Si vous êtes un joueur averti, il est peu probable que vous soyez passé à côté de la célèbre simulation d’avocat de Shû Takumi, développée chez Capcom. Initialement paru en 2001 sur Gameboy Advance au Japon, puis porté chez nous sur DS quatre ans plus tard, le premier volet aura établi les fondations d’une véritable dynastie vidéoludique. Six opus canoniques, deux spin-offs, un cross-over et quelques (ré)adaptations mobiles plus tard, le plus célèbre des avocats sort finalement du giron de Nintendo et revient pointer son index inquisiteur sur tous les supports modernes. Enfilez vos plus belles robes noires, c’est l’heure du procès, et notre verdict sera sans appel.
Rise of the Phoenix
Aujourd’hui, Phoenix Wright, jeune avocat de la défense débutant, est tendu. Aujourd’hui, c’est sa première audience, et son taux de confiance est en chute libre. Malheureusement, il n’a pas droit à l’erreur, puisque son client se trouve être un de ses amis d’enfance, accusé du meurtre de sa petite-amie. Rien que ça. Mais Phoenix a une certitude : son pote est certes du genre farfelu, étourdi, et son intellect n’est pas sa plus grande qualité, mais c’est tout sauf un mauvais bougre et il n’a certainement pas commis l’atrocité dont on l’accuse. Hélas, les apparences sont accablantes, un témoin enfonce le clou et toutes les preuves concordent vers sa culpabilité. Pour l’innocenter, Phoenix va devoir faire preuve de sagacité et d’opiniâtreté, et démonter un à un chacun des arguments de l’accusation.
Je mets la justice où je veux, Little John
Le premier chapitre du premier opus de cette trilogie donne le ton : Ace Attorney est une série d’enquêtes policières où chaque nouveau chapitre consiste à défendre un client que tout semble accuser, et de démêler les intrications de chacune des affaires toutes plus alambiquées les unes que les autres afin de l’innocenter définitivement. Pour ce faire, le gameplay du titre se repose sur une dynamique en deux temps, à la croisée des chemins entre un Visual Novel et un Point and Click. Concrètement, on alterne entre des phases d’investigations, donnant l’occasion d’interroger divers personnages témoins des évènements et de récolter les précieuses pièces à conviction faisant office de munitions dans l’autre portion du jeu, mettant en scène les séances au tribunal. Malgré cette dualité apparente, ce sont surtout ces dernières séquences qui cristallisent toutes les forces de la saga, en proposant au joueur d’effectuer le contre-interrogatoire des témoins, et de mettre à nu les contradictions que recèlent leurs témoignages à l’aide des preuves récoltées sur le terrain. De fil en aiguille, les mensonges s’accumulent, les témoignages s’effritent et les masques tombent. Parvenir à ENFIN renverser la vapeur d’une situation désespérée devient alors extrêmement satisfaisant. À plus forte raison quand l’intrigue s’emballe, que les enjeux scénaristiques révèlent leur pleine ampleur et que le véritable coupable prend un malin plaisir à jouer à l’anguille entre nos doigts. Clouer le bec d’un personnage fictif en lui balançant des preuves irréfutables au faciès aura rarement été aussi jubilatoire que dans un Ace Attorney.
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