Mon premier contact avec Rocket League a eu lieu l’année de la sortie initiale du jeu en 2015 sur mon flambant PC tout neuf. À l’époque je n’ai fait qu’effleurer le potentiel du jeu. Il me manquait des coéquipiers réguliers et si je trouvais le jeu déjà plaisant, je ne m’y suis pas attardé outre mesure. Les choses auraient pu prendre un autre tournant en 2016. J’ai alors commencé à jouer avec un pote en ligne et la communication avec un coéquipier apporta une nouvelle dimension au jeu. Toutefois je ne m’y suis pas investi suffisamment, trop vite découragé par une absence de progrès significatifs et la non maîtrise de techniques pourtant basiques. J’ai acquis à cette période la version Xbox One, version sur laquelle j’ai péniblement atteint une petite vingtaine d’heures de jeu.
En cinq années d’existence, Rocket League est un jeu qui a beaucoup évolué, avec l’ajout et le retrait de modes de jeu, de fonctionnalités, la mise en place de nouveaux modèles économiques en suivant et en empruntant à la concurrence passant des traditionnels DLC, aux décriées « lootbox », puis aux désormais incontournables « Season Pass ». Rocket League est d’ailleurs en train d’achever sa mue définitive en adoptant un modèle Free-to-Play de bon aloi à compter du mois prochain.
Me concernant j’ai remisé Rocket League au fin fond de mon backlog durant 4 ans. La période inédite de confinement que nous avons vécu cette année aura été l’occasion inattendue de redécouvrir et surtout de m’investir pleinement dans un jeu que je n’aurai jamais pensé aussi addictif. Désœuvrés, mes amis et moi avions commencé des sessions quotidiennes de jeu vidéo principalement sur Fortnite. Rapidement la lassitude a commencé à se faire sentir et nous avons envisagé une alternative qui est très vite devenue une évidence : Rocket League.
J’ai donc investi dans une troisième version du jeu, cette fois sur PS4. Puis une quatrième version sur Switch même si je dois l’admettre ce dernier achat était beaucoup moins pertinent tant cette dernière est techniquement à la ramasse. Les premières sessions furent extrêmement laborieuses. Heureusement l’ambiance globalement détendue de nos parties privées ne me dégoûtèrent pas irrémédiablement. Rocket League est un jeu extrêmement simple à prendre en main et considérablement complexe à maîtriser. J’ai en particulier lutté avec la fameuse caméra ballon pendant de longues heures, caméra qui provoque chez le joueur débutant un nombre incalculable de ratés et de loupés. J’ai également passé un temps considérable à bidouiller les paramètres de contrôle espérant trouver la configuration miraculeuse qui m’aurait transformé instantanément en Pro Player. Il n’y en pas. J’ai regardé de nombreux tutoriels tout en étant incapable de reproduire manette en main les techniques pros. Durant une période j’ai adopté la caméra fixe qui m’a permis pendant un temps de rater moins de ballon sans réellement progresser pour autant.
Et puis à force de jouer avec les potes ou seul en compétitif, j’ai fini par comprendre quelques petits trucs. Et j’ai enfin franchi un premier palier. Quand on commence à aller chercher ses premiers ballons aériens avec succès, ça fait un petit quelque chose. À l’heure d’écrire cet article, je dois cumuler une centaine d’heures de jeu sur PS4 depuis le mois d’avril. Dérisoire. Ma marge de progression est encore exponentielle et je parviens péniblement à grinder jusqu’au rang Or, les rangs Platine et Diamant appartenant à un autre univers. J’en viens à regretter de ne pas avoir persévéré, il y a quatre ans, fantasmant sur le niveau que j’aurai potentiellement aujourd’hui.
Rocket League est un jeu qui m’apporte autant de satisfaction que de frustration et c’est certainement ce qui fait sa grande force avec son gameplay d’apparence simple qui révèle à la longue une profondeur et une subtilité rares. Chaque match est un nouveau défi, un bras de fer avec l’adversaire durant lequel chaque erreur se paie cher. J’espère un jour atteindre un niveau suffisant pour participer moi aussi aux ballets aériens auxquels se livrent les joueurs professionnels. J’ai encore quelques saisons devant moi pour y parvenir tant le succès populaire du jeu ne se dément pas cinq ans après sa sortie initiale.
Nota Bene : La date choisie correspond à celle où j'ai platiné la version PS4 du jeu, choix donc totalement arbitraire.