Coup de coeur de l'année 2011 et sans doute un des jeux les plus immersifs auxquels j'ai joué sur PS3, grâce à sa bande son (gros gros coup de coeur sur Deadman's Gun), ses graphismes magnifiques, son monde vaste et ouvert, ainsi que son univers torturé, sauvage, teinté d'humour noir, en gros le Far West, sans doute plus proche de la réalité que la majorité des westerns spaghettis.
Nous voilà donc dans la peau de John, héros malgré lui et digne héritier d'une longue lignée de John parsemant la culture américaine à travers des films, des bouquins, des jeux vidéo ou même l'Histoire avec un grand H, d'ailleurs on ne les compte plus ces héros badass au destin souvent assez moche. John a un passé trouble, on apprend vite que notre homme était un bandit de grand chemin et que le gouvernement l'a chargé, sans vraiment lui demander son avis, de partir à la recherche de ses anciens comparses sinon… Il va lui arriver des bricoles. Voilà le pitch de départ d'une aventure qui nous mènera un peu partout dans l'état de New Austin, état frontalier du Mexique, qu'on ira visiter également, même si ça ne sera pas forcément en touriste.
La surface de jeu est juste immense… et variée, on passera de montagnes enneigées, avec ses loups et ses grizzlys à de la plaine herbeuse, avec ses bisons et ses chevaux sauvages, en passant par le désert et ses serpents, coyotes et autres saloperies, le tout avec un cycle jour/nuit et une météo particulièrement immersifs (oui, encore). On prendra d'ailleurs plaisir à se balader dans ces différents environnements pour chasser, faire de la cueillette, affronter des évènements aléatoires ou tout simplement pour profiter du paysage, à cheval, parce que oui, comme on est dans un bon western, on monte à cheval. Le cheval deviendra d'ailleurs notre meilleur ami, on s'attachera pas mal à lui et le voir périr en attristera plus d'un. La maniabilité est d'une facilité déconcertante, on apprendra rapidement à sauter et accélérer, ce qui s'avèrera vital pour certaines missions plus ou moins nerveuses.
Les missions parlons-en, elles sont aussi diverses que variées, on aura droit aussi bien à des gunfights bien nerveux qu'à des courses poursuites endiablées. Rockstar oblige, une flopée de missions secondaires accompagne la trame principale, nous permettant de ramener des bandits morts ou vifs au shériff du coin, de jouer à une foule de jeux différents (poker, poker menteur, fer à cheval, plantage de couteau, j'en passe et des meilleurs), etc etc.
L'univers est quant à lui brillamment mis en scène avec des personnages aussi marquants les uns que les autres, John avec son charisme de héros au lourd passé, le pilleur de tombes aussi crade que tordu, West Dickens, ses mensonges et ses produits "miraculeux", l'Irlandais, son humour et son alcool ainsi que toute une ribambelle d'autres. Cet Ouest là est glauque, ses habitants le sont encore plus et on prendra plaisir à les voir interagir avec notre (pauvre) John qui se retrouvera souvent embarqué malgré lui dans des situations pas toujours très catholiques.
Dernier petit mot sur l'histoire en elle-même, parfaitement ficelée, elle saura tantôt nous faire rire, tantôt nous toucher, jusqu'au grand final qui restera, pour moi, une des expériences les plus intenses vécues dans un jeu vidéo.
RDR est donc une perle que tout gamer doit avoir dans sa ludothèque, sous peine de passer à coté d'un chef d'oeuvre du jeu vidéo. Rien que ça oui. Rockstar a signé là son meilleur jeu, envoyant même certains de leurs GTA aux oubliettes. Personnellement, j'ai tellement accroché que j'en suis venu à espérer une suite, ou un préquel ou peu importe du moment que ça se (re)passe dans ce Far West là. Sur ce, je retourne sur mon Mustang pour chevaucher, tel un pauvre cow boy solitaire et mélancolique, loin de son foyer, au Soleil couchant.