Mais tout le monde m'en veut !

Comme une espèce de complainte répétée tout au long des quelques petites heures qui composent l'aventure de notre spationaute de l'angoisse, tout semble vouloir (et parvenir à) le tuer. Et c'est bien triste. Car courir, sauter, esquiver, grimper, pousser, tirer, fuir, tout cela crée un sentiment d'urgence qui prend le pas sur la contemplation qui aurait pu être plus sympathique...

Parce qu'au premier abord, la jolie planète arpentée par Bob L'explorateur (dans un soucis d'anonymat, le prénom et le nom ont été changés) traduit une ambiance type Jenova Chen avec un univers en low poly, des créatures parcourant la plaine en quête de nourriture végétale (ouf...) et rien de bien dangereux. Et puis, de fil en aiguille, ce sont les moustiques de l'enfer, les robots de l'enfer, les éboulis de l'enfer, la gravité de l'enfer, bref tout se met à vouloir le buter, ce gentil Bob.

Et c'est bien dommage, parce qu'à l'ambition d'une balade bucolique dans un décor tout de pastel coloré et de douceur musicale, on se retrouve à éviter pendant 5/6 heures une multitude de morts parfois évitables, parfois mal placées, parfois tirées par les cheveux, rarement bloquantes. Même si l'ambition du titre n'est pas de vous tournebouler les sentiments, les méninges et les doigts, il s'agit avant tout de raconter une petite histoire sans parole qui lierait Clarke et Lem dans un monde où la nature cruelle est envahie par la mécanique destructrice.

Et si le titre ne vole absolument pas sa catégorie de petit jeu, il n'en demeure pas moins que certains passages auraient mérités d'être bien mieux finis tant ils s'avèrent pénibles (phases d'infiltration au feedback pété), répétitifs ou buggés. Mais certains autres moments (ceux notamment dans "l'autre dimension") se révèlent ingénieux, originaux ou tout simplement excellents à jouer.

En tout cas pour une petite histoire bien sympathique avec quelques écueils, il serait dommage de passer à côté.