RoboCop: Rogue City
6.9
RoboCop: Rogue City

Jeu de Teyon et Nacon (2023PC)

Comme tous les enfants nés à la fin des années 80 en Occident, j’ai grandi avec le personnage de RoboCop. Certes, je n’avais pas le droit de regarder les films, car ils étaient beaucoup trop violents pour moi, mais j’étais fasciné par ce personnage mi-homme mi-robot incarnant la police incorruptible et sans faille. Cela fait une éternité que je n’ai pas revu les films, mais cela ne m’a pas empêché de vouloir tenter cette aventure originale proposée par Teyon, une société de développement spécialisée dans la reprise de films culte des années 80 (Terminator : Resistance en 2019 et RoboCop : Rogue City (2023).

Bon, je ne vais pas passer par quatre chemins, j’ai adoré ce titre. Il s’agit d’un FPS bourrin avec quelques légers éléments RPG tels que l’amélioration de statistiques octroyant parfois de nouvelles capacités, des dialogues à choix multiples, un système de carte électronique à alimenter en puces pour débloquer des passifs etc. Bref, rien d’original en somme mais RoboCop : Rogue City tire son épingle du jeu dans la réalisation impressionnante sur Unreal Engine 5 et dans la nervosité, que dis-je, la brutalité de ses combats.

Comme évoqué au-dessus, le titre est absolument magnifique que ce soient les effets de lumière, les textures, l’ambiance qui se dégage de la ville insalubre de Detroit, quelle claque ! Une grande partie des décors sont destructibles, les explosions rendent bien à l’écran, l’hémoglobine tapisse outrageusement les murs, bref quel bonheur pour les rétines. Pour information, j’y ai joué sur PC en ultra, je ne sais pas ce que cela peut donner sur console ou avec une configuration PC faiblarde.

Par ailleurs, cela fait plaisir de se dire qu’avec ce moteur nouvelle génération, même des petits studios de développement comme Teyon peuvent proposer des jeux sublimes à la hauteur des triples A. Tout est possible dorénavant avec UE5 ! Mais un jeu magnifique sans gameplay n’est pas grand-chose dans le monde du jeu vidéo.

Heureusement, RoboCop : Rogue City vous propose une expérience ultra bourrine, très arcade et vraiment jouissive. Les sensations armes en mains sont excellentes et on prend plaisir à se frayer un chemin parmi les hordes de racailles et criminels de Detroit. Les dégâts sont localisés avec en prime la possibilité de saisir quelques objets du décor pour les balancer à la tronche des ennemis. Il sera également possible d’attraper directement les adversaires pour les faire valdinguer contre un mur ou leurs alliés, cet élément de gameplay me rappelle Crysis (2007). Le jeu abuse des effets de « bullet time » à de nombreux moments pour souligner l’héroïsme et la précision chirurgicale du héros dans des phases critiques comme les prises d’otages. C’est très convenu et un poil répétitif mais on adore.

Si la nervosité des combats est à souligner, on repassera concernant la mobilité. Oui, c’est évident quand on y pense : on incarne RoboCop. De fait, nous n’allons pas faire des doubles sauts, utiliser un grappin, faire des pas de côtés à la vitesse de l’éclair car le robot policier le plus célèbre de Detroit reste pataud et peu agile. Ceci étant dit, se déplacer dans le petit espace ouvert représentant un quartier malfamé de Detroit devient parfois un calvaire tant votre personnage se traîne et ce n’est pas la petite ruée déblocable avec des points de talents qui viendra changer quoi que ce soit.

On regrettera également la surutilisation du quartier de Detroit dans lequel vous allez retourner plusieurs fois au cours de l’aventure. Il s’agit de la première zone ouverte du jeu qui va certes s’ouvrir petit à petit au fil des chapitres mais je trouve dommage qu’une autre zone de la ville n’ait pas été développée afin d’éviter une certaine redite.

Côté scénario, l’histoire se positionne comme officielle et se situe entre le deuxième et troisième film. Personnellement, j’ai adoré le scénario de cet épisode avec l’éternelle dichotomie entre humanité et artificialité des machines. Les fans les plus hardcore retrouveront avec plaisir la partenaire de RoboCop Anne Lewis ainsi que le sergent Warren Reed. Vous n’échapperez pas aux différents gangs tous aussi caricaturaux les uns que les autres (les clowns et les bikers) et aux robots policiers développés en sous-marin par des apprentis sorciers désirant révolutionner la sécurité des citoyens dans un futur de plus en plus inquiétant. Mais rien à foutre, vous êtes RoboCop et vous allez gentiment rouler sur tous ces fils de putes direction le générique de fin. Et ça, c’est vachement cool !


Si vous aimez RoboCop, si vous avez vu les films récemment et que vous avez apprécié l’univers et l’ambiance, ruez vous sans vergogne sur ce titre d’une fidélité respectueuse avec l’œuvre originale de Paul Verhoeven. C’est beau, c’est bourrin, c’est jouissif manette ou clavier en main, c’est bien écrit, qu’attendez-vous ? Comptez une douzaine d’heures en ligne droite et entre quinze et vingt heures si vous souhaitez terminer le jeu à 100%. Oui, il y a des quêtes secondaires réalisables dans les zones ouvertes et au commissariat, je n’ai pas pris le temps de le mentionner dans mon avis. Bref, un excellent titre, peut-être même mon coup de cœur 2024 !


silaxe
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le 5 oct. 2024

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