Difficile de ne pas succomber devant la beauté de l’Ouest sauvage de Red Dead Redemption. Rockstar a vraiment cogné fort en ce qui concerne la reconstitution de l’univers du western tel qu’il a vraiment existé. Il est vrai que le jeu est machinal dans le déroulement de ses missions, calquées sur le système de GTA. Il est vrai aussi qu’un système de survie approfondit aurait justifié le campement et la chasse. Mais bien que RDR souffre de bugs de collision, de scintillements désagréables, d’une maniabilité fastidieuse, il sait parfaitement se défendre grâce à son réalisme, sa cohérence, la beauté de ses paysages. Toute la richesse de son univers repose sur un souci du détail impressionnant dans la reconstitution des villes, des forêts, des fermes, des déserts, des rivières… tandis que le jeu d’acteur reste comme toujours avec Rockstar, très coulant et naturel. Dommage qu'il n'y ait pas un ou deux cowboys réellement charismatique et attachant.
SI la quête principale peut s’avérer pénible au début (jouer les fermiers peu énerver à la longue, n’est-ce pas ?), elle y montre une violence et une maturité rarement atteinte par la suite. Oui, les absolutistes ne donnent pas envie de les servir, surtout qu’on est un pigeon 90% du temps lors des missions principales. Mais dès que les réclames secondaires pour aider les gens de sa propre initiative s’ouvrent à nous, que les challenges « chasse et cueillette » deviennent plus disponibles, un nouveau souffle nous pousse à continuer l’aventure. Gagner au poker, au fer à cheval, jouer les gardiens de nuit, remporter un duel au revolver, tout devient beaucoup plus marrant si récompense il y a. Pas seulement pour le besoin de se faire du pognon, les missions secondaires permettent de respirer entre deux missions principales éprouvantes.
La carte de RDR est très désertique, et galoper à cheval sera notre activité principale. Mais la ou le jeu de Rockstar fait fort, c’est dans la gestion des conditions climatiques, qui donne parfois lieu à des orages spectaculaires, ou des couchers de soleil vraiment splendides. Aussi désertique soit la carte, les villes ne sont pas très nombreuses mais ont toutes un petit truc charmant qui les différencient parfaitement. Les villages au Mexique offrent des ambiances chaudes à l’opposé de la grande Blackwater et ses immeubles plus froids au nord de la map. Idem pour les forêts et les montagnes enneigées, ou l’on pourra chasser une faune totalement différente de celle du désert. Pour ce qui est des musiques, de l’ambiance sonore, rien de bien marquant, les instrus (sifflet de cowboys, harmonica…) très films western font le boulot, sont discrètes par contre. Il manque un vrai thème ou des airs plus marquants.
Pour ce qui est du scénario, RDR traine beaucoup trop, et John le héros pas très charismatique et un peu homme à tout faire, prend part à des guerres qui ne le concerne pas, mais qu’il faudra obligatoirement suivre, pour accéder au dénouement final, absolument incroyable.
Missions bourrées de fusillades un peu soulantes, à-côtés limités mais sympathiques comme la chasse, la cueillette, et les jeux de cartes divers et variés, sans compter les gens qui nous sollicitent un peu partout sur l’aire de jeu, pour sauver leur diligence ou leur femme, il y a vraiment de quoi faire dans RDR, et surtout de quoi être happé par l’univers de western, maitrisé à la perfection par Rockstar.
Blague à part : En fait John Marston, c’est Niko Bellic avec une perruque déguisé en cow-boy crasseux ! Il a perdu son accent de Roumain c’est tout (et gagné quelques balafres)…mais regardez bien… son regard de merlu est le même !