Thanks to the Aperture Science Handled Portal Device, the impossible is easy.
Alors Portal, il faut admettre que je n'y aurais certainement jamais joué si il n'avait pas été gratuit, et si on ne me l'avait pas vivement conseillé. J'avais quelques réticences au début, "ouais se déplacer avec des portails, je vois pas ce qu'il y a de révolutionaire hein, ça doit être super répétitif et tout", et le fait est que ça l'est tout en ne l'étant pas.
Parce que Portal, c'est avant tout une expérience (sans jeu de mots !) angoissante: échapper à une folle furieuse sarcastique qui semble toute puissante et qui te donne la frousse, dans un environnement assez hostile, avec pour seule arme dérisoire, mais pas tant que ça, un générateur de portails (en plus les portails ont des couleurs sympas !). Je ne cacherai pas que je me suis réellement prise au jeu à certain moment, et que j'étais réellement angoissée et pressée de trouver une issue (surtout dans le dernier niveau, qui est, admettons le, génial).
Donc au niveau de l'atmosphère, tout est réussi: solitude écrasante, ennemi écrasant par son inaccéssibilité et son omniprésence, décors répétitifs, absence de musique... Tout est mis en place pour accentuer votre impression de solitude (j'insiste beaucoup sur ce point car c'est à mon avis le gros point fort du jeu).
De ce fait, il me semble que ce qu'on reproche le plus à Portal, à savoir une durée très limitée, est injustifié. Tout, dans ce jeu, est extrêmement bien dosé, tous les mécanismes sont mis en place petit à petit, toutes les répliques de Glados arrivent au bon moment, toutes les salles se succèdent sans qu'on s'en lasse... L'angoisse monte au paroxysme dans le dernier segment, très long pour certain, mais qui permet de nous donner l'impression qu'on tourne en rond, tout en nous montrant bien que Glados est inaccessible, nichée au fin fond d'Aperture, et que rien ne peut vous sauver... hormis votre intelligence. Parce qu'ici il ne s'agit pas de buter du méchant en tirant à tout va sur ce qui bouge, mais de rester calme, d'observer et de prendre son temps pour comprendre les mécanismes. La preuve: dès que les tourelles font leur apparition, c'est la panique totale parce qu'à première vue on ne peut pas lutter contre elles (moi elles m'ont fait surflipper ces tourelles). De plus, on sait tous que Portal n'est pas un jeu à part entière, mais un test, un concept qui n'était pas forcément abouti. Du coup, je ne comprends pas comment on peut lui reprocher sa durée de vie, assez brève c'est vrai, mais très riche en émotions.
J'ai dons été vraiment touchée par l'impression de solitude qui se dégage du jeu, et l'angoisse qu'il m'a fait ressentir, mais j'ai tout de même été très déçue par Glados au final, qui n'est pas dure à anéantir contrairement à ce à quoi on s'attend. Réussi du premier coup, pas destabilisée du tout par la petite fumée verte qui a l'air bien inofenssive, aucun sentiment réel de vengeance envers le monstre robotique qui vous a fait souffrir, petite cinématique d'explosion brève et décevante du fait que la remontée à la surface ne soulage pas vraiment (merde, c'est juste comme ça qu'on quitte l'enfer ?)... A la limite, je crois qu'il aurait mieux fallu ne pas exterminer Glados, puisque si le jeu n'est qu'un concept, il n'a pas vraiment de fin, si ? Ok, le générique m'a fait sourire, et il est tout à fait dans la continuité du jeu du fait de l'humour omniprésent de Glados (ou même des tourelles, ou même des radios). Le gros point négatif est donc à mon avis le "boss" final, de par sa facilité déconcertante et l'apparition de fond sonore qui, étrangement, détend l'atmosphère.
Portal est donc vraiment une invention sympa, parce que même la fin n'arrive pas à ternir l'expérience qu'on a vécu pendant quelques heures. Il me semble donc dommage de chercher à tout prix à l'exploiter en sortant un deuxième opus qui pourrait en briser l'équilibre parfait.
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