J'ai tenté de faire le jeu trois fois, et deux fois il m'est tombé des mains. Mais j'y suis retourné, car sur le papier, le jeu avait tout pour me plaire. Et c'est vrai que qu'il a presque tout pour être un excellent titre, mais des choix malheureux troublent l'expérience trop souvent pour qu'on en tienne pas compte.
Mais parlons d'abord de ce qui va bien: les graphismes n'ont pas trop vieilli et l'ambiance reste très sympa, même si j'ai un peu trop eu l'impression que les musiques étaient tirées de l'archive "randomorientalmusic.zip": ça marche, mais c'est assez fade. Sauf pendant les combats, où la musique est juste irritante (mais c'est peut être à cause de la durée de ces derniers). L'autre point fort du titre se situe sur l'aspect plate-forme: même si qu'un seul chemin est possible, tout est fluide et le nombre de mouvements est assez conséquent pour permettre de belles scènes de grimpettes (même si ce ne sont que les dernières qui mettront un peu à l'épreuve votre skill) et d'esquives de pièges. Les quelques imprécisions, souvent dues à la caméra, sont contrebalancées par la possibilité de remonter le temps, une très bonne idée du jeu. Mais ce dernier propose aussi des combats et des énigmes, qui renvoie un peu à la formule reprise par Uncharted quelques années plus tard (le rythme et l'enchaînement des types de séquences sont assez similaires je trouve), et c'est là que le bas blesse: les combats sont non seulement un peu chiants, ils sont aussi interminables, le jeu n'hésitant pas à envoyer des ennemis par vagues successives (parfois une bonne dizaine parce qu'on s'amuse bien) jusqu'au rinçage psychologique tellement les-dites vagues sont similaires les unes aux autres et que les coups possibles sont finalement assez limités (mais plus nombreux que les coups efficaces). En viens un inévitable sentiment de répétition, et, pardonnez moi l'expression, de pétage de burnes. Surtout quand Farah viendra se foutre au milieu de la mêlée. Car vous serez accompagné de la princesse la plupart du temps, qui, non contente d'avoir une barre de vie limitée, est dotée de l'intelligence d'un caillou, et restera plantée au milieu d'un combat, ne cherchant pas à se mettre à distance pour se servir de son arc ou pour simplement éviter les coups. Ah, et de temps en temps, elle vous colle une flèche entre les omoplates, mais elle fait pas exprès, alors ça va, je suppose. Tout ces défauts rendent les combats très pénibles (et ils sont nombreux), à la notable exception de la fin du jeu, où on one-shot tous les ennemis. Là au moins ça dure pas des plombes. Les énigmes sont assez rares et marchent pas trop mal, mais ne sont là que pour casser un peu le rythme et ne vous demanderont jamais de gros effort (certains passages sont un peu frustrants par contre).
Quand a l'histoire, on peu dire qu'elle a vieilli. Ou peut être que c'était déjà un peu con à l'époque. Si le fond ne pose pas de problème, on souligne d'ailleurs le fait que les possibilités de remonter dans le temps et de réessayer après une mort sont justifiées dans le scénario, la forme est plus problématique: les dialogues sont assez cons (je soupçonne la VF d'y être pour quelque chose), la princesse est traitée comme un faire-valoir, même si on a pas à aller la sauver, et les remarques de beauf du héros sur celle qui l'accompagne rend le tout assez irritant, sans parler du méchant très méchant voulant conquérir le monde parce que voila, c'est cool.
Le jeu a un contexte original encore aujourd'hui, un gameplay solide (même la base du combat est correcte), on a une aventure bien rythmée n'ayant pas vraiment vieilli, mais de mauvais choix de game design et une écriture que l'on qualifiera gentiment de vétuste ternissent le tableau, condamnant Prince of Persia: les Sables du temps à n'être que l'ombre d'un grand jeu.