This reminds me a puzzle ...
Professeur Layton 2 (pour faire plus court) c'est un peu une histoire d'amour et de haine. A l'époque, j'avais ainsi été incapable de finir le jeu, tant il était trop long et tant le scénario se perdait trop dans des allers-retours aux motivations parfois tordues voire déprimantes de facilité (les bouts de la photographie par exemple).
Sauf qu'ici, j'ai pris la peine d'aller jusqu'au bout de choses, et tout ce que je peux dire, c'est que le jeu me l'a extrêmement bien rendu, au point que c'est devenu un vrai coup de coeur. Parce que le problème du jeu, c'est tout simplement que le gros du scénario se trouve à la fin, dans la portion de "non-retour" (comprenez le moment où l'on ne peut plus vraiment revenir en arrière, comme c'est souvent le cas dans les J-RPG par exemple). Cette étrange distillation me rappelle un peu Dragon's dogma par exemple, et au final on a un peu cette impression d'être récompensé pour avoir eu le courage de persévérer et d'insister.
Ces mots ne sont pas exagérés, car le jeu est vraiment bourré de contenu, ça en devient limite vomitif. Entre la grosse centaine d'énigmes du scénario, les minis-jeux assez développés et intéressants (le hamster) ou non (le thé), entre les bonus d'après-fin qui donnent le sentiment qu'on vient de commencer la vraie partie du jeu, entre les énigmes en DLC gratuit (ça existe encore ce mot ? Tiens donc) ... Tout ça pour dire que j'ai un paquet d'heures de jeu, et qu'au final c'est très difficile de ne pas sentir que l'achat est rentabilisé quand on joue à un professeur Layton.
Alors oui, il y a parfois des longueurs, notamment la grosse partie du jeu (la seconde partie du jeu dirons-nous) où l'on finit pas ne plus pouvoir voir cette ville en peinture tant on l'arpente dans tout les sens. J'ai aussi eu l'impression que les PNJ étaient un peu moins nombreux que le premier (dont je garde un souvenir lointain), à vérifier. Mais mon plus gros reproche est personnel et subjectif : en fait, j'aurais aimé qu'ils poussent le délire du train, j'aurais aimé continuer à voyager de stations en stations, et avoir ce sentiment de grand voyage, de grande quête, bref, ce sentiment d'aventure. Malheureusement, dès le deuxième stop, c'est déjà un élément qui passe à la trappe, ce qui est un peu dommage, mais également étonnant, tant le train semble être pourtant mis en avant (sur la jaquette par exemple).
Pour revenir sur les personnages, je dois avouer que j'ai adoré le duo, qui revient ici sous une forme classique, mais toujours efficace. Layton est toujours aussi classe et distingué, et très bon dans son cliché du british gentleman, tandis que Luke est la partie un peu plus naïve et lente d'esprit, mais aussi pleine de volonté, bref, Luke est un peu la représentation du joueur accompagnant cet homme d'intellect en haut-de-forme. La version originale est très bonne (j'ai fait le jeu en anglais, je n'ai pas eu la possibilité de tester la version française, dommage), même si les doublages sont encore assez timides, et il faudra souvent se contenter d'un support textuel, bien écrit, certes, mais si le jeu entier était doublé, je ne serais pas spécialement contre.
Par contre pour rester dans la langue, et j'en parle parce que visiblement je ne suis pas le seul à avoir eu ce problème ici, on peut noter que certains énoncés manquent de clarté dans la langue de Shakespeare. Je pense notamment à une énigme qui m'a bien gavé où il fallait couper du bois pour former un rectangle. Sauf que dans l'énigme précédente, on ne pouvait pas tourner les bouts de bois, et ici, c'était visiblement encore le cas. Alors après avoir utilisé toutes mes pièces indices, j'ai été voir la soluce sur internet, et à mon grand étonnement, la réponse était bel et bien pivotée. Des exemples comme ça, j'en ai 3-4 sur la centaine d'énigmes que j'ai réussies, rien de très grave donc, je l'accorde volontiers.
Concernant ces pièces indices, je note qu'elles me semblent plus évidentes à trouver, elles sont sur un élement qui ressort, sur un détail du décors ... bref, j'ai finit le jeu avec plus de 80 pièces en en profitant bien sur la fin, donc pour ceux qui auraient peur de la difficulté, soyez rassurés, les indices seront facilement accessibles.
Petit point rapide sur les à-côtés que j'évoquais auparavant, qui sont une bouffée d'air frais sympathique, mais pas toujours au service du jeu. Le hamster est génial, un très bon mini-jeu de réflexion, et la récompense en vaut la chandelle, de même que le journal, qui est bien rédigé et qui apprend des choses utiles sur un personnage qui n'a pas beaucoup le temps d'être développé.
Mais le jeu du thé est une plaie. Je n'ai réussis que quand les désirs de mes convives étaient évidents, et même là je n'ai finalement pas vu l'intérêt, autant nous donner une énigme direct, pas la peine de tergiverser avec ça. Pareil pour l'appareil photo, qui est amusant à monter (mais pas forcément intuitif), mais qui offre au final un mini-jeu très dispensable.
Pour changer un peu de registre et parler davantage de la forme que du fond (test très déstructuré pour une fois, je l'avoue), je dois avouer que les graphismes m'ont clairement tapé dans l'oeil, j'ai adoré, alors que le chara-design du premier opus m'avait parfois laissé de marbre sur certains personnages, un peu abusé dans les proportions. L'OST est également un grand point fort, surtout à la fin du jeu quand tout s'enchaîne, et elle mérite clairement une ovation tant elle est émouvante, agréable, ou tant elle se fond bien sans agacer dans les phases qui peuvent durer, comme les phases d'énigmes.
Tout ça pour dire que Professeur Layton 2 offrira quelque chose de magique, une belle expérience, et un beau message, à toute personne susceptible de s'accrocher et de surmonter les phases qui tirent en longueur, ou encore la distillation étrange du scénario, qui donne cette fausse-impression que le jeu n'a rien à offrir. Je recommande vivement d'y jouer, mais encore plus d'en voir le bout, et j'ai hâte de me lancer dans le troisième opus. ENFIN je rentabilise ma 3DS (oui oui, il n'y a pas d'erreurs).