Rise of the Tomb Raider est le second volet de la trilogie qui a relancé une franchise très moribonde dans les années 2000.
Le premier volet sobrement intitulé Tomb Raider posait les bases d’une formule efficace puisant autant dans l’ADN de la série que chez la concurrence avec Uncharted en mètre étalon. Crystal Dynamics a développé un monde semi-ouvert composé de niveaux de taille variable à explorer librement entre lesquels viennent s’insérer des séquences scriptées permettant de dérouler le scénario et parsemés de phases d’action à la troisième personne alternant légère infiltration et bourrinage éhonté. Les casse-têtes étaient également de la partie avec une dizaine de tombeaux à profaner et piller.
Si Tomb Raider ne révolutionnait évidemment pas le jeu vidéo, les tribulations de Lara bénéficiaient d’une réalisation solide, d’une bonne direction artistique et d’un gameplay fluide et agréable.
Rise of the Tomb Raider s’inscrit dans la parfaite continuité de son prédécesseur, ce qui constitue à la fois sa force et sa faiblesse. En reprenant des mécaniques de jeu bien rôdées et en les transposant dans de nouveaux environnements spectaculaires Rise of the Tomb Raider remplit parfaitement son cahier des charges en terme de divertissement. Mais fatalement une impression de déjà joué vient quelque peu ternir le tableau.
Si les deux volets étaient sortis à deux ans d’intervalle, j’ai à titre personnel joué à Rise of the Tomb Raider cinq ans après avoir terminé le premier volet. J’ai donc certainement été moins sensible à ce sentiment de redondance.
Comme bien souvent les premières heures furent un peu laborieuses. C’est seulement parvenu à la première grande aire de jeu, celle du complexe soviétique que je me suis laissé véritablement happé par l’aventure et que j’ai rechuté brutalement dans la collectionnite aigüe. Les gigantesques open world, dont nous abreuvent l’industrie vidéoludique, ont en effet tendance à rapidement m’ennuyer. Je ne suis pas parvenu à terminer GTA V, Red Dead Redemption II ou Assassin’s Creed Odyssey plus récemment. Quêtes Fedex à outrance, territoire à arpenter trop vaste, dilution des enjeux de la quête principale noyés dans la masse de micro-tâches secondaires…
Les mondes explorés par Lara évitent de sombrer dans cet écueil. Leur structure en de multiples zones plus ou moins vastes m’a permis de ne jamais trop me disperser. La superficie raisonnable des zones permette de ne pas non plus perdre trop de temps dans des déambulations infinies. Ce qui pour beaucoup pourrait constituer un défaut, s'avère pour moi une excellente qualité.
En revanche un aspect reste rébarbatif, le loot plutôt basique et l’amélioration des équipements fastidieuse. L’arbre de compétences est simpliste et très vite Lara se mue en une machine à tuer presque invulnérable, les séquences de tir aux pigeons sont trop rapidement des formalités.
Mais ce qui fait pour moi le charme et l’attrait de la série reste l’exploration et sur ce volet j’avoue m’être complétement immergé dans l’aventure. Progressivement de nouvelles zones se révèlent, à mesure que notre équipement s’enrichit (grappin, flèches crantées, respirateur sous-marin etc.…) Chaque zone est riche de nouveaux petits défis, de missions annexes et de nombreux collectibles à dénicher. Résultat de fil en aiguille je me suis fixé les 100% de complétion comme objectif alors que mon intention première était de terminer le scénario rapidement. D’autant que le jeu n’est pas en avare en indices et même si certains défis ont pu me donner un peu de fil à retordre, la complétion n’a (presque) jamais était ressentie comme une corvée.
Résultat en terminant Rise of the Tomb Raider, je me suis senti désœuvré. La tentation d’enchaîner immédiatement sur le troisième volet de la trilogie « Shadow of the Tomb Raider » était forte. Mais je préfère laisser un peu reposer les aventures de Lara pour ne pas risquer l’indigestion. D’autant que le DLC « le manoir des Croft », uniquement orienté exploration s’est avéré très décevant.
Rise of the Tomb Raider n’est évidemment pas un chef d’œuvre du jeu vidéo et n’est pas exempt de défauts mais il accomplit à la perfection sa fonction de divertissement sans autre espèce d’ambition et somme toute cela me convient parfaitement.