L’aventure commencée il y a presque dix ans devient devant nous la conclusion parfaite de sa propre histoire.
Hommage aux morts
Ici, personne ne tire plus vite que son ombre, mais attention, je spoile plus vite que ça.
A l’époque de sa sortie, Red Dead Redemption a fait beaucoup de bruit. Son scénario, simple et efficace, est devenu culte. Ses personnages, le héros en tête, étaient terriblement attachants, et leur destin était incroyablement émouvant.
Redécouvrir tout cela, en ayant joué au 2, et sachant une partie des événements précédents, alimente magnifiquement l’empathie et multiplie la claque envoyée par les studios Rockstar.
Oui, en 2019, Red Dead Redemption, premier du nom, est encore et toujours une merveille.
Replonger dedans nous fera d’abord rapidement voir les défauts. Le jeu a pris un sacré coup de vieux, la maniabilité laisse parfois à désirer, et... c’est à peu près tout en fait. Les autres défauts majeurs seraient ceux de tous les jeux Rockstar, je ne les citerais pas car je trouve que la formule fonctionne parfaitement ici. Mais je peux sans contexte le répéter : Le 2 lui est supérieur en tous points.
Tout à déjà été dit sur ce chef d’œuvre, je souhaitais juste apporter ma pierre en évoquant le jeu non plus en tant que gros morceau de jeu vidéo, mais en tant que suite.
Le gang de Dutch s’est dissout. Beaucoup sont morts. Certains ont réussi à changer de vie. D’autres attendent que leur destin les rattrape. C’est le cas de John Marston.
Il avait pourtant survécu. Il avait pourtant refait sa vie. Il avait pourtant sa famille. Mais c’était sans compter Blackwater.
Pour profiter de son futur, John doit s’engouffrer dans son passé.
Il doit retrouver Bill, avec qui il a bu tant de verres. Il doit retrouver Javier, avec qui il a passé tant de bons moments au coin du feu. Il doit retrouver Dutch, à qui il avait tout donné. Il doit les retrouver, et les tuer.
Enfin, c’est ce qu’il croit.
Le résumé serait plutôt que l’ancienne bande de Dutch doit être décimée.
Dommage John…
C’est alors dans les dernières missions que le jeu prend un tout nouvel intérêt. On ne découvre plus ces trois personnages que l’on traque depuis le début, non, ce sont des retrouvailles. De tristes, brèves, et tragiques retrouvailles…
La fin de Dutch était déjà assez géniale à l’époque… Lui qu’on veut tuer depuis le début, lui le grand méchant de l’histoire… se suicide ! Aujourd’hui, son ultime discours prend tout son sens. Sa mort est encore plus désenchantée. Il avait un plan… il avait toujours un plan…
L'épilogue est la source de celui du 2 : le retour à l'espoir, la vie à Beecher's Hope. Mais cette fois il faut une conclusion. Et l'épilogue que tout le monde connait arrive.
Finalement, après une dernière tâche à accomplir, le titre du jeu réapparaît. RED DEAD REDEMPTION. Cette rédemption est arrivée. Mais qu’est ce qui a changé ? Pas grand-chose, si ce n’est que la faucheuse a fait son travail. Seul Jack, le petit enfant innocent du camp, reste en vie. En lui est la vengeance. En lui est la rédemption.
Dommage que son charisme soit moindre derrière son père et celui qu’il appelait oncle. Le jeu ne peut se poursuivre avec autant d'intérêt. Je m’arrête donc là. L’histoire est achevée.
D’Arthur à John.
De John à Jack.
De la racine aux branches.
Certains arbres fleurissent.
D’autres meurent.