Faire la suite d'un jeu qui a marché n'est jamais facile, surtout quand ce jeu est aussi mythique que Portal, premier du nom. Dire que les fans attendaient Valve au tournant serait un euphémisme; les fans guettaient Valve au tournant armés de bazookas. Ils étaient prêts à retourner le jeu dans tous les sens, à critiquer tous les points possibles et imaginables et à venir gueuler sur le web au moindre petit défaut. Je voyais déjà venir les: "C'est 1 skandal! Valve a rajouté + de 3 persos au jeu!!!!! Ou est passé la frècher é la simplicité du 1?!!" et autres critiques du même genre.
Leurs attentes étaient monumentales. Rien d'étonnant pour la suite d'un jeu qui fait un buzz énorme sur internet, et qui a laissé les fans attendre 4 ans avant de revenir! Valve se sont, je pense, mis la corde autour du cou en attendant aussi longtemps. Les joueurs s'attendaient à un nouveau messie, à l'un des meilleurs jeux du monde. C'est bien simple: il fallait que Portal 2 soit parfait. Car sinon, Valve ne serait qu'un sale traître.
Et voilà pourquoi j'ai aujourd'hui envie de serrer dans mes bras tous ces fanboys aveugles. Car c'est eux qui ont fait peur à Valve et l'on convaincu de mettre les bouchées doubles sur cet opus, qui leur ont fait se dire qu'ils DEVAIENT faire un jeu quasi-parfait ou alors ils se mettraient tous les fans à dos.
Il y a eu sur Portal 2 un boulot de malade, et cela se ressent sur absolument tous les points. Oh, bien sur, le jeu n'est pas parfait, et en fouillant bien on peut trouver quelques petits défauts, à condition de bien chercher. Par exemple, le passage du milieu du jeu est un petit peu moins rythmé que le reste, et est une mini cassure dans la narration. Le moteur source commence à se faire un peu vieillissant et, si le jeu ne choque pas graphiquement, il n'est pas non plus très beau... Et c'est tout. Mais si on arrêtait de chercher des défauts là où il y en a très peu pour étudier cette tuerie totale, cette boucherie sanglante qu'est Portal 2?
Le jeu commence. On incarne Chell, comme dans le premier. Une voix d'homme nous annonce que l'on est resté en cryostase pendant très longtemps. Tout de suite on se met à sourire, voire à rire. C'est drôle, c'est très drôle, c'est même hilarant. On sent que les p'tits génies de chez Valve n'ont pas perdu leur talent pour la narration. Tous les dialogues du jeu sont à la fois bien écrits, drôles, jamais lourds et ont toujours chez nous l'effet voulu par les développeurs. Le doublage aussi est excellent, et ceci que vous jouiez en anglais ou en français, grace à le magnifique VF de "Wheatley" (personnage hilarant au passage.) par Guillaume Lebon. Bref les dialogues sont LA grosse réussite de ce titre, comme le 1 en même temps.
Et puis Wheatley vient nous chercher, et après s'être fait transporter dans une capsule... C'est l'émerveillement.
Car lors de la premiere heure de jeu, Valve nous propose de refaire les premières salles de test du 1, mais avec quelques subtilités de game-design qui changent.
Incroyable, c'est tout ce que j'ai à dire de ma première heure. C'est là que j'ai bien compris tout le talent des game-designers, et que je me suis rendu compte que j'allais adorer le jeu de bout en bout. Comment ont-ils fait pour rendre la traversée d'un environnement connu si... si nouveau? Comment ne pas être surpris quand une vitre, assez costaude pour nous supporter dans le premier opus, se brise soudainement sous nos pas? Comment ne pas s'émerveiller devant la beauté de ce centre qui n'a plus rien de mécanique, en proie à la végétation? Comment ne pas rire devant des dialogues aussi drôles, aussi bourrés de répliques cultes et d'hypocrisie? A moins de ne pas avoir de coeur (et d'humour), je ne vois pas.
Et puis Wheatley ressuscite GlaDos sans le faire exprès, et on assiste, impuissante, à sa renaissance. On se fait pendre pas une pince géante, on tombe au fond d'un incinérateur, et puis on récupère le Portal Gun. Et les tests commencent.
Comme dans le 1, Chell est le petit jouet de GlaDos. On avance, on résout l'énigme, on passe à la salle suivante, on en résout une autre... Contrairement à ce dont ça a l'air, ce n'est jamais monotone, grâce au petites piques de notre ennemie, aux salles qui ne se ressemblent jamais et surtout grâce à l'excellent level-design.
Car oui, le level-design est vraiment excellent, bourré d'idées et de génie. Les énigmes sont pile à la bonne difficulté, elles nous font toujours réfléchir mais ne nous frustrent jamais.
De plus, le rythme du jeu est très très très très bon. Les niveaux s'enchaînent à la vitesse de la lumière et on ne voit pas le temps passer. Et c'est au final au bout de 10 h qu'on pourra porter au boss final l'un des meilleurs finish que j'ai vu dans un jeu. Croyez-moi, ça vaut le détour.
En conclusion, je vais vous dire ce que je vous ai déjà dit: Portal 2 est une tuerie absolue, une boucherie sanglante. On sent à chaque instant que les développeurs s'y sont donnés à fond, se sont investis dans leur oeuvre.
Portal 2 est tout simplement l'un des meilleurs jeux au monde.
Fanboys, merci.
Je vous aime.