Il n'y a rien qui va dans ce jeu, et si j'ai l'air émotionnelle c'est parce que j'avais précommandé l'édition collector !! Collector acheté 70 euros, et qui en vaut maintenant 40...
Plus jamais, en fait :)
Une performance Switch au ras des pâquerettes
La première chose qui éblouit dans ce jeu est clairement la splendeur des visuels. Rune Factory nous offre une expérience magnifiquement retranscrite sur 17 FPS. Vous vous dites sûrement que je devais avoir une ferme remplie de légumes pour faire ramer le jeu, mais non ! Bouger la caméra un peu trop vite (ou sortir de sa maison) est un prétexte suffisant pour que le jeu aie besoin d'une pause.
Tout charge devant nos yeux. Par exemple, en se promenant dans les bois, de l'herbe apparaît sans fondu ; les gens disparaissent eux aussi lorsqu'ils sont un peu trop loin (i.e., cinq mètres).
Les combats de ce jeu feront les frais des économies de bouts de chandelle que semble avoir fait Rune Factory 5. Développé semble t-il avec le budget d'un paquet de clopes, le jeu nous offre des séquences de combat dantesques digne de Elden Ring consistant le plus souvent a smasher des boutons sans trop réfléchir. Les donjons, eux, sont des successions de couloirs, façon Ikea, avec parfois une pièce rectangulaire parsemée de quelques ennemis pour briser la monotonie.
La haine est dans le pré
Soyons un peu plus sérieux. Lorsqu'on parle Rune Factory, on s'imagine caresser des moutons, planter des navets, papoter avec son voisinage. Le tout dans un univers de fantasy mignonne et paisible. Rune Factory 4 s'en était très bien sorti et la plupart des personnages étaient relativement sympathiques !
Avec RF5, c'est différent. Tout d'abord, il est évident que les personnes ayant écrit le jeu n'étaient pas inspirés. Pour preuve, depuis Rune Factory 3 (sorti il y a quinze ans) les développeurs usent systématiquement des mêmes archétypes : le mec obèse au nom Français, le forgeron a coté de la plaque, la meuf narcoleptique (Clorica, Karina, ici Elsje) et la meuf désagréable qui cache en réalité une grande sensibilité. Je ne vais pas comparer tout les personnages de la licence, mais sachez que ceux-ci ne sont pas vraiment différents de ceux qui les ont précédé.
Ceci étant dit, j'ai rarement été aussi repoussée par un cast de personnages. Le malaise : la plupart des personnages qu'il est possible de romancer semblent avoir entre 9 ans et demi et 16 ans. Les adultes sont soit bloqués dans un rôle que j'ai trouvé malaisant (Ludmilla, obsédée par le joueur) soit furry (Murakumo) esthétique que je trouve vraiment moche.
Du coup j'ai romancé personne car les personnages qui ont l'air vraiment adultes (et qui sont pour le coup stylés, comme Elsje ou le détective) ne peuvent pas être romancés, pour des raisons que j'ignore.
A noter que nous avons le droit a l’éternel personnage vieux de 3000 ans avec un physique et une attitude de fillette :[. Vous l'aurez compris, ni les personnages, ni l’écriture, ni la mise en scène ne sauvera quoi que ce soit.
Des contrôles infects
Dire que les contrôles de RF5 sont bancals serait un euphémisme. On ne cesse de jeter nos pousses a coté de la boite d'envoi quand bien même nous la visons, et les deux modes (ferme/exploration) ont leurs propres défauts. Par exemple, il n'est pas rare de louper sa cible lorsqu'on veut casser une pierre, ou alors la camera est bizarre.
J'avais sur ma Switch une sauvegarde de RF4, ce qui a permis a certains personnages (Margaret et l'autre dont j'ai oublié le nom) de venir en ville. Mais cela ne sert a rien : ils n'ont que 2 lignes de dialogues et fixent le mur de leur chambre, nous rappelant nos meilleures descentes de benzodiazépine.
#triste
Plutôt que d'épiloguer sur les animations rigides et autres glitchs qui ne se comptent plus, tel Cecil apparaissant dans plus de dix endroits a la fois, j'aimerais signaler qu'il n'est pas vraiment possible de décorer sa maison. Enfin, si c'est possible, mais vous ne le souhaiterez pas, car il est impossible de mettre un meuble contre un mur, ce qui fait que vos armoires seront... au milieu de la pièce ?????
Ce n'est pas une blague, il n'est juste pas possible de mettre ses étagères contre un mur. C'est un choix vraiment bizarre, d'autant plus qu'il n'y a aucune grille pour le placement, ce qui rend l'aspect décoration vraiment hasardeux. On dirait que le jeu veut que vous puissiez marcher tout autour d'un meuble pour valider son placement.
Ce jeu est vraiment bizarre. Sa tentative de proposer tout plein d’activités met en évidence le manque de soin apporté a quasiment chaque aspect de ce qu'il propose, se contentant, au mieux, d'une plate morosité.