Let's be mean because I DON'T KNOW!!!
Je ne pensais pas qu'un jour, un jeu de la saga RE parviendrait à faire passer les autres épisodes pour des chefs-d'oeuvre d'écriture. Pourtant, c'est l'exploit relevé par Resident Evil: Revelations. Au-delà du fait qu'il s'appelle Revelations sans révéler quoi que ce soit sur la trame qui sous-tend les autres volets, faisant donc des révélations sur son propre scénario...comme toutes les œuvres de fiction jamais écrites (en gros avec cette définition de "révélation" on peut coller le sous-titre à tout et n'importe quoi) c'est surtout que Revelations ressemble à une sorte de fan-fiction de gamin de onze ans. Tout est complètement con dans ce jeu en terme de scénario. Sans dire que le reste de la série était brillant sur ce point, au moins les personnages ont toujours eu un certain charisme et le côté série B parvenait à maintenir clairement de l'intérêt pour l'histoire: ça n'était pas bien écrit au sens stricte du terme, mais c'était divertissant, feuilletonnant. Revelations c'est juste "fuck that shit". On prend deux persos connus parce que sinon les fans vont pas s'y retrouver, on leur colle des mecs dont on a RIEN A FOUTRE du début à la fin et on met ça sur fond de retournements de situation à deux balles cinquante. On ajoute à ça les fameuses notes, qui d'habitude sont plutôt bien placées (en tout cas dans les volets en caméras fixes, on les trouve dans des endroits appropriés) ici sont mises de manière aléatoire. Le pire c'est une note qui est, en gros, le plan complet du grand méchant du jeu (il manque juste "nyark nyark nyark" et sa signature) qu'on trouve dans un couloir, complètement au pif.
Mais ça ne s'arrête pas là. En fait RE:R est vraiment nanardesque jusqu'au bout et la vraie dégueulasserie ici, c'est le character design qui est tellement à chier que s'en est fabuleux. En gros on a l'inspecteur Colombo, un rouquin malin dont le visage et la coupe crient en choeur "traitre", une bombasse dont une seule des deux jambes est nue sur sa tenue de plongée, le tout avec une mèche qui dépasse langoureusement de sa capuche en néoprène, un black qui porte son hoodie comme un clochard (à part Kenny dans South Park, personne ne sert sa capuche comme ce mec) et son compagnon d'aventure à la voix plus irritante encore que Lemongrab et dont la tronche est surmontée d'un casque de merde (c'est censé être les relâches comiques mais c'est tellement mal fait) et...le clou du spectacle...
RACHAEL! La blonde dont la moitié de la chevelure couvre le visage (mais genre vraiment, c'est impossible qu'elle voit au travers de cette..."mèche") et qui a dézippé sa tenue de plongée de manière à avoir un décolleté qui descend jusqu'au nombril et le tout évidemment avec une paire de seins à faire passer Scarlett Johansson pour une maigrelette.
Alors malgré tout ça, je mets 6/10 et je recommande le jeu? Bon au-delà du fait que le jeu fait parfois bien ricaner à cause de ce ratage artistique et d'écriture, je serais magnanime pour plusieurs raisons. Déjà parce que, même si j'ai grand peine à la dire, je réalise au fur et à mesure des années que je suis malheureusement fan de RE. Ça ne rachète pas tout (hein Hitman Absolétron) mais ça aide, surtout quand le jeu fait un effort montre et plutôt réussi pour essayer de concilier ambiance horrifique et action. J'ai bien dit "ambiance horrifique" et non pas "peur". On aura pas peur une seule seconde dans Revelations, la faute à des jump scare très mal placé et une réalisation qui manque vraiment de finesse. Par contre le fait de parcourir un énorme lieu plein de pièces variées, le jolie design intérieur (ça compense la mocheté des personnages), les monstres un peu génériques sur le long, mais bien fait de manière à ce qu'on sache tout de suite lesquels sont les plus dangereux et les excellentes musiques, pas mémorables mais faisant très bien leur taffe, mettent clairement un ton qui retient l'attention.
Et surtout, le jeu est pas mauvais au niveau du gameplay. Il est une sorte de milieu entre RE4 et RE6. On a pas la rigidité (c'est dit sans caractère péjoratif dans ma bouche) du premier, ni la souplesse du dernier. Il y a une esquive que je n'ais pas réussi à apprendre et les déplacements sont étranges; en gros on sent que c'est fait pour la 3DS et le pas de côté est super lent en comparaison des déplacements en diagonale ou tout droit. Il reste que, sur PC, ça se laisse vraiment prendre en main et souvent le jeu demande de ne pas tirer complètement comme une brute et ce dès le mode normal. Donc c'est agréable à parcourir.
On ajoute également à cela un jeu plutôt généreux, avec une histoire qui se finie en une dizaine d'heures (en petits épisodes par contre, format portable oblige) et un mode Raid, remplaçant du Mercenaries, toujours aussi drôle et addictif et on obtient un titre qui n'est pas obligatoire, mais qui ne fera pas de mal non plus. Bref achetez, mais en solde. Faudrait pas faire croire à Capcom qu'ils ont le droit de designer des personnages comme ça impunément.
[MàJ] Après l'avoir terminé en mode Infernale, je lui rajoute un petit point supplémentaire, parce que c'est définitivement un jeu très sympathique à jouer. En revanche je maintiens vraiment ce que je disais quant à la partie scénaristique déplorable: je n'ai pas pu revoir une seule de cinématique tellement c'est navrant. À vous de voir donc, pour le gameplay ça vaut quand même le coup.