Heureusement que l'agent de police Robert, mythomane et incompétent peut compter sur l'aide de Red Johnson, détective privé, qui doit gagner sa vie en faisant son sale boulot. Cette fois, il va falloir enquêter sur un meurtre. Problême, pas loin de toute la ville en voulait à la victime. Qui est le plus coupable dans cette affaire ?
Red Johnson's Chronicles est un titre à part, qui emprunte beaucoup mais sans passer pour un plagieur sans inspiration. Sous ses allures de jeu d'aventure traditionnel, il cache plusieurs déclinaisons de gameplay, le tout dans une ambiance captivante. S'il faudra fouiller les décors pour trouver de précieux indices, il faudra aussi réussir la vingtaine d'énigmes qui se trouvent dans le jeu. Raccordées à l'intrigue, elles se révèlent variées et très réussies, la solution étant souvent à portée de main, encore faut-il la trouver.
Le jeu propose aussi des séquences de QTE, à chaque fois que notre héros rencontre un nouveau personnage, dans cette bonne ville de Metropolis où les nouvelles rencontres se déroulent à coups de poings. A d'autres moments, des QCM permettent de faire le point sur les nouveaux éléments apportés à l'enquête. Malheureusement, même si ces séquences s'intègrent bien au jeu, elles sont extrèmement punitives. En cas d'échec, il faut tout recommencer, ce qui fait grincer des dents pour une mauvaise réponse à une question toute bête.
Chaque énigme/QTE/QCM réussi donne droit à une note, qui dépend du nombre d'essais et du temps réalisé. Plusieurs runs seront nécessaires pour le complétiste, mais la première fois n'est pas si courte qu'on pourrait le croire. Si mon temps de jeu affiche 6 heures dans les options, il ne comprend pas les nombreux essais ou les énigmes abandonnées pour y réfléchir au calme. Il m'est arrivé de passer deux heures sur une énigme, mais sans jamais que cela soit frustrant, tout simplement parce que la solution semble toujours à portée, à condition de se creuser un poil la tête. Il y a bien un système d'aides, mais il conseille plus qu'il ne révèle. La progression est idéale, avec très fréquemment de nouveaux rebondissements et énigmes, sans trop s'éterniser.
La "faible" envergure du jeu n'est pas non plus à son désavantage. Les personnages sont réduits à une poignée, mais ils sont autant de suspects potentiels, qu'il va falloir questionner et requestionner au fur et à mesure des avancées de l'affaire. Après tout, il s'agit d'une enquête, pas d'un jeu de speed-chating avec des PNJ sans profondeur. Au même moment qu'on fait la rencontre d'un personnage, on fait la découverte du lieu où il vit, avec la promesse de nouvelles énigmes, et donc de nouveaux indices. Chaque personnage et chaque endroit a donc son importance, qui évite à l'histoire de s'éparpiller vers du superflu, juste pour remplir la galette.
Pour ne rien gâcher, le jeu a un charme incroyable. Un jeu d'aventure sans un univers accrocheur est un jeu qu'on ne finit jamais, heureusement, l'équipe derrière tout ça n'a pas fait le travail à moitié. L'ambiance est fabuleuse, entre le film noir, la bande dessinée et la série policière, et tout cela de nos jours. Red Johnson ne manque pas de faire de nombreuses réflexions sur le monde qui l'entoure et sur différents éléments du décor, et, tout comme les différents dialogues, c'est un régal à lire. De plus, chaque décor est rempli de différents détails, mis en valeur par une réalisation plutôt ambitieuse pour un "simple" jeu téléchargeable.
Red Johnson's Chronicles emprunte à Professeur Layton ou à Heavy Rain, mais à sa propre sauce, pour un jeu plein de surprises, avec peu de fausses bonnes notes et un univers captivant. La fin suppose une suite, mais le jeu, sorti à l'époque de la panne de la panne du PSN, a eu du mal à se faire connaître. Sa page FB est bien tristounette par rapport à d'autres jeux du PSN, bien mieux lotis en amis. Une conversion sur d'autres supports lui ferait du bien. Ce serait dommage que le gameplay et l'univers mis en place ne soient pas poursuivis.