Alors que le premier épisode de la licence Ace Attorney souffle à peine sa première bougie, Capcom dégaine une suite. À l’instar du premier jeu, il n’est sorti qu’au Japon sur GBA puis arrive dans nos contrées occidentales en 2007 sur Nintendo DS sous-titré "Justice for All". On y incarne toujours Phoenix Wright, jeune avocat qui brille par son talent de détective et de bluff, dans un monde dans lequel tout le monde ment. Il parait complexe de proposer une suite qui présente suffisamment de nouveautés pour avoir un intérêt et pour ne pas paraitre fade à côté de l’aîné.
Le jeu est toujours divisé en deux parties : Enquêtes et Procès. Quand un crime a lieu, on part enquêter sur les lieux du crime (mais que fait la police ?). Puis, on doit défendre l’accusé et en même temps trouver le coupable. Les changements sont minimes. On peut citer par exemple la « barre de vie » qui ne se recharge pas à la fin d’une journée de procès, ce qui ajoute de la « difficulté ». Le joueur la contourne aisément en pouvant faire une sauvegarde à tout moment. Durant les dialogues avec les PNJ, on peut maintenant présenter des personnages, ouvrant un grand champ des possibles. Par moment, sans évidence, il faut montrer le portrait du personnage A au personnage B pour débloquer un nouveau dialogue et la suite de l'enquête. Il m’a également semblé que, durant les procès, il faille parfois attaquer plusieurs fois les mêmes phrases ou alors plusieurs phrases, mais dans un ordre précis qui n’est pas logique par rapport au dialogue du témoignage. Par exemple, attaquer la troisième phrase puis revenir sur la seconde pour l’attaquer de nouveau. À ce niveau, ça devient tiré par les cheveux.
Le seul réel gros ajout est le Magatama. Obtenu durant l’épisode 2, il permet de visualiser des verrous autour d’un PNJ quand ce dernier nous cache quelque chose. Évidemment, on ne peut l’utiliser que durant les phases d'enquête. Pour ouvrir les verrous, il faut trouver les contradictions du PNJ. Plus il y a de cadenas, plus c’est corsé. L’idée est chouette, car ça relance souvent l’enquête et débloque des révélations qui sont satisfaisantes à découvrir. Pour ce qui est des épisodes, la première est classique pour faire office de tutoriel, la seconde est évidente à trouver pour le joueur, la troisième est très sympathique. Le climax est assurément sur la quatrième qui a le bon gout de chercher à ne pas faire comme celle du premier jeu. L’épisode est long et la première moitié est molle, mais dès le deuxième jour de l’enquête, un boost fait grandement monter l'adrénaline. Dans la globalité, les épisodes restent en dessous du premier jeu. L'histoire globale du jeu tire en longueur et fait le forceur avec l'absence de Benjamin Hunter. À l’instar également du premier jeu, chaque épisode a droit à des petites parties incohérentes ou floues. On note le retour de certains PNJ secondaires en plus des personnages principaux et l’introduction de Franziska von Karma, nouvelle procureure. Quant aux changements musicaux, ils sont parfois déroutants, bien qu'on finisse par s'y habituer.
Bref, c’est une suite classique que nous présente Capcom. Rien qui fait sauter au plafond, mais rien de mauvais. L’ajout de Magatama fait passer la pilule sans être révolutionnaire. Le premier jeu a un ajout sur DS qui fait fortement glow up son appréciation, c’est l'épisode 5. Le jeu de base est légèrement meilleur, mais son épisode 5 tire encore plus le tout vers le haut. J’émets des réserves quant à la suite de la licence dans ces conditions. Que vont trouver les développeurs comme stratagèmes pour casser la monotonie de la licence qui s’installe déjà ? J’espère également que Phoenix Wright arrivera à se détacher de l’ombre de son mentor qui plane encore trop à mon goût.