Informations sur le jeu :
Joué en difficulté maximale (Survivor), histoire terminée, 91 % de complétion et 29 heures de jeu au moment de la critique. Je n’ai pas encore joué aux DLC. J’y ai joué en anglais.
Résumé :
Un an après les événements de Tomb Raider, reboot de la série sorti en 2013, Lara Croft peine à surmonter les conséquences de ce qu’elle a vécu sur l’île de Yamatai. Sa rencontre avec le surnaturel ne l’a pas laissée indemne, et elle est maintenant prête à croire en certains des mythes les plus fous de l’humanité, et notamment en celui qui causa la disgrâce de son père : dans la mystérieuse cité de Kitezh se trouverait «quelque chose» capable d’octroyer l’immortalité...
Critique :
Bien entrons dans le vif du sujet ! Déjà, que les choses soient claires : j’attendais ce jeu avec beaucoup d’impatience, même si pour des raisons de budget et de temps, je n’ai pu y jouer que maintenant. J’avais beaucoup apprécié le reboot de 2013, mais je ne suis pas pour autant un des fans les plus hardcore de la série : je n’avait vraiment joué qu’à Angel of Darkness et Underworld auparavant. La ré-orientation de la série vers de la survie et le remplacement des mécanismes improbables des tombes par de la débrouillardise ne m’avait absolument pas gêné, au contraire. Bien, ce point étant éclairci...
J’ai adoré ce jeu. C’est très rare que je dise cela, mais j’ai été scotché du début à la fin. Le jeu n’est pas sans défauts, bien entendu, mais il est loin d’être aussi dépourvu de qualités que certains le prétendent !
Gameplay
Contrairement à ce que j’ai pu lire dans certaines critiques, j’ai trouvé qu’il y avait pas mal d’additions au gameplay, même s’il reste très proche de celui du jeu de 2013, avec ses points forts comme ses faiblesses (d’une manière générale, les jeux qui impliquent de sauter partout - je te regarde, Assassin’s Creed - ont rarement un gameplay au diapason de leurs prétentions). Globalement, il est quand même très confortable, même si je me suis suicidé une paire de fois en manquant un saut de manière incompréhensible.
J’ai beaucoup apprécié que les développeurs aient intégré de nombreux accès aux même endroit, particulièrement pour les séquences de combat. Il est relativement rare de devoir passer en force, et en général il est possible de jouer un combat de plusieurs façons (rush, sniping,...). Cela donne une réelle valeur aux compétences de combat au corps à corps, qui ne sont pas là uniquement pour faire de la figuration.
Pour revenir aux additions du gameplay, outre quelques nouveaux gadgets plutôt sympathiques, nous avons le droit à un véritable système de crafting. Le jeu comporte donc des ressources (bois, minerais,...) qu’il est nécessaire de récolter, ainsi que des animaux qu’il faut chasser pour améliorer son équipement. Certaines améliorations sont communes à plusieurs armes, et je suis un peu divisé sur la question (c’est pratique, mais comme je suis masochiste, ça ne m’aurait pas dérangé de devoir farmer pour améliorer une arme si je décidais de changer d’avis... Cela aurait rendu les choix d’amélioration plus intenses.
Dans les additions, Lara dispose désormais d’une garde-robe, et peut changer de tenue aux feux de camps. Certaines tenues apportent des bonus en termes de gameplay. Même si je salue l’idée, je trouve cependant qu’elle est très mal exploitée :
- tout d’abord, ces bonus ne sont pas très variés, plusieurs tenues partagent le même ;
- la plupart des tenues ne sont disponibles qu’en DLC, ce qui est scandaleux ;
- esthétiquement parlant, certaines tenues se ressemblent beaucoup.
En clair, c’est une bonne idée qu’ils ont eut, mais malheureusement elle n’a pas été très bien implémentée. J’espère que pour le prochain volet (confirmé lors de la dernière E3), ce point sera amené à évoluer. Bon, après, les bonus apportés étant relativement faibles, ça n’est pas comme si jouer sans tenue allait rendre le jeu impossible.
Bon, je vais parler de cela ici même si cela ne relève pas directement du gameplay, mais j’ai quand même quelques griefs vis-à-vis de ce jeu :
- tout d’abord, les passages sous-marins sont affreux : Lara est aussi maniable sous l’eau qu’un fer à repasser, et le fait de ne pas pouvoir influencer sur la profondeur est très agaçant (surtout quand une tombe pourrait être résolue de manière beaucoup plus simple s’il était possible de le faire) ;
- le jeu comporte quelques passages en «die and retry», notamment les passages sous-marins tant qu’on ne dispose pas du rebreather (qui permet de rester indéfiniment sous l’eau) : trompez-vous d’embranchement, et vous êtes cuits ;
- certains animaux sauvages peuvent vous tomber dessus sans prévenir et ruiner votre vie (c’est particulièrement agaçant quand vous venez d’entrer dans une grotte jusque là solidement barricadée, et que vous ne comprenez pas ce que ces loups y font) ;
- certains ennemis vous détectent de manière totalement illogique (c’est très rare, mais ça peut suffire à être chiant), mais cela ne m’est arrivé qu’en repassant derrière moi pour finir une région à 100 % ;
- certaines machines sont inutilisables par le joueur (vous devez les «réparer») alors que des ennemis s’en servaient contre vous quelques instants auparavant ;
- votre piolet a un pouvoir de découpage très aléatoire : vous dépecez des animaux avec, mais vous ne pouvez pas vous en servir pour couper une corde (au passage, j’ai été déçu qu’une fois le couteau récupéré, on continue à dépecer au piolet, OUI, JE PINAILLE, C'EST MA CRITIQUE, JE FAIS CE QUE JE VEUX!).
(Pardon, j'ai pris mes cachets, ça va mieux maintenant)
Ambiance
L’ambiance est excellente. Les environnements ne sont pas extrêmement variés (en dehors d’une escapade en Syrie à l’occasion d’un flashback - et comme ça arrive dans le premier quart d’heure de jeu, je ne peux pas considérer qu’il s’agisse d’un spoiler), mais je préfère nettement un jeu cohérent qu’un jeu qui cherche à mettre 20 environnements très différents sans aucune transition entre eux. Là, certes, on a majoritairement de la glace, de la neige, et de la végétation montagnarde, mais vu qu’on est quelque part en Sibérie, et bien ça ne me gêne absolument pas. Cependant, dans ce cadre sibérien, les créateurs ont vraiment défini des zones avec une identité forte, qu’il s’agisse d’une forêt très enneigée ou de vieilles installations soviétiques.
Au niveau des graphismes, j’ai fait ce run sur mon ordinateur portable, et la brave bête n’est pas capable de tirer le maximum du jeu (malgré un i7 cadencé à 2.6GHz, 16Go de RAM et une GTX 960M). Globalement, j’ai donc joué à ce jeu sur des réglages moyens, et malgré cela je l’ai trouvé beau. Les environnements sont superbes, très riches, et fourmillent de petits détails. J’ai par exemple beaucoup apprécié qu’une rivière coule dans le même sens et de manière cohérente sur l’ensemble de la carte, même si les zones ne sont pas directement reliées entre elles. Cela contribue grandement à la cohérence de l’univers. Malgré cela, le jeu n’est pas sans défauts (gardez à l’esprit que je n’ai pas joué avec les graphismes au maximum) :
- les cheveux de Lara sont BEAUCOUP trop animés, ils volent à la moindre brise comme par un vent fort, et c’est d’autant plus flagrant que les cheveux de certains PNJs ne sont pas du tout animés ;
- les changements de météo ne sont pas toujours bien gérés : il est possible de passer d’une tempête très violente au calme plat en entrant dans une tombe optionnelle ;
- j’ai repéré des plantes flottantes absolument hideuses dans une des tombes: elles montent avec le niveau de l'eau, sans racines en-dessous d'elles, ça ne veut rien dire ;
- les drapeaux qu’il faut détacher pour un challenge ne s’envolent pas, ils disparaissent sans aucune animation (oui, je pinaille encore, mais ç’aurait été tellement simple à mettre en place que je ne comprend pas qu’ils ne l’aient pas fait).
La musique, elle, est tout bonnement parfaite. Elle s’adapte très bien à l’ensemble du jeu, et en sublime l’ambiance ou les émotions. Le seul reproche que je peux lui faire est de ne peut-être pas assez puiser dans les racines locales. Elle est donc un peu «générique», au sens où elle pourrait tout à fait être utilisée dans un autre jeu du même genre. Mais, encore une fois, elle colle parfaitement à chaque scène durant laquelle elle est utilisée, et au final c’est vraiment ce qu’on lui demande.
Enfin, de très nombreux PNJs ont de petits dialogues. Ça n’a rien de révolutionnaire, mais je me suis très souvent retenu de les tuer pour écouter leur conversation jusqu’au bout. Il y a de vraies perles dans ces échanges, tel ce soldat anonyme annonçant à un de ses collègues que «la civilisation n’est pas une voie à sens unique». Plus globalement, les conversations que tiennent ces gens sonnent juste, et donnent réellement la sensation d’avoir une influence sur le cours des événements.
Scénario
Côté scénario, c’est du bon, du bien ficelé. Je n’ai pas trouvé de plothole, et même si certaines scènes sont un peu convenues, elles sont logiques par rapport à la situation et aux personnages qui y prennent part. Comme dans tout Tomb Raider qui se respecte, il y a une part de surnaturel (c’est même au centre de l’intrigue), et cela n’est pas gênant. Je suis un peu déçu que certains choix n’aient pas été donnés au joueur : exécuter tel ou tel ennemi quand on en a la possibilité aurait pu être un moyen intéressant d’influencer sur l’histoire non seulement de ce jeu, mais aussi du suivant, à la manière d’un Witcher ou d’un Dragon Age.
Petit bémol cependant : j’aurais préféré que les ennemis surnaturels soient plus différenciés des Stormguards de l’opus précédent. Je sais bien que quand il s’agit de gardiens surnaturels, on a pas trop de possibilités (morts vivants, statues animées,...). Cependant, les Atanathoi auraient pu se démarquer des autres de par leur nature (guerriers immortels). J’aurais bien aimé qu’ils soient plus humains, plus originaux. Mais bon, leur design (à mi-chemin entre des grecs et des mongols) reste réussi.
Les énigmes qui parsèment ce jeu sont relativement simples, il faut le reconnaître. En fait, l’ensemble de ce jeu est relativement simple, à l’exception d’un ou deux passages que j’ai trouvé beaucoup plus difficiles que le reste (la première rencontre avec les ennemis en armure par exemple). En dehors de cela, si on joue de manière un tant soit peu intelligente, le jeu n’oppose pas de vraie difficulté.
Conclusion
Un excellent jeu ! Je ne peut que le recommander chaudement. De mon côté, je vais faire le 100 % avant d’attaquer les DLC (oui, j’ai cédé).