I don't like sand. It's coarse, and rough, and irritating, and it gets everywhere.

Il ne suffit pas d'une belle direction artistique et d'une belle chanson pour véhiculer une ambiance contemplative.

Tel est le triste constat de ce Sable qui s'achemine pourtant comme une quête initiatique dont la lourdeur aura néanmoins tôt fait de décourager les joueurs d'en voir l'accomplissement.

Le titre m'avait subjugué à l'époque de son trailer pour sa direction artistique incroyable (et alors d'une fluidité exemplaire...) et en dépit du downgrade technique très conséquent de la version finale, elle demeure néanmoins le plus bel atout d'un jeu dont on a vraiment envie d'aimer l'univers au premier coup d’œil.

Tout du moins avant que les personnages se mettent à déblatérer leurs banalités et que l'héroine décide d'énoncer explicitement ce qu'elle ressent au lieu de laisser le joueur s'approprier cette aventure avec sa propre sensibilité...Sable prouve malheureusement que Nintendo a bien raison de garder Link muet, en dépit des nombreuses demandes du public à ce sujet, et c'est un peu toute la limite de cette proposition interactive de 2021 qui digère très mal ses influences en ne parvenant jamais à trouver sa propre voie, celle qui siérait véritablement à sa thématique initiatique.

Sable, c'est en effet un Zelda fade où l'exploration est dénuée de challenge, de combats, d'énigmes et tout simplement de soif de découvertes.

Mais Sable c'est aussi un Journey où la contemplation est malmenée par l'inclusion agressive de quêtes Fedex, de Loot intempestif ou d'une carte beaucoup trop grande (et bien trop peuplée) qui décourage le sentiment d'abandon et de lâcher prise que ces titres oniriques parviennent à véhiculer.

Bref, Sable ce serait un Ico où l'univers nous serait exposé frontalement au lieu de faire confiance à la capacité d'empathie du joueur et son habilité à se projeter dans un univers abscons au premier abord. Le même jeu avec une notion de danger, des dialogues succincts (ou incompréhensibles), un véritable sentiment de solitude et moins d'objectifs clarifiés pour le joueur, et il y aurait sans doute matière à une belle aventure en dépit des limitations évidentes liées à la technique ou au budget. Mais il semble surtout souffrir d'un manque de vision créative ou d'un manque d'audace pour s'affranchir des codes habituels d'une œuvre interactive; bref un jeu qui donne lui même l'impression d'être perdu au sein de la vaste création du jeu vidéo alors qu'il est censé aider le joueur à trouver sa voie dans un périple fictif.