque personnage est doté d’une personnalité unique. Les menus sont très ergonomiques, notamment en combat, où chaque bouton correspond à une fonction. Et pour être franc, j’ai espéré cette arrivée sur Switch, d’autant plus que la console hybride de Nintendo dispose déjà de Persona 5 Strikers, sorti début 2021, qui est… sa suite. Avouez que ça paraissait illogique de ne pas avoir le début. Et puis qui ne rêve pas d’emmener les Voleurs Fantômes partout avec lui/elle en mode nomade ? Oui même sur votre lieu de vacances, le rêve.
Bien plus qu'un simple DLC
Ce qui est certain, c’est que cette version Royal prouve que la version d’origine de Persona 5, bien que sublimant déjà l’expérience de la saga, avait de la place pour être améliorée. J’avais vu sur certains forums de discussions qu’Atlus se moquait du monde lors de la sortie de Royal sur PS4 en 2020 et que ce n’était en fait qu’un gros DLC. Or, c’est faux à plus d’un titre.
Le premier argument, c’est que le jeu est désormais traduit en français. Et vu l’énorme quantité de textes à traduire, d’autant plus que le jeu est encore plus long qu’avant avec un semestre supplémentaire, imaginez la taille du patch. La traduction est plutôt bien faite, même si certaines coquilles ont échappé au filet de la relecture. Un défaut cependant excusable, parce qu’elle est de très bonne qualité dans l’ensemble.
J’ai évoqué plus haut l’arrivée du grappin, et je vois mal comment on aurait pu insérer de telles modifications du level design dans un DLC. Il y a vraiment beaucoup de changements par rapport au Persona 5 d’origine, avec un système de combat affiné, mais aussi rééquilibré, notamment pour les boss (sauf l’un d’eux… ) généralement moins chiants à battre. Il en est de même pour les Personas et certaines magies qui étaient assez abusées à l’origine.
Shoji Meguro, le musicien attitré de la série, s’est surpassé en proposant une OST de malade, avec des morceaux inoubliables. Chacun aura son préféré, entre Life will change, Beneath the Mask, The Days my mom was Here, Tokyo Emergency, Rivers in the desert, chacun aura son morceau préféré. Mais il ne s’est pas arrêté là. Dans la version Royal, le musicos a travaillé trente nouvelles pistes, autant dire qu’il n’a pas chômé non plus. L’une des plus réussies est sans doute celle qui accompagne les combats lorsque vous surprenez l’ennemi. Certains donjons ont également plusieurs variantes de leurs thèmes. Et puisque nous sommes dans la partie sonore, je précise que vous pouvez mettre les voix en anglais ou en japonais et que dans les deux cas, les doublages sont excellents. Le jeu propose d’ailleurs plus de passages doublés que l’original, ce qui le rend encore plus vivant.
Ce jeu ne craint pas un mask, bien au contraire
Il n’empêche que cette ressortie peut faire poser la question suivante : à qui s’adresse cette version ? Il me semble évident que ceux qui ont déjà le jeu sur PS4 n’ont pas forcément intérêt à le racheter à moins d’être collectionneur ou de l’avoir en mode portable, et que le jeu ne comporte pas de mise à niveau vers la PS5, malheureusement.
Mais les autres, ceux qui râlaient que P5R soit une exclusivité Sony, n’ont désormais plus aucune excuse de ne pas s’essayer à ce jeu qui reste toujours, selon moi, le meilleur Persona à ce jour et un des meilleurs RPG jamais sortis tout court depuis 10 ans. Un jeu qui vous fera vivre des émotions par son casting de personnages, son scénario global, sur pas moins de 100 heures de jeu au bas mot, et encore, sans compter le nouveau semestre, qui en rajoute encore plus ! Mais surtout, son potentiel rejouabilité est également garanti par le fait que le jeu propose un (trop?) grand nombre d’activités, de confidents avec qui vous pourrez passer du temps, offrant à chaque joueur une expérience unique à chaque partie. Si vous découvrez le jeu, jouez à votre rythme sans vous prendre la tête. Faites aussi des pauses, parce que le jeu est tellement long qu’il risque peut-être de vous lasser.
Conclusion :
Persona 5 Royal garde sa couronne. Déjà présente sur PS4, la bande des Voleurs Fantômes arrive cette fois partout ailleurs, pour prouver au monde que oui, ce jeu est bel et bien le meilleur Persona à ce jour, améliorant de façon grandiose l’épisode original sorti il y a déjà six ans au Japon, et surpassant de très loin tous les autres. Ça ,c’est déjà bien, mais il est aussi un des meilleurs RPG japonais de ces dernières années. Et si les voleurs entrent souvent par la fenêtre, ceux-là ont largement mérité d’arriver par la grande porte, notamment pour les fêtes de fin d’année. Cela fait trois fois que je fais le jeu, je commence à bien le connaître, et pourtant, je ne m’en lasse pas. La version Switch est juste extraordinaire et à ce titre, est encore plus méritante selon moi tant elle est stable. Une pépite indémodable.
Points Positifs :
Une réussite artistique et sonore
Un scénario prenant et en phase avec des thèmes actuels
Un système de combat peaufiné à l’extrême et jouissif
De nombreuses possibilités et activités
Une durée de vie hors normes
Les textes sont traduits en français
Une version Switch d’excellente facture
Points Négatifs :
Trop bavard à certains moments
Pas de mise à niveau PS4 vers PS5, dommage
Pour le reste, je ne vois pas.
Mais alors vraiment pas !!!