Quand j'étais môme, les Resident Evil étaient une sorte d'objet de tous les désirs, à la fois tellement effrayant et en même temps si attirant. Il faudra attendre mes 9 ou 10 ans avant que je réussisse à avoir le courage de terminer le premier Resident Evil, et deux années de plus pour sa suite et le troisième. Pourtant, ce n'est pas le premier que j'ai terminé. Nan, le tout premier que j'ai fini, c'est le frangin handicapé de la saga, à savoir Resident Evil : Survivor.
L'histoire ? Franchement, vous y attachez de l'importance, aux histoires des Resident Evil ? En gros, y'a un virus, une méchante compagnie qui fabrique ce virus pour... bah faire de l'argent mais surtout le mal, car c'est assez obvious que c'est incontrôlable, vos trucs style les Hunters ou le Tyran. Du coup, là, on joue "Vincent" qui est atteint de cette maladie magique, l'insomnie. Et ça permet d'être aussi paumé que le joueur dans toutes les situations, un vrai miracle. Enfin, paumé... ça, c'est si vous trouvez que le scénario vaut quelque chose. Et franchement, il tient sur un post-it écrit avec un feutre épais...
Le gameplay ? Réduit à son quasi-minimum : Vous visez, vous tirez, vous approchez les objets que vous ramasserez automatiquement, aux portes que vous ouvrez automatiquement en s'approchant d'elle. La subtilité, c'était que le G-CON45, ce pistolet optique de la PS1, était compatible avec le jeu. Sauf que... Bah c'est "choisi ton camp camarade" :
- Prends la manette et viser sera une torture, tant le curseur de visée est Leeeeeeeeeeeeennnnnnnnntttttttttt.... mais tu pourras te déplacer proprement sans trop de souci.
- Prend le G-CON45 et tu auras un certains confort de tir, par contre, tu vas DE-TES-TER te déplacer avec. Hors, il y a autant de déplacement qu'il y a de tir dans ce jeu...
Par ailleurs, ça la fous mauvaise quand, sur un jeu de tir, y'a pas de bouton pour recharger. A la limite, c'pas trop gênant quand tu tirs avec le pistolet de base, qui a des munitions illimités (au revoir, la sensation de peur du fait du manque de munition), mais ça parait incroyable d'oublier une option si peu optionnelle dans un jeu de tir, justement ! Si tu veux recharger, tu vas dans ton inventaire et tu recharges comme ça, en associant cartouches et armes. Ergonomie ? Voila juste un mot pour le Scrabble !
L'ambiance ? Bah t'as les munitions du flingue en illimité, donc niveau peur, c'est bof (mais je nuancerai ça), et tu n'es finalement jamais en danger réellement, les zombies sont quasi inoffensif du fait de leurs lenteurs, les chiens sont agaçant par leur vitesse face à la tienne quand tu joue avec une manette et que tu dois viser, les soldats de chez Umbrella meurt (et se dégonfle, true story) en 1 à 3 balles de 9mm.
La durée de vie ? Un après-midi, j'ai invité mon meilleur pote, on y a joué, grosse surprise, on l'a torché en tout juste 2h, sans s'entraîner ou quoi que ce soit. C'était juste ultra court. On ne sauvegarde pas dans ce jeu, sauf si tu le finis ou que tu meurs, auquel cas, le jeu te fait sauvegarder ta progression et te fera recommencer avec tout ton stuff (munition incluse). Autrement dit, tu peux répéter le jeu jusqu'à avoir 150 cartouches de magnum sans souci !
Les graphismes ? Bah je n'ai pas souvenir de cinématique autre que des scènes avec le moteur du jeu (je dirais le moteur de Resident Evil 2), et là où les caméras fixes des opus principaux pouvaient créer des plans très sympas, la vue à la première personne sur un moteur aussi faible fait qu'on est devant un jeu excessivement moche. Petite mention cependant pour le Tyran, aussi effrayant quand il est devant vous, tout en hauteur, que dans mes souvenirs de môme sur RE2, durant la deuxième aventure.
Pour autant, tout n'es pas si raté dans ce jeu. Déjà, à l'époque, Resident Evil était synonyme de "faire des aller-retours". Lui, pas du tout. Le jeu est une immense ligne droite avec peut-être 2 aller-retours du style "je vais à la porte de gauche, prendre la clé, revenir dans la salle centrale puis ouvrir la porte de droite, fermé, avec ladite clé". En soit, c'est pas forcément une qualité, mais au moins, on change souvent de décors. Ensuite, bien qu'on jette la cohérence dans le vide, préparez-vous à voir des restaurants, un téléphérique, un hôpital, un cinéma, une chambre froide, des bureaux, des chambres d'hôtels, des chemins montagneux, des berges, des rues et ruelles et, bien sûr, un immense laboratoire top secret et des cuves où l'ont produit des Tyrans. D'ailleurs, une autre petite idée presque intéressante, c'est le fait que, notamment au début du jeu, vous allez avoir parfois une clé et trois portes. Elles s'ouvrent toutes avec cette clé. Du coup, vous allez avoir trois segments différents. Après, ça pisse pas plus loin, parce qu'au final, vous retomberez sur vos pas et l'histoire se finira de la même façon, donc c'est très artificiels, mais bon, ça varie un peu l'aventure qu'on est censé faire plusieurs fois en théorie. Encore faut-il en avoir envie !
Du coup, clairement, 5, c'est une note très gentille, mettre la mention "coup de coeur" l'est encore plus. Ce jeu est pété de défaut, d'anomalie presque aberrante à ce niveau, il réussi même à être globalement un peu ennuyeux, alors pourquoi une telle gentillesse ? Bah ça s'appelle la nostalgie, et la nostalgie, ça pousse à être très gentil. Parce qu'en vrai, ça vaut 3 ou 4 grand maximum, mais j'ai une affection pour ce jeu tellement mal foutu, mais qui me rappelle tellement de bons souvenirs que je ne peux pas me convaincre de le flinguer plus que ça. Oui, c'est un jeu un peu nul, mais c'est mon jeu un peu nul du cœur !