Après le remake magnifique du deuxième opus, on attendait forcément celui du troisième, même si pour ma part je n'en n'avais conservé que peu de souvenirs et ne le rangeait pas dans mes Resident Evil favoris. J'avais en tête que RE3 était plus orienté action (déjà à l'époque) et c'est bien le cas de cette relecture qui consiste plus à une fuite en avant très ramassé qu'à un jeu où l'on doit économiser, planifier ses trajets et résoudre des énigmes.
Le level design s'en ressent et se montre moins tortueux qu'à l'habitude ; il suffit de comparer les passages dans les égouts notamment pour constater la différence de philosophie entre RE2 et RE3. Mais c'est valable pour le reste du jeu. De même le Nemesis est bien plus confiné à des passages particuliers scriptés que le Tyran qui évoluait au sein d'une partie d'un niveau (au moins le temps que l'on déclenche la suite de l'aventure). Pas de rubans encreurs non plus... pas besoin tout simplement tant le jeu est court et, rappelons le une dernière fois, ressemble à une grosse ligne droite.
Maintenant est-ce un bon jeu ? Et bien tout dépend de la manière dont on aborde ce RE. Si on veut faire un jeu une ou deux fois juste pour "l'aventure", se faire quelques frissons et découvrir le scénario et les nouveaux monstres : mieux vaut passer son chemin. Trop court, pas assez inspiré, sans grande surprises dans son bestiaire, ce RE offre certes de très bon combats de boss mais à plein tarif l’expérience restera frustrante pour qui ne voudrait le parcourir qu'une ou deux fois.
Mais pour ceux qui voudraient s'atteler à l'obtention des rangs S et des bonus de la boutique (et des trophées), quel régal cela devient ! On s'amuse vraiment à parcourir le jeu en une petite heure et demi, armé du lance-roquettes infini, à passer des séquences entières du jeu pour gagner le plus de temps possible (la partie dans l'hôpital avec Jill totalement facultative quand on n'a plus besoin du magnum). On découvre un jeu extrêmement bien pensé, presque construit dans cette optique.
Cela en fait un Resident Evil définitivement à part, qui divisera les joueurs. Un opus sans conteste moins culte que ses prédécesseurs et pas aussi révolutionnaire que le quatrième mais loin d'être dénué d'atouts que l'on attendait pas forcément dans ce genre de jeu. Et au final j'y ai passé quelques dizaines d'heures délicieuses !