Pour ma part, il ne s'agit pas d'une découverte mais d'une redécouverte car je fus l'heureux possesseur de ce titre à l'époque de sa sortie sur Gamecube en 2002. Déjà 20 ans, j'ai l'impression que c'était dans une autre vie tellement ces années me paraissent éloignées. J'étais jeune et insouciant. Resident Evil Rebirth, comme j'aime à l'appeler même si ce n'est pas son nom officiel, est la refonte graphique du célèbre jeu éponyme sorti sur PlayStation en 1996. Le côté nanaresque en moins, l'horreur et l'immersion en plus, l'aspect cinématographique bien senti en bonus et vous voilà arrivé à destination : Raccoon City 2.0. Resident Evil est un pilier du jeu vidéo : précurseur du genre survival-horror ; en avance sur la mode des zombies ; premier d'une longue série au succès fulgurant même encore aujourd'hui.
Tout a été dit sur ce jeu, je ne m'attarderai pas davantage sur les détails. En revanche, il faut souligner la qualité graphique incomparable de ce remake, surtout à l'époque. Un tel niveau d'ambiance et de soin apporté aux décors était du jamais vu. Dans ce tout premier épisode, vous incarnez deux membres des forces spéciales de l'équipe Alpha, les fameux STARS, Jill Valentine (équivalent au mode facile) et Chris Redfield (équivalent au mode difficile). La particularité est que vous pouvez incarnez qu'un seul personnage au cours de l'aventure (et non les deux alternativement comme dans Resident Evil : Zero) et que l'histoire tout comme le gameplay varie sensiblement si vous jouez l'un ou l'autre. Survival-horror oblige, une grande partie du gameplay est axée sur la résolution d'énigmes. Les combats venant pour la plupart ponctuer celles-ci dans les dédales du manoir. En ce qui me concerne, j'ai trouvé les énigmes assez difficiles et me suis aidé d'une soluce sur internet. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un remake d'un jeu sorti en 1996. A cette époque, les jeux n'étaient pas aussi faciles qu'aujourd'hui et ce Resident Evil Rebirth me l'a gentiment rappelé.
Question scénario, cet épisode pose les bases de la licence. Nous sommes à Raccoon City en 1998, des scientifiques de la société biologique et militaire Umbrella Corporation bossent sur un projet que l'on pourrait qualifier avant l'heure de transhumaniste puisqu'il s'agit d'augmenter l'homme pour le rendre plus résistant et plus performant à la guerre. Malheureusement, cela ne se passe pas comme prévu et de soldats surhumains vous passerez à des zombies dégueulasses mus par leur seul appétit. C'est dans ce contexte que vous intervenez dans le fameux manoir de la Umbrella Corporation.
Je terminerai cette rapide critique en évoquant le gameplay si caractéristique de la licence. Dirigiste, pas toujours facile à prendre en main (en particulier lors des changements de plans), la maniabilité signature de Resident Evil finit toujours par s'apprivoiser et se justifie par notre évolution dans un décor 2D. Alors oui c'est magnifique mais cela reste de la bonne vieille 2D à l'ancienne. Les monstres n'opposeront jamais de résistance sérieuse, pas même les boss (cf.: lance-grenade très puissant et quid du Magnum), en revanche j'invite les débutants à jouer avec Jill Valentine. Vous bénéficierez d'un inventaire plus large et pourrez trouver davantage de munitions et de soin. Fort heureusement, le principe des coffres demeure toujours, contrairement à l'épisode Zero, facilitant la progression en stockant tout ce que l'on trouve à droite et à gauche. Il vous faudra entre 10 et 15h pour en voir le bout en sachant que la rejouabilité est totale en New game + en changeant de personnage. Les succès incitent beaucoup le joueur à relancer une partie car concrètement, une seule run n'est pas suffisante pour comprendre et savourer l'intégralité du contenu de ce titre.
En conclusion, si vous n'avez jamais joué à Resident Evil premier du nom, je vous recommande fortement de tâter ce remake plutôt que l'original sur PlayStation. Non seulement cette refonte sortie sur Gamecube en 2002 bénéficie d'un travail graphique et d'ambiance hors du commun mais il ouvre la voie, pour la première fois dans l'histoire des jeux vidéo, à quelque chose de pas très instinctif et hors du commun : les remake supérieurs en terme de qualité aux jeux originaux. Resident Evil Rebirth est une pierre angulaire du jeu vidéo moderne, je recommande à toutes les générations de joueurs.