"Où êtes-vous ?" - "Derrière toi."

Phasmo, c'est un jeu que je n'aurai jamais cru aimer il y a six mois de ça. Sérieusement, les jeux d'horreur, ce n'est pas mon truc, surtout quand t'as des jumpscares toutes les dix minutes qui me donneraient envie de perforer ma poitrine pour faire taire mon cœur affolé. C'est que je suis assez sensible à ce genre de chose, voyez-vous. De fait, on pourrait se dire que je ne suis pas vraiment le public visé par Phasmophobia, et je le pensais aussi. Ben mon cochon. Le plus gros point fort de Phasmo, c'est qu'il est aussi jouissif pour les débutants que pour les joueurs expérimentés. Je m'explique.

Phasmophobia, ça fait peur au début. On ne sait pas de quoi sont capables les fantômes, et vous en avez (actuellement) un total de 24 types différents, tous avec leurs spécificités. Peuvent-ils traverser les murs ? Attaquer à n'importe quel instant ? Si je lui parle, va t-il s'énerver ? Le gag autour de ça, chers débutants qui me lisez, c'est qu'une partie des informations que vous pourrez lire sur les types de fantômes dans le journal sont fausses, ou du moins, pas clairement expliquées, et je vous invite à ne pas trop les prendre au pied de la lettre. Peut-être est-ce volontaire, ou pas, je n'en sais rien. Petit exemple : il est précisé dans le description des Spectres qu'ils sont capables de passer à travers les murs. En réalité, c'est faux, et si les fantômes du jeu peuvent effectivement interagir avec des objets à travers les murs, ils ne peuvent pas se déplacer à travers, aucune entité ne peut faire ça. En revanche, le Spectre a une aptitude qui lui permet de se téléporter aléatoirement à un joueur tant qu'il n'est pas en phase de chasse, qu'un mur les sépare ou non d'ailleurs. C'est ça, qu'ils entendent par "traverser les murs."

Et c'est pareil pour beaucoup d'autres éléments qui ne sont pas vraiment expliqués. Je vous invite plutôt à vous référer au wiki du jeu si vous voulez vous renseigner précisément sur quelque chose. Mais honnêtement, pas besoin d'avoir une connaissance pointue des fantômes quand vous débutez.

L'aspect mystérieux autour du comportement du fantôme est terrifiant quand on est débutant, mais en même temps plutôt grisant. En rentrant dans une partie de Phasmophobia pour la première fois, on a l'impression de faire un bond dans le vide, sans autre parachute que de vous rappeler que ce n'est qu'un jeu vidéo. Les apparitions, les attaques, les objets maudits, quand on a aucune expérience de tout cela, le jeu est assez inquiétant mais on est tenté de tester plein de trucs souvent suicidaires. Le côté aléatoire de chaque partie, avec des fantômes qui ont des comportements distincts, offre parfois des moments exceptionnels. Malgré tout, c'est assez simple, il vous suffit de trouver la salle du fantôme, et d'amasser trois preuves que vous croisez pour identifier précisément le fantôme. Empreintes digitales, voix à la Spirit Box, orbe fantomatique présent dans la pièce, températures glaciales, écriture fantomatique, il vous faudra vérifier tout cela, jusqu'à avoir trois preuves, sauf Le Mimic qui en possède 4.

Après des dizaines de parties, on commence à s'habituer au jeu, aux fantômes, à leur fonctionnement, et Phasmophobia devient petit à petit un tout autre jeu. Il arrivera toujours qu'un fantôme vous fasse sursauter, mais vous ne serez plus jamais terrorisé comme vous l'étiez au début. En revanche, à force d'accumuler de l'expérience, le jeu va devenir un jeu d'analyse. En plus du trio de preuves qui leur est assigné, chaque fantôme a un comportement et des aptitudes (cachées ou pas) bien précises. Le Djinn ne peut pas couper le courant. Le Cauchemar est incapable d'allumer une lumière ou un écran. Le Revenant est extrêmement lent quand il ne vous voit pas, mais devient l'un des plus rapides du jeu si il vous détecte d'une quelconque façon, ce qui vous sera fatal. Le Raiju accélère énormément si il passe dans une pièce avec de l'électronique en marche. La Banshee peut émettre un cri spécifique au microphone parabolique. Et cætera, et cætera. Vous pourrez barrer des fantômes de la liste des possibilités, ou au contraire en identifier instantanément en reconnaissant un comportement précis. Sachant que la difficulté la plus élevée du jeu, Cauchemar, vous enlève une preuve pour ne vous en laisser que deux, vous serez obligés d'analyser le comportement de l'entité pour l'identifier, et vous pourrez même faire du "Sans preuve" en partie personnalisée, où le fantôme ne vous laissera aucune preuve classique. De quoi mettre à l'épreuve vos connaissances, et personnellement, j'a-dore.

Bref, même quand vous connaissez bien le jeu, il reste intéressant de lancer une partie de temps en temps pour rester affûté sur son expertise en fantômes !

Parlons vite fait du multijoueur. Avec des amis, il n'y a rien à dire, du fun en barres, et quelques frayeurs si il y a des débutants parmi vous, également.

En public... c'est une autre histoire. Vous pouvez tomber sur un groupe poli et sympathique, tout comme vous pouvez tomber sur des purges vivantes qui vont vous les briser pendant toute la partie, du genre vous claquer des portes au nez alors que vous fuyez le fantôme. Il est conseillé d'avoir un micro dans tous les cas, car la communication est essentielle dans Phasmophobia lorsque vous jouez en multijoueur.

Ce jeu est rempli de potentiel. Il y a encore plein de types d'entités imaginables, et dites-vous que vous ne débloquez des choses que jusqu'au niveau 50, un niveau atteignable en même pas quinze heures de jeu. Après cela, plus rien ! J'attends donc avec impatience les mises à jour qui nous permettront de débloquer davantage de choses, de personnaliser davantage notre avatar, ou notre équipement. En attendant, le jeu reste très bon pour son prix assez bas, surtout si vous avez des gens avec qui y jouer ! Bien que ce soit un coup de cœur, et que j'y sois impérialement addict, je ne lui mets pas plus de 7, car il reste malgré tout un jeu pas encore fini, qui comporte des bugs, ce que je peux pardonner parce que l'équipe de développement se constitue littéralement de quatre personnes. Il y en a d'autres qui sortent des jeux encore moins finis avec beaucoup plus de moyens (hein GameFreak, au hasard hein vraiment.)