Au départ je pensais mettre "juste" 8 à ce jeu. Peut-être même s'agit-il de la note objective que mériterait ce jeu. Après tout, je ne suis pas du tout un crack en termes de metroidvania (je n'ai joué qu'à Blasphemous... que je trouve excellent).
Mais force est de constater que quelque chose dans cet énième reboot de la franchise Prince of Persia a quelque chose de généreux.
Trés généreux.
Anormalement généreux.
On parle pourtant d'un jeu Ubisoft post-2020.
Déjà, dés l'ouverture du menu, je vais voir les options et je constate la possibilité de jouer... en langue PERSE... oui oui... le jeu est doublé en farsi. Je cligne des yeux, interloqué, et fait quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire : j'opte pour cette langue sous-titré en Français (faut pas déconner non plus : mon farsi étant aussi développé que mon cambodgien, je risquerai de louper deux trois subtilités de l'histoire).
Puis j'entame le jeu.
Et d'emblée... MAZETTE QUE C'EST BEAU !
Attention c'est pas beau en mode "les graphismes sont déments". Non... c'est beau... ARTISTIQUEMENT. Ces couleurs, ces effets de poussière, les décors de premier plan, second plan ou troisième plan... tout est beau SANS SURCHARGE. Le jeu reste simple visuellement, avec cette atmosphère cartoon/dessin animé trés avenante qui n'est pas sans rappeler l'excellent aprti pris qu'Ubisoft avait eu, il y a bien longtemps, dans une décennie lointaine, trés lointaine, en 2008 lorsqu'ils "rebootèrent" (oui ce verbe existe... je viens de l'accoucher à l'instant) la même franchise dans un Prince of Persia qui a FORMIDABLEMENT BIEN VIEILLI (j'y joue en ce moment même). Bref, je garanti pour ce PoP The Lost Crown un trés bel avenir en termes de vieillissement : je suis sur que dans 20 ans... il sera encore magnifique. Je plébiscite tout particulièrement le niveau des catacombes qui est littéralement DE-GUEU-LASSE (dans le bon sens du terme vu qu'on est sous les égouts... on en sentirait presque les excréments), l'incroyable niveau de la Mer Déchaînée (je suis resté sur le cul devant l'idée de cette tempête au décors figé) et le court mais superbe niveau des jardins supérieurs.
Le visuel c'est pas tout... mais quid du gameplay ?
Et bien là, je suis forcé d'admettre que c'est un sublime équilibre en termes de combat et de platteforme. Parlons d'abord des combats, qui sont réussis... globalement réussi. Il y a une bonne réactivité des coups et des combots. Le système de parade est simple, même si parfois on se fera trés facilement avoir par des frappes imparable des adversaires, mais les finish des contre-attaques fatales sont assez savoureuses. J'aurais un petit bémol que la difficulté des boss qui parfois varie d'une drôle de manière. Certains boss se torchent en une traite (Orod, la Manticore ou le boss final), d'autres sont complètement ignobles (Radjen, l'archer ou alors Uvishka Undead dans le DLC... ce dernier m'a paru être le pire de tous). Mais je me rends compte que Balsphemous avait déjà cette étrange gestion de la difficulté des boss. certains sont d'une facilité déconcertante et d'autre d'une difficulté assez hardcore. Je ne suis peut-être pas assez rodé en metroidvania pour vraiment juger si c'est un défaut.
Non, là où PoP The lost Crown m'a paru faire un sans faute... c'est la platteforme. Je ne suis pas loin voir d'ériger ce jeu comme l'un des meilleurs jeu de platteforme 2D. Le jeu est sur ce plan ultra AGREABLE. Les sauts, la façon dont le prince (qui n'en est pas un ?) "colle" aux murs, la réactivité de l'arc en plein saut qui bloque le temps pour nous laisser le temps de jongler entre les boutons, la gestion du pouvoir de l'écho (qui permet de revenir à une ancienne position)... on sent un vrai travail d'orfèvre des développeurs pour rendre ce héros agréable à manier. Et c'est à saluer... car le défi en platteforme qui s'annonce est CORRIACE. Pu*ain ! Certain challenge m'ont mis au bord de la tachychardie ! Si la quête du perroquet a commencé à me faire pleurer des larmes de rage... j'étais loin de m'imaginer ce que le défi des trois clochettes me réservait...
Sans oublier...
Roulement de tambour...
Le Palais de Radjen. Attention, celui-ci m'a paru PEGI 18, tellement le challenge m'a paru violent.
...
Mais là où le jeu est parfaitement dur... c'est qu'il a bien compris la différence entre la frustration et la difficulté. Certains développeurs font souvent l'erreur de penser que rendre un jeu frustrant rend un jeu un difficile... IL N'Y A RIEN DE PLUS FAUX.
(oui oui Elden Ring... c'est à toi que je fais allusion... non non... c'est pas en ta faveur)
PoP The lost crown évite tout du long cette affre de la frustration JUSTEMENT grâce à la précision de son gameplay. Je sais pas pour vous, mais je trouve ça fair de la part des développeurs vis à vis du joueur : challenge exigeant --> gameplay ultra peaufiné pour le savourer.
Pas une seule fois ai-je eu l'impression de jouer contre une tarre de game design.
...
Ah oui et j'ai oublié de mentionner : le passage de perce-oreilles dans le sable : ABSOLUMENT GENIAL.
C'est marrant, j'ai pas encore parlé du scénario... en fait il est digne d'un Prince of Persia... tout simplement.
Il a un peu de Prince of Persia (premier du nom) : pour le côté platteforme 2D
Il a un peu de Sand of Time : pour le côté 1000 et une nuit et la présence de l'arc (je m'attendais prsque à ce qu'il s'appelle Farah... non... pas comme l'âne)
Il a un peu de Warrior Within : pour la seconde partie de la quête consistant à changer le cours d'un combat.
Il a un peu de The Two Thrown... en fait non je sais pas j'y ai pas joué.
Et je découvre qu'il a un peu du Prince of Persia 2008... pour justement cet aspect de quête que j'accompli alors que mon personnage n'est pas vraiment le personnage principal de l'intrigue.
La musique est orientée orientale... là-dessus pas de surprise. Et c'en est presque dommage : la musique fait le job, mais c'est tout ? Pas d'énorme fulgurence sur ce plan. C'est peut-être le seul défaut du jeu que j'ai constaté : quand tout semble aussi peaufiné, j'aurais pu espérer une musique un peu plus catchy (car celle de PoP 2018 l'est, elle, catchy).
Donc tout ça vaudrait sans doute un bon 8/10 si j'étais un plus gros joueur de ce genre de jeu.
Mais j'ai mis 9... car voilà...
Quelque chose... un truc... une attention... m'a COMPLETEMENT FAIT HALLUCINER. Au-delà d'un travail d'orfèvre, c'est carrément un sens du détail auquel seul un jeu de CD Project (comme Witcher 3) ou de Larian (Baldur's gate 3) m'aurait habitué. Et là VLAN ! PoP The Lost Crown a fait un truc qui m'a laissé pantois d'admiration... un truc presque anodin... quasi-inutile... et pourtant, il montre l'extrême soin des développeur pour chaque détail.
Je vais vous le réveler... mais attention : SPOILER
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Le moment en question se trouve être le combat contre Vahram, trés exactement la deuxième rencontre. Si vous avez joué comme moi au jeu, vous savez qu'on l'affronte dans un premier combat que l'on est presque obligé de perdre (peut-on le gagner ? je ne sais pas). Défaite à la suite de laquelle nous nous engageons dans une quête pour remonter le temps et revenir à ce combat pour le refaire et le gagner. (un peu comme dans Warrior Within) Vous avez sans doute noté dans le jeu la possibilité de changer l'apparence de Sargon : personnellement, je l'ai fait en optant pour le skin "Vagabond" (inspiré du PoP de 2008) et ce dés le début du jeu car je la trouve extrêmement classe. J'affronte donc Varham une première fois sous cette apparence et je perds.
Des heures et des heures de jeu plus tard vient le moment du redcon/rematch. Et bien vous savez quoi ? Si vous prenez l'initiative de changer de skin AVANT ce second duel contre Vahram, et bien vous constaterez que votre ancien Sargon (que vous allez croiser dans la cinématique et qui vous aidera dans le combat contre Varham) aura gardé votre apparence à l'époque où vous avez fait le premier combat ! Vous vous retrouvez du coup avec deux Sargon différents... et c'est tout à fait "logique" dans l'idée que vous avez remonté le temps.
Les développeurs d'Ubisoft auraient trés bien pu programmer ce passage simplement en copiant/collant l'apparence de Sargon au moment où vous le jouez pour donner l'idée d'un simple clone. Un studio classique aurait trés certainement fait ça. Et bien ici... il n'en est rien : Ubisoft Montreal s'est littéralement enquiquinné à faire la cinématique avec tous les skins possibles de Sargon en se payant le luxe de retenir l'apparence du Sargon que vous jouyiez lors que la précédente rencontre.
Ca parrait con... mais moi, je trouve ça fou d'avoir pensé à ce petit détail.
Et, je ne le dirais jamais assez... mais le diable se trouve dans les détails.
Et Prince of Persia The Lost Crown en tient compte.
Bref, c'est un grand jeu.