On le croyait perdu à jamais, s'étant fourvoyé avec les Lapins Crétins. On avait bien des raisons de crier un "BWAAAAHHHH!" de dégoût, mais c'était sans compter son créateur, Michel Ancel, qui a repris les choses en mains et a décidé de les remettre dans le cambouis. On allait voir ce qu'on allait voir. Adieu les lagomorphes dont les jeux à l'intérêt limité ont fini par faire passer son héros dans l'ombre. Il était temps en 2011 de préparer soit un retour retentissant, soit de pointer au Pôle Emploi des héros de jeux vidéo comme beaucoup d'entre eux. Au nom des souvenirs que les joueurs ont passé sur les 3 véritables Rayman, c'est ainsi que fut créé Rayman Origins. Et en 2D en plus ! "LOLOLOL la deudé c le paC , Rayman c ringar, plass a la troidé et au FPS y a ke ça de vrai!" Tais-toi sale Kikoo shooté à CoD et écoute bien ce que j’ai à te dire. Parce que des jeux en 2D comme celui-ci, j'en voudrais tous les jours.
Le premier Rayman sortit en 1995 sur Saturn, PSX et Jaguar ( et d'aucuns diront le seul bon jeu de la machine avec Alien VS Prédators, les pixels en moins) et fit l'effet d'une bombe. Alors que tout le monde ne jurait plus que par la 3D, il réussit à démontrer que la 2D avait encore de beaux restes : un jeu coloré, vaste, avec un univers enchanteur, un héros qui n'avait ni bras ni jambes, juste des pieds et des mains, une difficulté présente et des boss coriaces. Il pouvait rivaliser sans conteste avec les meilleurs du genre sur 16 bits.
Entre fin 1999 et début 2000 apparut Rayman 2 : The Great Escape, qui passa à la 3D et s'il proposait une ambiance + sombre, mettait aussi en place des éléments qu'on retrouve ensuite dans la série. En 2003 sortit le troisième volet de la franchise, Hoodlum Havoc. Près de 3 ans plus tard, Ubisoft tenta , pour ramener Rayman, de le mettre dans le jeu Les Lapins Crétins, qui devint alors Rayman contre les lapins crétins. Malheureusement, outre le fait que je me sois déjà exprimé sur cette licence, les stupides créatures ont fini par éclipser complètement notre héros sans bras ni jambes, faisant de lui un has been.
Rayman est de retour. Cette fois, lui et ses amis sont dans de sales draps. Pour avoir ronflé trop fort, et ainsi dérangé les vioques séniles de la Landes aux esprits frappés, ces dernières ont envoyé les Darktoons issus des cauchemars de Polokus envahir les mondes de La contrée des rêves. Pire encore, ils ont fait prisonniers les electoons et les différentes fées amies de Rayman. Notre héros doit repartir à l'aventure pour sauver La Croisée des rêves.
Rayman Origins est un jeu composé de 10 mondes principaux reliés par une carte, le dernier ne s'ouvrant qu'en ayant trouvé 10 objets spéciaux, des dents de la mort. Vous aurez environ 60 niveaux de jeu. Le jeu se déroule sur un seul plan, étant donné que cette fois, les concepteurs ont décidé de revenir aux origines ( d'où le titre) avec une vue de profil. Au premier niveau des 5 premiers mondes du jeu, Rayman devra délivrer une fée en cage pour obtenir un nouveau pouvoir, le premier étant celui de baffer, donné par Bétilla. peu à peu, il pourra rapetisser, nager, courir sur les murs ou même planer pour franchir de grands précipices. Il trouvera divers objets comme les lums, qui sont comptés en fin de niveau. le lum de base est jaune. Si Rayman trouve un roi Lum, outre les 10 qu'il lui rapportera, il fera apparaître pendant quelque secondes des lums rouges, qui comptent double. les bleus permettent de franchir des précipices. S'il trouve un coeur rouge, ce dernier lui permettra de prendre un coup sans mourir. Parfois, Rayman pourra trouver des Pièces de la Mort : souvent situées dans les endroits dangereux, elles demandent un temps avant d'éclater et vous rapporteront 25 lums, sous réserve de ne pas se faire toucher mourir entretemps, sion, elle reviennent à leur emplacement d'origine... Les niveaux contiennent aussi des cages à électoons, souvent bien cachées dans des pièces à part et souvent bien gardées. Vous devrez souvent trouver un moyen d'y accéder, de supprmeir les ennemis reliés et d'éclater la prison de vos amis. La seule qu'il est obligatoire de défaire est celle qui conclut un niveau. Chaque cage détruite vous rapportera un électoon sur le médaillon du niveau. En effet, la fin de chaque niveau évaluera vos performances , avec le nombre de cages détruites, et il y en a 3 dans un niveau normal, mais aussi le nombre de lums récoltés. Selon leur nombre, il franchiront les graduations du tube à lums . Si la première de 150 lums est facile à atteindre, c'est déjà plus dur pour la seconde, où il demande le double, et je ne vous raconte même pas pour avoir la médaille ! A 4 joueurs, les deux qui ont récolté le + de lums ont le droit à la photo de fin de niveau. Oui le jeu est jouable à plusieurs sur les consoles de salon, j'y reviendrai.
Sur les cartes des différents mondes, les électoons récoltés vous serviront à ouvrir des niveaux un peu isolés du reste, les défis coffrapattes. Ces niveaux sont une longue course-poursuite après un coffre à trésor qui décide de s'enfuir, et je peux vous dire que vous aller en ch... en baver. En effet, c'est truffé de pièges, et la moindre erreur est souvent fatale. Idem si vous accusez du retard, le scrolling suivant le coffre... Pourtant c'est indispensable si vous voulez accéder au dernier monde. En effet chaque coffre abrite une Dent de la Mort, qui font office de sésame pour le dernier monde. Le jeu se décompose en deux parties : dans la première, vous parcourez les mondes pour délivrer les fées, qui seront indispensables pour la suite. Dans la seconde, vous devrez trouver des dieux qui ont été transformés en créatures hideuses par les darktoons. Vous pouvez faire ces 4 mondes dans l'ordre de votre choix.
Les graphismes sont justes hallucinants de beauté. L'Ubi Art Framework fait des merveilles.Pas d'aliasing, de clipping ou autre, Rayman nous fait le même effet que lorsqu'on avait joué au premier épisode, tant chaque écran correspond à une aquarelle. Les Personnages et ennemis sont très bien dessinés, on appréciera leur look à mourir de rire, notamment les fées, représentées à la fois de façon naïve et sexy. Les boss sont énormes, et de nombreux effets agrémentent les niveaux. Une chose est sure, aussi bien sur le plan technique qu'artistique je le dis bien fort : RAYMAN EST BEAU !
L'animation n'est d'ailleurs pas en reste, c'est fluide, même à 4 joueurs. Ça bouge très bien, les ennemis ont eux aussi des animations propres. Passez trop près d'un oiseau dans le deuxième monde, et il se mettra en colère ( en vous touchant aussi). Les phases à dos de Moskito sont de véritables shoot'em up, avec nombre d'ennemis, à dégommer ou aspirer, d'obstacles à éviter, et de lums à récupérer.
L'ambiance sonore est à l'image du jeu : les musiques sont entraînantes, et il existe plusieurs thèmes par monde. Les airs, parfaitement dans l'ambiance de lieux traversés, sont souvent enjoués et parfois chantés. L'aspect cartoon du jeu est amplement confirmé par les bruitages, nombreux et variés. Et que dire des voix! Si aucun ne parle français et baragouine divers sons, cela ajoute une touche rigolote au jeu.
Le gameplay est immédiat : on prend vite en main notre héros qui acquiert ses pouvoirs au fur et à mesure du jeu. C'est de plus extrêmement varié dans les phases de jeu. Mieux encore, petit à petit, avec le nombre d'electoons délivrés, vous pourrez sélectionner d'autres personnages, ceux de base étant Rayman, Globox, et deux ptizêtres. A 4 joueurs, c'est utile de savoir qui est qui. Parlons du multijoueur, qui a des fonctions intéressantes : Outre le fait de se frapper ( mais là n'est pas le but du jeu), si un personnage meurt, il flottera sur l'écran sous forme de bulle. Il faut qu'un joueur frappe cette bulle pour faire revenir le maladroit dans le jeu. Si tous les personnages meurent, le jeu recommence au dernier checkpoint, généralement au début d'une section avec une porte borgne ou après avoir détruit une cage. Si un joueur décide de changer de section au sein d'un niveau, les autres seront automatiquement téléportés à son niveau. De bonnes idées, qui permettent de ne pas frustrer les joueurs.
La durée de vie est juste énorme : imaginez bien : vous aurez 60 niveaux à parcourir, seul ou à plusieurs, des cages bien planquées à trouver, le jeu ne manque pas de défis. A plusieurs, c'est l'extase, et les vannes fusent entre les jurons lorsqu'on crève, ou lorsqu'un ami vous prend vos lums sous votre nez. Ce ne sont que des exemples de foire d'empoigne qui peut régner dans ces sessions...
Terminer le jeu ne sera pas une mince affaire pour autant : les programmeurs d'Ubisoft ont fait des niveaux avec un level-design ingénieux, pour ne pas dire très vicieux. Certaines pièces planquées ou cages réclament véritablement du skill, de la maîtrise de soi et son personnage et ne pas foncer la tête la première sous peine de tomber dans le piège prévu. Mais la mort n'est pas pénalisante. Si le jeu est punitif, et les embûches judicieusement placées, vous avez les vies infinies d'office. De quoi motiver les moins persévérants d'entre vous. De plus, si vous perdez trop de vies, Murfy la grenouille interviendra pour vous demander si vous désirez rester ou partir de l'endroit. Mais bon courage si vous voulez retourner le jeu. Il a tellement à proposer...
Il y avait longtemps que je ne m'étais pas amusé avec un platformer 2D, car il faut dire que le genre était tombé en désuétude. Ubisoft a ressuscité, en plus de son héros emblématique, le genre, et de quelle façon! Beau, vaste, généreux et drôle, Rayman Origins est tout ça à la fois! Bref, Rayman revient de loin, de très loin, même. Mais un come-back comme ça, j'en voudrais tous les jour. Car celui-ci est juste du PUR BONHEUR. Et franchement MERCI à Ubisoft pour ce jeu, de plus avec ses baisses de prix successives, vous n'avez aucune excuse de passer à côté, d'autant qu'il est un bon moyen d'attendre l'épisode Legends.