Pendant un temps on nous avait dit que le survival horror était mort. Le passage d'un déplacement à la 3ème personne moins contraignant et avec une caméra libérée, la peur du danger et de ce que l'on voit pas disparaît peu à peu. Elle est loin l'époque où esquiver un zombie d'un couloir relevait de l'inconscience si l'on était pas rompu à l'exercice.
La saga Resident Evil est symbolique de cette évolution : RE4 entamait doucement mais sûrement le virage de la série vers l'action jusqu'au RE "Léon met des highkicks" 6.
Le genre a eu grand besoin de se trouver un second souffle. Et ce fut du côté des indés que l'on trouvera ce que j'appelle les jeux cache-cache. Des jeux comme Amnésia ou Outlast où, sans aucun moyen de se défendre, notre seule issue est de se frayer un chemin sans se faire remarquer en se fiant uniquement à nos sens pour localiser la menace.
Et c'est dans cette voie là que va s'engouffrer RE7.
Pour être honnête quand j'ai vu l'annonce du jeu j'étais sceptique. Certes le jeu reprenait le chemin de l'horreur mais à quel prix pour son identité ? Les Resident Evil sont toujours très marqués par l'affrontement direct d'un bestiaire plus ou moins terrifiant. Affrontement que l'on doit gérer avec le peu de munitions durement acquises dans un inventaire étriqué.
Et c'est là où le jeu est bluffant, il réussit à retranscrire toutes ses mécaniques si bien ancrées dans nos mémoires avec un équilibre bien dosé. Le jeu va osciller entre partie de cache-cache avec les Baker et affrontement d'un bestiaire qui n'est certes pas très varié mais qui donnera du fil à retordre dans certaines situations. On pourra regretter cependant que la dernière partie du jeu saborde complètement cet équilibre au profit de l'action non-stop.
Alors que le début proposait une ambiance bien glauque. La première heure de jeu est d'ailleurs d'une très bonne maîtrise. L'ambiance crade et poisseuse des bayous de la Louisiane est bien présente. Puis vient cette bicoque abandonnée toute délabrée où le moindre craquèlement de sol nous fera se demander si l'on a vraiment bien fait de venir. Surtout lorsque l'on commence à trouver ces vieilles VHS ( jouables ) qui nous montrent les destins funestes des précédents visiteurs. Et petit à petit les impressions de malaise vont devenir de plus en plus présent jusqu'à se demander pourquoi on n'a pas encore pris nos jambes à notre cou.
La seule raison pour laquelle on est là est parce qu'on a reçu une vidéo de notre petite amie disparue depuis 3 ans et qui nous demande de l'aide ( Qu'est-ce-qu'on ferait pas par amour ? ). D'ailleurs parlons scénario. Autant dire que les scénarios de la série ne brille pas par sa complexité. Et ce RE7 reste dans la lignée de ses prédecesseurs en beaucoup moins nanardesque quand même. J'en viens même à regretter que le jeu nous en dévoile trop. C'est bien dommage car à tout savoir une part de l'inconnu ( et qui peut être terrifiant ) disparaît.
Le gros point fort de ce jeu reste ses antagonistes principaux à savoir la famille Baker. Cette famille frappadingue est ce qui me restera le plus en mémoire dans ce jeu.
Le patriarche de la famille est celui qui m'a le plus impressionné car on en vient souvent à se demander quand la cauchemar finira avec lui tellement il semble insensible à tout ce que lui fera subir.
La mère plus branchée bestioles cracra risque de filer la chair de poule aux arachnophobes et autres phobies des insectes.
Enfin le fils Baker, psychopathe en herbe, me dit qu'un jeu d'horreur à la SAW pourrait être diablement efficace.
Pour conclure ce RE7 a été une excellente surprise pour moi et certainement l'un des meilleurs RE pour moi. Même si ( à la manière d'un plat Top Chef revisité ) la forme a complètement changé, les marqueurs de la saga sont toujours présents et sublimés.