Après plusieurs années de développement au sein de Capcom, ce nouvel opus se distingue par une réalisation soignée, sans toutefois atteindre l'excellence des titres emblématiques de la licence. Bien qu'il remplisse son rôle, il peine à s'intégrer pleinement dans l'héritage de la saga, en raison de mécaniques de jeu qui manquent de cohérence et de direction claire.
CONTEXTE
On incarne Ethan Winters, un homme ordinaire qui, après avoir reçu un mystérieux message, se rend dans une propriété isolée de Louisiane à la recherche d’une personne disparue.
À son arrivée, il découvre une demeure en ruines où règne une atmosphère pesante et oppressante. Très vite, il se retrouve confronté à des événements inexplicables et à des dangers insoupçonnés qui mettent à l’épreuve sa survie. Contraint d’explorer cet environnement hostile, Ethan doit faire preuve de prudence et de détermination pour comprendre ce qui se trame derrière ces murs inquiétants.
Avec un retour aux fondamentaux du survival-horror, Resident Evil 7 propose une expérience angoissante, où l’exploration, la gestion des ressources et la tension psychologique sont au cœur du gameplay. Un récit haletant qui plonge le joueur dans une terreur immersive et un mystère captivant.
GAMEPLAY ET MÉCANIQUES DE JEU
Avec cet opus, je découvre une refonte majeure des mécaniques de jeu, abandonnant la vue à la troisième personne au profit d’une perspective immersive à la première personne. Pourtant, le système de visée me déroute, se rapprochant davantage d’un TPS que d’un véritable FPS, rendant la prise en main hésitante. S’il reste fonctionnel, il ne brille pas particulièrement : le feeling des armes manque de dynamisme, et la lourdeur des contrôles nuit à la précision des affrontements.
Malgré son apparence agile, Ethan se manie comme un véritable poids lourd. Ses déplacements sont anormalement lents pour un jeu en vue FPS, ce qui impacte directement mon plaisir en combat et ma motivation à rejouer. La maniabilité manque de fluidité et de réactivité, et bien que la série ait toujours proposé des contrôles lourds, j’ai connu bien mieux dans les précédents opus.
Côté horreur, si le jeu ne rivalise pas avec des titres comme Outlast ou Amnesia, je dois reconnaître que la première moitié est une vraie réussite. Certains passages, notamment dans le sous-sol ou le hall du manoir, me procurent de véritables montées d’adrénaline. Malheureusement, cet effet s’essouffle rapidement : le bestiaire ne se renouvelle pas et les ennemis deviennent trop prévisibles. Le manque de points de démembrement et une gestion des ressources mal calibrée en mode Hardcore aggravent encore l’expérience. À mesure que j’avance, je ressens moins la tension et plus de frustration face à un gameplay qui, au lieu d’amplifier l’horreur, la freine par ses maladresses.
GRAPHISMES ET DIRECTION ARTISTIQUE
Resident Evil 7 repose sur le RE Engine, un nouveau moteur graphique qui, bien qu’offrant un rendu correct, reste en retrait par rapport aux standards de 2017, surtout pour un jeu à la progression linéaire. Si la direction artistique est particulièrement soignée, avec une palette de couleurs riche et une ambiance visuelle maîtrisée, l’aspect technique, lui, ne suit pas toujours.
Les textures manquent de finesse, parfois même grossières, tandis que les modèles 3D restent assez basiques et que la modélisation des surfaces, comme les roches ou le terrain, manque de complexité. Malgré ces limites, je note néanmoins un excellent travail sur les jeux de lumière et un face-mapping détaillé, qui apportent une certaine profondeur visuelle à l’ensemble.
BANDE-SON ET DESIGN SONORE
L’atmosphère immersive du jeu doit en grande partie son efficacité à la qualité exceptionnelle de sa conception sonore et de sa bande originale. Les effets sonores d’ambiance sont particulièrement convaincants, instillant une tension oppressante tout au long de l’expérience. Quant aux musiques, elles accompagnent parfaitement chaque confrontation, amplifiant l’impact des rares mais précieuses séquences d’effroi, renforçant ainsi l’immersion et l’intensité du jeu.
SCÉNARIO ET NARRATION
Tout au long de mon expérience avec Resident Evil 7, j’ai ressenti la même incertitude qu’Ethan, me demandant comment ce volet pouvait s’inscrire dans l’univers de la saga. L’histoire semble, au premier abord, fonctionner comme un standalone, voire un spin-off, tant elle s’éloigne des codes traditionnels de la franchise. Pourtant, Capcom parvient à disséminer habilement des révélations clés qui préparent le terrain pour la suite. Cependant, certaines apparitions tiennent davantage du fan-service que d’un véritable enrichissement narratif, notamment en ce qui concerne une méga entreprise bien connue et un héros au design méconnaissable, ce qui peut diviser les adeptes de la série.
Cela dit, je reconnais que Resident Evil 7 marque un retour aux sources réussi, adoptant une approche horrifique immersive axée sur l’exploration et la survie. La narration en vue subjective renforce l’immersion et permet de s’identifier plus facilement à Ethan Winters. De plus, le rythme du récit est maîtrisé, dévoilant progressivement ses mystères à travers des documents, des cassettes et des interactions avec la terrifiante famille Baker.
Néanmoins, malgré une intrigue captivante, je trouve qu’elle reste relativement simple et aurait mérité plus de profondeur, notamment dans le développement du personnage d’Ethan, dont la personnalité demeure assez effacée. Enfin, si la connexion avec l’univers de Resident Evil devient évidente en fin de jeu, elle peut sembler forcée et manquer d’impact pour les fans de longue date.
CONTENU ET DURÉE DE VIE
En termes de contenu, j’ai trouvé que Resident Evil 7 offrait une expérience solide mêlant exploration, survie et combats, le tout dans une ambiance oppressante qui rappelle les premiers opus de la saga. L’aventure principale suit une progression linéaire mais bien rythmée, avec un équilibre maîtrisé entre phases d’exploration, énigmes et affrontements. L’intégration de documents, de cassettes VHS interactives et d’éléments de lore enrichit considérablement l’expérience, me poussant à explorer davantage pour percer les secrets de la famille Baker.
Côté durée de vie, j’ai pu constater que le jeu se termine en 8 à 12 heures, en fonction du niveau de difficulté et du style de jeu adopté. Une première partie en mode standard m’a pris environ 6 heures, mais en m’attardant sur l’exploration et la collecte d’objets cachés, j’ai pu prolonger l’expérience. Le mode "Madhouse", qui rehausse nettement la difficulté et modifie certains éléments du gameplay comme la disposition des ennemis et des objets, ajoute un véritable défi et un intérêt supplémentaire pour la rejouabilité.
Enfin, Resident Evil 7 propose plusieurs DLC qui enrichissent encore l’expérience. Banned Footage Vol. 1 & 2 introduisent des scénarios annexes et des modes de jeu alternatifs, tandis que Not a Hero et End of Zoe approfondissent certains aspects du récit principal. Ces extensions apportent une belle diversité de gameplay et complètent efficacement l’histoire globale du jeu.
RAPPORT QUALITÉ/PRIX
En termes de qualité/prix, Resident Evil 7 propose une expérience immersive et aboutie qui justifie pleinement son investissement, en particulier pour les amateurs de survival-horror. Avec une campagne principale d’environ 10 heures, un mode de difficulté supplémentaire offrant un véritable challenge et plusieurs DLC enrichissant le scénario ainsi que le gameplay, le contenu disponible est à la hauteur de son prix de lancement.
Avec le temps, le jeu est devenu encore plus accessible grâce à des baisses de prix régulières et son inclusion dans certains abonnements comme le Game Pass ou le PS Plus, ce qui renforce son attractivité. De plus, l’édition Gold, regroupant tous les DLC, permet d’accéder à l’expérience complète à un coût avantageux.
Toutefois, certains contenus additionnels, notamment les Banned Footage, restent payants séparément, ce qui peut représenter un frein pour ceux souhaitant une expérience exhaustive sans coût supplémentaire. Malgré cela, le jeu de base demeure suffisamment riche et bien conçu pour offrir une aventure mémorable, même sans ses extensions.
En définitive, Resident Evil 7 affiche un excellent rapport qualité/prix grâce à sa réalisation soignée, sa durée de vie équilibrée et sa rejouabilité intéressante, notamment lorsqu’il est acquis en promotion sur des sites comme Steam ou Instant Gaming ou via une édition complète.
CONCLUSION
J’ai particulièrement apprécié Resident Evil 7 pour son approche immersive du survival-horror, qui parvient à réconcilier l’essence des premiers opus avec une modernisation réussie du gameplay. L’ambiance oppressante, renforcée par une narration en vue subjective, plonge immédiatement dans un univers angoissant où chaque recoin peut cacher une menace. La progression est parfaitement rythmée, alternant exploration, énigmes intelligentes et affrontements haletants, tandis que l’intrigue distille habilement son mystère, maintenant une tension constante jusqu’au dénouement.
Le jeu bénéficie également d’une direction artistique soignée, d’un design sonore terrifiant et d’une excellente optimisation technique, garantissant une immersion totale. Sa rejouabilité, notamment grâce au mode Madhouse et aux DLC enrichissant l’histoire, offre une expérience prolongée pour ceux qui souhaitent approfondir l’univers des Baker.
Que l’on soit un fan de longue date de la saga ou un amateur de sensations fortes en quête d’une expérience intense et maîtrisée, Resident Evil 7 s’impose comme une référence du genre. Je le recommande sans hésitation.
7/10.
Bienvenue dans la famille, fiston ! (Jack Baker)