Comme une Raymaniscence de l'enfance

Rayman 1 fait sans doute partie des tout premiers jeux auxquels j'ai joué. Il m'avait laissé un bon souvenir, d'un jeu très plaisant visuellement et sur le plan sonore, mais également foutrement dur : impossible de le finir pour un gamin qui savait à peine trouver les bonnes touches sur son vieux Windows 95. À force de mourir à répétition (je n'avais pas encore ce plaisir coupable des jeux Souls), j'avais abandonné : j'avais retiré le CD, mis dans sa jaquette et rangé au fond d'un tiroir. D'un coup d'un seul, je l'avais condamné à une existence faite de poussière et d'oubli profond.

Pourtant, au détour d'une promotion sur GoG, je suis retombé sur ce jeu, dont j'avais complètement oublié l'existence. Ni une, ni deux, j'ai inspiré un grand coup et fait chauffer la CB, tout en posant mes délicats doigts d'expert sur les touches de mon clavier (que j'ai appris à connaître, à force). L'heure de la revanche avait sonné. J'é-tais prêt.

Bah non rien à fait bordel, le jeu est toujours aussi dur bon sang. Entre les sauts bien timés à réaliser, les ennemis qui débarquent de nulle part et les nombreux pièges où il faut tomber une fois pour les connaître, y'a pas à dire, c'est difficile. Le plus grand défaut du jeu vient cependant des continus : si vous épuisez toutes vos vies, vous pouvez décider de dépenser un de vos 10 continus pour ne pas souffrir du game over et de la fin totale de votre partie. Autant vous dire que vos vies, vous les perdez plus vite que votre joie de retrouver un jeu vieux de plus de 25 ans. Je vais être franc : je n'ai plus la patience et le temps alors infinis de mon moi enfant. Alors j'ai fait ce que je n'avais pas fait depuis belle lurette : j'ai utilisé un code de triche.

Si l'on omet cette difficulté incroyable, il faut néanmoins reconnaître des beaux restes au jeu. Les dessins sont très jolis, les sprites et animations très fluides et toute l'action est extrêmement lisible. Le jeu reste un plate-former classique sur le plan gameplay : on progresse de monde en monde, décomposés en tableaux, en passant d'une jungle luxuriante à un monde céleste fait d'instruments de musiques, tout en visitant des pics rocheux et des plateformes faites de gâteaux et autres confiseries.

Mention spéciale à la bande-sonore, si incroyable et si plaisante que j'en étais venu à demander à mon père de rippé les musiques du jeu, afin de les écouter en boucle sur un vieux lecteur CD, bien au chaud et à l'abri dans mon cocon d'enfance.

On regrettera cependant au jeu une histoire très vague, presque inexistante et surtout, des cages à détruire dans tous les niveaux pour espérer accéder au dernier monde. Mécanique commune pour les jeux de l'époque, c'est une des choses qui a le moins bien vieilli, et dont on peste de devoir refaire un niveau parce qu'on a loupé une cage. Le reste du jeu est compensé (partiellement) par son humour et sa gaité débordante, exprimés par des animations faciles, mais terriblement efficaces.

En somme, le jeu est drôle, innocent, plein de rêve et de féérie. Et je crois bien qu'il n'y avait pas meilleur moyen que de jouer à ce jeu pour se replonger, l'espace d'un instant, dans cette époque magique, éphémère et révolue, qu'est l'enfance.