Pikmin 4
8.1
Pikmin 4

Jeu de Nintendo EPD et Nintendo (2023Nintendo Switch)

Temps de jeu : 30 heures
Mon troisième Pikmin
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#92]

Disponible ce vendredi 21 juillet 2023, en exclusivité sur Nintendo Switch, Pikmin 4 s’annonce comme la grosse sortie de l’été, après un The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom ayant fait les beaux jours du printemps. Armé d’une communication affirmée, d’une démo généreuse et même d’un portage HD des deux premiers opus de la série, Pikmin 4 semble animé d’une seule et unique mission : faire de la franchise un nouveau porte-étendard de la firme. Plus ouvert, plus facile d’accès, ce nouvel épisode tente par tous les moyens d’attirer un public nouveau et surtout plus large. À la suite de notre preview, dans laquelle nous nous montrions confiants (tout en émettant quelques réserves sur les nouveautés apportées à une formule rarement révolutionnaire depuis son premier volet), il est désormais temps de faire le point et de juger si Nintendo a su planter les graines d’un avenir radieux pour sa franchise florale, ou si l’herbe est toujours plus verte ailleurs…

Y a-t-il un pilote dans le vaisseau ?

Fier capitaine du Dolphin, Olimar s’est encore écrasé bien malgré lui sur PNF-404. Pour l’en extraire, on envoie une équipe de secouristes qui, elle aussi, se crashe sur la mystérieuse et hostile planète. Pour la première fois dans la peau d’un avatar personnalisable (et nommable), dont les options de configuration sont finalement trop limitées pour rendre cette particularité indispensable, c’est à nous joueurs qu’incombe le devoir de sauver tout ce petit monde ! Après un court tutoriel dans la peau d’Olimar, lequel est à la recherche de sa radio interstellaire pour lancer un S.O.S, puis la création de son propre personnage, le joueur est invité… à un second tutoriel ! C’est un fait : Pikmin 4 met du temps à démarrer, explicitant longuement ses mécaniques de jeu et ses possibilités pour ne pas perdre le néophyte, mais aussi à narrer son histoire avec de nombreux dialogues entre le héros et les personnages non-joueurs. Très verbeux pour pas grand-chose, on n’attendait pas forcément le titre sur ce terrain-là, et si les débuts de l’aventure tendent à s’éterniser sous un flot continu de textes, la majeure partie du jeu met davantage l’accent sur son gameplay.

Après avoir mis la main sur les trois premiers membres de l’équipe de secouristes, dont l’adorable chien Otchin, l’heure est à la découverte du hub central. Contrairement aux précédents opus, le joueur est invité à se préparer en amont des expéditions dans un camp dont la superficie et les activités se développeront au fil de son périple. À force de sauvetages, ledit camp s’étendra pour accueillir tout un tas de nouveaux personnages, certains étant dédiés à l’amélioration du héros et d’Otchin, mais aussi donneurs de quêtes annexes. Les quêtes principales elles, demanderont de secourir Olimar, le reste de l’équipage dépêché pour sauver le capitaine du Dolphin, mais aussi de nombreux voyageurs venus sur PNF-404 pour de multiples raisons (voyages, recherches scientifiques, etc.). Il faudra également récupérer un maximum de trésors pour les convertir en Lumium, une énergie capable de redonner vie au vaisseau de l’équipe de secouristes. Une fois les lieux assimilés, il est temps de partir au secours des naufragés !

Suiseed Squad

Découpés en plusieurs aires de jeu, Pikmin 4 possède davantage de zones à explorer que ses prédécesseurs. Là-bas, le joueur y fera la rencontre des Pikmin, ces petites pousses capables d’exécuter une multitude d’ordres donnés. Parmi ceux-là, il y a tout d’abord les basiques : les Pikmin rouges sont les plus efficaces au combat et résistent aux flammes, les jaunes ne craignent pas l’électricité, creusent plus vite et peuvent être envoyés plus haut de par leur faible poids, et les bleus peuvent aller sous l’eau sans craindre la noyade. Les Pikmin ailés et les Pikmin rocs issus du troisième opus sont également de retour, les premiers étant efficaces dans le combat et le transport aériens, tandis que les seconds, extrêmement résistants, infligent de lourds dégâts quand ils sont lancés sur l’ennemi, peuvent briser des obstacles en verre et en cristal, et sont insensibles aux écrasements, malgré l’impossibilité de s’accrocher à leur cible. Les Pikmin violets et blancs, quant à eux issus de Pikmin 2, ne sont trouvables que dans les souterrains ; l’espèce mauve inflige de lourds dégâts et peuvent porter jusqu’à dix fois le poids des autres Pikmin, tandis que l’espèce blanche est résistante au poison et se révèle nocive pour les monstres qui oseraient les dévorer.

Dans ce quatrième opus, deux nouveaux types de Pikmin font leur apparition ! Les Pikmin de glace tout d’abord, doués de la capacité de geler les points d’eau et même les créatures ennemies, puis les Pikmin luisants, exclusifs aux expéditions de nuit et dont la lumière peut aveugler les monstres nocturnes. À l’aide de son sifflet, le joueur peut rappeler à volonté les unités éloignées, mises à terre, apeurées et qui seraient en train de se noyer, se brûler ou s’électrocuter. Elles peuvent donc être envoyées au combat en ciblant un monstre (les plus grands peuvent être ciblés précisément sur une partie de leur corps, une fonctionnalité héritée de Pikmin 3), mais aussi à la recherche de trésors, enfouis ou non. Une fois balancés sur un objet, ce dernier sera transporté jusqu’au vaisseau personnel du joueur, pour peu qu’ils soient assez nombreux pour le soulever. Pour vérifier cela, une jauge de charge représentée par le nombre de Pikmin nécessaires : si le butin est représenté par dix points de charge, il faudra alors envoyer dix Pikmin. À noter qu’un Pikmin violet compte pour dix et qu’Otchin le chien sauveteur peut améliorer sa force de transport jusqu’à un total de cent points.

Toutou-en-un

Sur le terrain, en plus des ennemis et des trésors, les secouristes de tous poils trouveront également moult obstacles, comme des barrières de glace ou d’électricité à détruire avec les Pikmin correspondants, des murs friables à attaquer sans relâche, mais aussi des murs en béton dont il faudra se défaire à l’aide de bombes-roc, des explosifs à usage unique et relativement rares dans la nature. Ce sera aussi l’occasion de partir à la recherche d’oignons, des vaisseaux-maisons dédiés aux Pikmin, dont chaque espèce est représentée par un oignon de la couleur associée. Une fois l’un d’eux amené au camp de fortune, ils peuvent donner naissance à de nouvelles pousses en échange du cadavre d’un monstre ou du palet d’une fleur (un pistil prenant la forme d’un palet et dont la somme inscrite dessus indique combien de pousses naitront de leur absorption). Un autre type d’oignon (les « tétailles »), à peine plus petit et à la couleur neutre, sert quant à lui à augmenter le nombre maximum de Pikmin pouvant nous accompagner ; la base minimale étant de trente unités, elle peut être améliorée jusqu’à cent individus.

Enfin, Pikmin 4 introduit une nouvelle unité, à savoir le canidé secouriste Otchin. En plus d’être sacrément mignon, cet utile toutou peut attaquer les ennemis et obstacles, transporter des Pikmin sur son dos et des marchandises dans sa gueule, nager et creuser, pister l’odeur de trésors totalement enfouis, mais aussi rappeler les unités éloignées et se séparer de notre personnage pour mener à bien ses propres tâches. À la manière d’un capitaine de Pikmin 3, il est possible de jouer sur plusieurs fronts en même temps, malgré des manœuvres et possibilités plus réduites dans ce nouvel épisode. On imagine que cette spécificité de gameplay du troisième opus était considérée comme trop complexe pour les débutants, il n’empêche qu’on regrette un peu leur absence, à la fois pour optimiser nos déplacements et directives. Une profondeur de jeu en partie remplacée par Otchin donc, capable de réaliser tout un tas de choses à condition de le dresser efficacement.

Moi, Moss et méchant

Un poil plus nombreuses qu’à l’accoutumée, les aires de jeu sont aussi plus grandes, mais surtout plus ouvertes. Là où les précédents Pikmin offraient une certaine linéarité imposée par des puzzles à réaliser d’une certaine manière, ce quatrième opus tend à offrir plusieurs approches pour accéder aux différents lieux de chaque région. Pour preuve, Otchin étant capable de sauter, il est désormais possible de s’affranchir de détours jusqu’alors obligatoires et de traverser les plus petits murets qui nous font face. De même, grâce à ses talents de nageur, le level design tend à s’ouvrir plus rapidement, donnant très tôt la possibilité de compléter une zone à 100 %. Qui dit zones plus grandes, dit possibilité de déplacer son vaisseau à divers points prédéfinis, histoire de fluidifier les transports d’objets. De manière générale, le jeu parait bien plus facile que ses prédécesseurs, n’occasionnant que très peu de pertes parmi les Pikmin, et encore plus rarement du côté d’Otchin ou du héros. Il faudra attendre la fin du titre et le post-game pour trouver enfin du challenge ; et quel challenge ! En plus de déterrer moult trésors pour redonner de la superbe à son vaisseau, le joueur pourra découvrir tout un tas d’activités en traversant les contrées inexplorées de PNF-404.

Outre les missions principales impliquant la recherche de Lumium, d’Olimar et du reste de l’équipe de sauvetage, il sera en effet possible de découvrir de nombreux tuyaux menant à de nombreux souterrains. De retour depuis leur apparition dans Pikmin 2, ils agissent comme des donjons dont le nombre d’étages et la difficulté varie. Si les premiers sont relativement aisés et rapides à explorer, les suivants se montreront bien moins gratuits ; certains renferment même plusieurs mini-boss en leur sein, débouchant sur des affrontements parfois mortels pour une bonne partie des troupes du joueur. Lors de leur découverte, il sera possible de mettre la main sur un naufragé, qu’il faudra ensuite ramener au vaisseau. Certains sont simplement endormis, tandis que d’autres semblent touchés par une maladie les couvrant de feuilles. Ces « feuillus », impossibles à identifier, sont transformés ainsi par une figure étonnamment similaire à un personnage connu. Si on ne sait pas dans quel but, une chose est sûre, ses victimes doivent assurément être soignées.

Pikmin de lumière, sous les feux des prédateurs

Ainsi sont introduites les expéditions de nuit, une nouveauté de ce Pikmin 4 dans laquelle le joueur doit retourner sur le terrain une fois le soleil couché. Les amateurs de la série le savent : trainer dans la nature lorsque la lune pointe le bout de son nez est extrêmement dangereux. Par chance, ces sorties nocturnes permettront de se lier d’amitié avec les fameux Pikmin luisants. À travers de courtes missions prenant la forme ou presque d’un tower-defense (sans l’aspect construction de tour), il faudra récolter un maximum de pierres étoilées pour donner naissance à une véritable armées de pousses fluorescentes et repousser des vagues de monstres assoiffés de nectar. Ce même nectar capable de guérir les feuillus repose au sein d’une « lumilière » qu’il faudra protéger à tout prix, notamment en éliminant les créatures ennemies, mais aussi en les ralentissant avec des « lumileurres » (des lumilières factices pouvant attirer momentanément l’attention des monstres). Une fois tombée, c’est la défaite, mais en repoussant assez d’ennemis ou en résistant suffisamment longtemps, la mission est un succès et une dose capable de remettre sur pied un feuillu nous est offerte par le médecin de l’équipage, une fois celui-ci sauvé.

Si ces phases de jeu permettent de varier les plaisirs, on s’avoue finalement peu convaincu par l’ensemble de la proposition. Alors qu’on s’attendait à une véritable exploration de nuit, à savoir une expérience plus dangereuse qu’à l’accoutumée ou même une revisite des niveaux traversés, on a finalement droit à des missions extrêmement linéaires et franchement répétitives dans leur fonctionnement et approche ; seule leur difficulté croissante les différenciera. En parlant des feuillus, certains d’entre eux attendront le joueur devant un souterrain. Ceux-là gardent les Défis et Duels Dandori, une activité pas si nouvelle que ça, mais qui devient une mission dans l’aventure et non plus un mode de jeu annexe. En effet, à la manière d’un Duel Bingo de Pikmin 3 ou du mode Bataille 2 joueurs de Pikmin 2, le joueur sera amené à affronter une IA : il lui faudra récolter plus de points que son adversaire, tout en essayant de lui mettre des bâtons dans les roues et se défaire de ses attaques. Chaque trésor, palet et monstre rapporte des points, ceux-ci pouvant être doublés ou triplés selon les bonus intervenant au cours de la partie. Les Défis Dandori eux, sont similaires à une course contre-la-montre dans laquelle il faudra absolument récupérer le plus de trésors possible avant que le temps ne soit écoulé.

Grandeur nature

De notre côté, on adore ce focus sur le Dandori. Plus que les souterrains ou les expéditions de nuit, lesquelles se concentrent davantage sur l’aspect combat du titre, ces épreuves chronométrées mettent en exergue tout l’aspect stratégique et la micro-gestion de la série. Nul doute qu’il faudra plusieurs tentatives pour obtenir les meilleurs scores de chaque épreuve, mais le sentiment de satisfaction après une compréhension aboutie du terrain et l’optimisation de son plan de jeu est tellement grand et grisant qu’on ne peut s’empêcher d’essayer encore et toujours à perfectionner l’art du Dandori. Avec autant d’activités à réaliser, il convient d’assurer que Pikmin 4 est l’épisode le plus consistant de la série. Là où les précédents titres s’étalaient entre huit et treize heures en ligne droite, ce dernier opus monte la barre à une vingtaine d’heures bien remplies. Pour le 100 % en revanche, il faut compter près de trente heures, une durée peu ou prou similaire à la complétion totale de Pikmin 3 Deluxe.

Une fois la première fin atteinte et le boss presque final défait, le titre invite les joueurs à un challenge bien plus marqué dans de nouvelles zones et avec un nouvel objectif principal. Si on ne dévoilera rien de ceux-ci dans ce test pour des raison évidentes de spoil, on peut d’ores et déjà s’avancer en assurant que la difficulté générale monte de deux crans. Les pertes de nos Pikmin y sont plus nombreuses, les souterrains plus grands et dangereux que jamais, avec en point d’orgue un ultime affrontement digne de ce nom et qui, on n’en doute pas, demandera plus qu’un simple essai et davantage de réflexion quant à l’approche du combat. En plus de l’aventure, il sera possible de débloquer une galerie recensant les différentes cinématiques du jeu, mais aussi un mode secondaire exclusivement dédié aux Duels Dandori avec un autre joueur. À noter qu’ici, on ne trouve nulle trace de succès ou autre chasse aux hauts-faits, contrairement à Pikmin 3 Deluxe.

Assassin’s Seed : Mirage

À l’inverse des autres épisodes, notamment le premier et le troisième, Pikmin 4 ne dispose pas de limite de temps. Si les journées ont bien un début et une fin, il est tout à fait possible d’errer sur PNF-404 autant de jours qu’on le désire. La limite de trente jours ou les réserves de nourriture sont donc écartées, peut-être jugées par Nintendo comme trop oppressantes pour le grand public. On s’y fait bien sûr, mais cette spécificité faisait également le charme de la série et mettait en avant, encore et toujours, la notion d’optimisation de son plan de jeu. Une optimisation qui invitait le joueur à relancer d’autres parties pour améliorer son résultat final, là où Pikmin 4 donne finalement peu envie d’y revenir une fois le 100 % bouclé. Pas que le titre soit mauvais, loin de là, mais entre une durée de vie considérable et des à-côtés allant à l’encontre de la notion de jeu instantané, comme du craft et un arbre de compétences, difficile de se lancer une « petite » run de temps à autre.

On vous en parlait justement dans notre preview, mais ces à-côtés dans le game design du titre tendent à hacher et ralentir le rythme de l’aventure, jusqu’alors un point parfait dans la série. On imagine aisément que ces mécaniques usées jusqu’à l’écœurement dans les plus gros titres du moment ont pour but de donner un sentiment de progression aux joueurs, tout en leur facilitant la tâche s’ils le désirent, mais devoir consacrer quelques minutes entre deux journées à se balader dans le hub pour améliorer ses équipements et Otchin nous a paru contre-intuitif dans un Pikmin. Là où les capacités se débloquaient avec la progression dans l’aventure et où les équipements devaient être dénichés dans la nature, Nintendo nous demande ici de sauver suffisamment de naufragés ou de récolter assez de matériaux bruts pour confectionner son matériel de survie. Problème : ces matériaux bruts sont aussi utilisés comme matériau pour construire des ponts ou des murs d’escalade pour progresser dans les aires de jeu.

Panoplie Champêtre

Il faut alors choisir entre se faciliter la vie dans les combats ou ouvrir toujours un peu plus la carte de la région traversée, car ces matériaux bruts, s’ils ne sont pas forcément rarissimes, tendent tout de même à ne pas pulluler. Un choix plus pénible que cornélien, de notre côté. Avec ces pierres précieuses, le joueur pourra donc confectionner des armures de résistance élémentaire, des bottes pour se mouvoir plus vite ou ne pas subir le ralentissement de la bourbe et de la mousse, mais aussi des gadgets et engins permettant d’effectuer des charges de Pikmin, de les rassembler au vaisseau en dépit de leur position sur la carte ou encore d’effectuer un triple coup de poing avec notre personnage. Des fonctionnalités parfois basiques dans les autres épisodes, ici bloquées derrière un système de craft pas franchement indispensable. De même, il sera envisageable de confectionner tout un tas de bombes aux effets variés pour remplir notre sacoche, le terrain naturel étant assez avare à ce niveau-là.

Otchin quant à lui, peut-être dressé auprès de la capitaine de l’équipage de secouristes en échange de naufragés amenés au camp. Chacun d’entre eux rapporte un point de motivation et, à la manière d’un arbre de compétences, il sera possible d’en dépenser pour améliorer les capacités de notre chien adoré : nage plus rapide, attaque plus élevée et même dans les airs ou sous l’eau, charge récupérée plus rapidement, déterrage plus efficace, résistances aux coups subis, qu’ils soient élémentaires ou non, etc. Là encore, la proposition nous parait un poil forcée et aurait pu être intégrée plus naturellement et de manière automatique au fil des sauvetages. Au lieu de cela, il faut accéder une fois de plus à des menus superflus qui tendent à segmenter le temps de jeu. Il est tout à fait possible de finir le titre sans acheter un quelconque équipement, ni améliorer notre compagnon, mais c’est assurément s’imposer un challenge supplémentaire, pour le meilleur comme pour le pire. Les naufragés sauvés seront également pourvoyeurs de quêtes annexes, parfois répétables, dont la récompense est majoritairement faite de matériaux bruts. Ces quêtes demanderont de trouver des oignons, des monstres, des trésors ou encore de faire pousser des fleurs et d’accumuler le plus de Pikmin possible.

Quality of Leaf

Dans tous les cas, Pikmin 4 est un titre doté d’une finition exemplaire. Et même si les expéditions de nuit, l’absence d’une limite de temps ou des choix de game design ajoutant une couche de gras assez malvenue entachent légèrement un tableau quasi-parfait, force est de reconnaître que le plaisir de jeu de la série est intact et toujours aussi addictif. On aurait aussi aimé garder le système de capitaines, lequel proposait par la même occasion un véritable mode coopératif dans Pikmin 3 (ici, le second joueur est cantonné à du soutien à la manière d’un Captain Toad : Treasure Tracker ou un Super Mario Odyssey). Les environnements y sont magnifiques, en plus d’être davantage variés et plus urbanisés qu’à l’accoutumée (un jardin, une maison, un terrain de jeu, etc.). La bande-son, certes discrète, est toujours aussi soignée et techniquement, nous n’avons absolument rien à redire sur le titre. Pikmin 4 tourne sans accrocs sur la console, qu’il s’agisse du mode portable ou sur téléviseur. En nomade, on n’a pas non plus dénoté de flou terrible, le soft restant assez net dans ce qu’il montre.

Le bestiaire y est titanesque, bourré de monstres communs et de mini-boss redoutables. On regrette tout de même l’absence prononcée de boss majeurs, au-delà de l’affrontement final. Certaines figures ennemies iconiques signent d’ailleurs leur retour, notamment du côté des souterrains, à l’image de personnages principaux. Si les menus et les contrôles du jeu sont assez simples à prendre en main, on regrette toutefois l’absence de gyroscopie pour diriger notre pointeur plus précisément ou d’un HUD plus gracieux. On apprécie également les options de facilité implémentées, comme la possibilité de revenir quelques minutes en arrière pour éviter un drame (comme la perte de dizaines de Pikmin sur un simple piège ou une mauvaise manipulation), ou bien encore le nouveau système de vie des ennemis, lesquels ne réapparaissent plus dans la nature une fois vaincus.

Conclusion

En attendant de voir si le titre bénéficiera ou non de DLC comme le troisième épisode, Pikmin 4 se présente comme une grande aventure complète, grisante et fonctionnelle. S'il fera parfois grincer des dents les plus anciens fans de la série face à ses tentatives de séduire un public plus large, rien ou presque ne semble l'entraver sur la voie de l'excellence, à l'image de la série. On espère qu'enfin la franchise se démocratisera, car ces trente heures passées en sa compagnie nous ont convaincu qu'elle le méritait amplement. Pikmin 4 ne chamboule pas la formule magique, pour sûr, mais il intègre de nombreuses nouveautés qui le rendent plus unique que n'importe épisode avant lui. Certaines d'entre elles s'apparentent peut-être davantage à du gras superflu, mais d'autres, comme Otchin, se révèlent définitivement comme bienvenues. Pas dénué de défauts, Pikmin 4 se présente toutefois comme le meilleur épisode de la série. Parfaitement adapté aux nouveaux venus tout en possédant également un certain sens du challenge pour les fans, Pikmin 4 est un titre qu'on ne peut que recommander au plus grand nombre. L'essayer, c'est l'adorer !

Créée

le 19 juil. 2023

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Kalimari

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