Ce Prince of Persia était, dans les grandes lignes, une belle surprise de 2024, de la part d'Ubisoft et ses productions généralement bien plus (voire trop) ambitieuses. Il m'a fait passer des bons moments à bien des égards, mais au final je trouve que sa qualité est un peu entamée par les réflexes de ce géant du JV.
Dans l’ensemble, PoP: The Lost Crown fournit ce qui rend un metroidvania plaisant, et même un peu plus, ce qui est rare dans un genre saturé et où la barre est haute notamment depuis Hollow Knight. C'est très joli visuellement, avec ce style 2.5D dont la direction artistique donne une touche un peu comics (ou série animée ?). Les musiques font le taf, même si elles sont un peu convenues, et surtout c'est plutôt agréable et nerveux manette en main. Pour ne rien gâcher, le jeu démarre sans fioritures inutiles et après une courte introduction on est parti et introduit aux mécaniques de base et on peut s'adonner au plus plaisant dans un metroidvania, une exploration diligente de la carte !
Les niveaux sont classiques, mais grâce au soin apporté aux environnement on s'en émerveille toujours, et le level design qui les compose est du classique de metroidvania, mais encore une fois c'est bien fait, et met bien à profit la mobilité et les capacité du personnage. Le système de combat est cool, avec des moves variés qui s'imbriquent bien les uns dans les autres ; ainsi, quand on apprend à esquiver, on nous apprend aussi à mettre à profit cette esquive au milieu d'une série d'attaque pour prendre l'ennemi à revers et le déstabiliser, ou bien après avoir acquis l'arc, outre son usage évident, on nous apprend à s'en servir pour maintenir un ennemi en l'air avec nous et poursuivre une série d'attaques, etc... De nombreuses combinaisons qui auraient presque mérité un système de notation comme dans les Devil May Cry (mais en soit c'est chouette que l'efficacité et le style soient des récompenses en eux-mêmes).
Petit détail super appréciable aussi : le doublage en Persan. Ayant de la famille d'Iran mais ne parlant pas la langue sinon quelques mots, c'était agréable d'avoir cette option ! Détail amusant : je ne sais pas si les doubleurs ont un accent particulier, si c'est le jeu théâtral habituel dans cette langue ou si simplement mon oreille me trahissait, mais j'ai totalement reconnu la langue mais l'accent me semblait très différent de celui auquel je suis familier.
Cependant, le jeu a des défauts qui sont quasi tous léger et largement pardonnables, mais qui s'accumulent un tantinet trop à mon goût.
D'abord, la maniabilité -que je qualifiais de nerveuse un peu plus haut- se révèle, après quelques heures, régulièrement pataude quand on rentre dans le détail. Je ne sais pas si mon impression est bonne, mais je crois que la volonté de faire de belles animations (mission réussie) induit de minuscules délais. Imperceptibles initialement, on finit par les noter, en particulier quand il s'agit d'être précis dans le gameplay, pour faire une parade parfaite par exemple. C'est aussi pénalisant à quelques -rares- passages de plateforme où on n'est pas sûr que l'échec ne vienne pas de l'imprécision du jeu plus que de la nôtre.
Les combats de boss m'ont semblé assez banals. Il y a quelques semaines je finissais Islets, un metroidvania d'une envergure bien plus modeste, et pourtant ce dernier m'avait proposé des combats aux pattern intéressants, difficiles et variés. Ici, c'est un peu fade et les boss ressemblent trop souvent à juste des gros mobs avec beaucoup de PV.
Enfin, le plus gros souci reste le système d'upgrade. En effet, PoP:TLC a un système d'amulettes, qui sont des passifs affectant le gameplay, or si ce système est vraiment chouette, les upgrades posent un gros souci. En effet, ces upgrades (ainsi que ceux des armes, etc) coûtent extrêmement cher et une grosse session de jeu ne va permettre que d'upgrader une ou deux amulettes alors qu'on en a vite une douzaine. Or ces amulettes, aisément interchangeables, proposent de base de tester et varier son style selon nos goûts où la situation. Proposition à laquelle j'adhère, mais le farm (voire les monnaies spécifiques) pour les maintenir à niveau nullifie complètement cet attrait. Pourtant on aurait pu imaginer, comme cela se fait souvent, des upgrade peu chères et plafonnées selon notre progression, par exemple. Alors certes on peut tester des amulettes dans leur état de base, mais les effets alors minimaux se révèlent un peu frustrants, et de fait, quand on va chez le PNJ on a une liste décourageante de "cases à cocher".
C'est peut-être un biais de ma part, mais j'ai eu l'impression de reconnaître la peur du vide qui caractérise un peu trop de jeu Ubi, alors que PoP -dont les core mécaniques sont super réussies- aurait gagné à avoir un peu plus de simplicité dans ses systèmes.
Ces défauts, le dernier en particulier, ont usé mon intérêt, néanmoins je ne regrette pas mes heures sur le jeu qui furent très agréables !