Par quoi commencer?
Peut-être par dire que ce jeu est éprouvant et que je suis heureux de retrouver des sensations que je croyais avoir oubliées. Vous avez peut-être déjà eu cette impression, dans le jeu vidéo comme ailleurs, que les choses semblaient “mieux avant”. Ou alors ce sentiment qu’on a vieilli et que c’est pas forcément que c’était mieux avant mais qu’on arrive plus à rentrer dans certains délires, que la magie est passée. Comme un gamin de quinze ans qui ressort ses playmobils et qui s’emmerde comme un rat mort. En fait, ce jeu m’a rapporté une flamme que je pensais éteinte ou bien faiblarde. C’est comme si les playmobils s’étaient adaptés au gamin et avait su évoluer avec son âge.
Donc je ne suis pas si vieux et les choses étaient pas forcément mieux avant. Tant mieux.
Mon plus beau souvenir de la saga des Resident Evil, c’est Code Veronica sur Dreamcast. Le premier auquel j’ai joué et le premier que j’ai fini. J’avais trouvé cet épisode incroyable. J’avais flippé comme jamais. De la vraie flippe et de l’angoisse qui te fais allumer la lumière partout dans la maison quand t’as posé la manette. C’était aussi un stress dû aux bruits divers, aux munitions rares et à ta santé critique. Parce que tu t’impliques, t’y crois et tu veux pas crever.
J’ai retrouvé dans cet opus, la qualité graphique en plus, toute cette angoisse, cette anxiété, cette peur de faire une mauvaise rencontre avec la barre de santé au minimum et qu’une balle dans le flingue. De plus, les concepteurs ont réellement réussi à installer une putain d’ambiance. Entre ombres qui passent au bout d’un couloir, bruits de pas derrière soi et apparition complétement What The Fuck de certains persos tous plus tordus les uns que les autres. Et puis la grand-mère. Rien ne me fait plus flipper que cette grand-mère qui te suis sans arrêt du regard. Elle est affreuse, cauchemardesque, immonde (en plus, je suis sûr qu’elle pue).
Je suis pas encore arrivé au bout du jeu et j’avance à petits pas mais je constate aussi qu’on retrouve des énigmes “à l’ancienne” avec des clefs scorpions, des artefacts tête de chiens et des statuettes à récupérer aux quatre coins de la maisons.
J’ai eu un peu de mal avec la maniabilité au début. J’ai souvent utilisé un remède en voulant recharger mon flingue et n’ai compris que tardivement comment courir. Certains diront que je suis long à la détente mais le jeu t’apprends vite à trouver les bonnes touches. Surtout quand t’es poursuivi par un des habitants (taré) de la maison.
Le seul point faible vient peut-être du scénario mais sans avoir fini le jeu, difficile de juger.
Bref, je surkiffe ce Resident “à l’ancienne”. Son atmosphère, son ambiance et son côté glauque à souhait me ravissent. Certains aspects sont déroutants (ramasser ma jambe, sérieux?) mais un peu d’innovation, après tout pourquoi pas. A jouer impérativement dans le noir le plus total.
J’avais pas du tout accroché au Resident Evil 5 et n’ai jamais envisagé de toucher au 6. Mais là, quel pied!
EDIT: Après avoir fini le jeu, je retire deux points à ma note initiale.
Non pas que le jeu soit mauvais mais la deuxième partie est beaucoup moins prenante. Beaucoup moins travaillée aussi. Tout ce qui se passe dans la cabane est ses alentours est tout simplement jouissif. L'ambiance est lourde, travaillée, les énigmes bien pensées...
Par contre, la deuxième partie semble bien plus bâclée. Le bateau et les mines ne sont qu'une succession de couloirs sans grand intérêt. Les monstres peuvent apparaitre de façon surprenante mais on est loin d'une ambiance écrasante. Les énigmes sont quasi inexistantes et le level design assez pauvre. Même si le switch scénaristique est sympa, on reste un peu sur sa faim. Le boss final est trop simple à évacuer (j'ai eu bien plus de mal contre les premiers boss) et l'explication finale quelque peu déroutante.
Bref, le début vaut le coup, la suite moins.