SAM : Oh ! Le joli chaton hypercéphale !
MAX : Je le trouve mignon moi Sam. Je peux en faire une raquette de tennis ?
Ce genre de dialogue, il n’y a guère que dans Sam & Max que l’ont peu les retrouver. Véritable jeu vidéo culte, il doit une grande part de sa renommée à ses héros : Sam le chien, policier aux méthodes parfois douteuses et aux pensées profondes (« Mon esprit n'est qu'un magma bouillonnant de pensées scintillantes et d'idées turgides »), et son acolyte Max le lapin psychotique adepte de la violence, de la destruction (« Les actes de violence gratuite, c'est MA spécialité ! ») et aux pensées tordues (« Espèces de sales raclures de vermines de jumeaux, je devrais vous tordre les jambes au-dessus de la tête et vous obliger à danser la lambada ! »). Tous deux vont essayer de résoudre le mystère de la disparition, dans une foire aux monstres, d’un yeti congelé et d’une femme girafe. Tout, dans le jeu, est prétexte aux délires de nos deux héros, tant au niveau des énigmes que des décors (ah, le site de saut à l’élastique depuis les narines des présidents du mont Rushmore). Le bon goût est toujours présent, et c’est tout ce qu’on aime : c’est pipi-caca (« J'en ferais pipi dans ma culotte... si j'en avais une... »), les blagues fusent (« Je ne suis pas un malfaisant, je suis un mâle lapin ! ») et l’humour est très souvent en dessous de la ceinture (« En tout cas, y'a plus de poils sur mes jolies petites fesses que sur ce crâne vide ! »). L’antagoniste, un chanteur de country minable et rikiki adepte de la naturalisation (Conroy : « Je suis un être vil et mauvais qui prend du plaisir à torturer de pauvres créatures des bois. » Sam : « C’est une raison valable aussi ») n’est pas en reste, et chaque détail, chaque requête est source d’amusement. Il faut par exemple voir Sam s’énerver après le joueur si on lui demande d’exécuter une tâche impossible (« Ne soyez pas stupide ») ou d’utiliser trop souvent une commande invalide (« Pour la dernière fois : CA… NE… FONCTIONNE… PAS !!!! »). On apprécie d’ailleurs le fait que souvent, le moindre objet donne lieu à un dialogue entre les deux protagonistes. Même si l’on incarne Sam, Max n’en est pas moins vivant, et parfois même utilisable dans certaines tâches (comme tondre un mammouth laineux artificiel). Petite surprise dans la prise en main, les commandes ne sont pas affichées à l’écran, mais « tournent » sur un clic de souris. De même, l’inventaire est affiché dans une boîte en carton, au coin de l’écran. Concernant les dialogues, ceux-ci ne sont pas clairement défini, mais s’illustrent par le pictogramme d’un sujet en particulier (« yeti », « Conroy »). Comme quoi, même les point’n click peuvent voir leur ergonomie revue... Comme souvent dans les productions LucasArts, l’humour et les clins d’œil donc sont au rendez-vous (comme par exemple un robot ménager qui se transforme, l’espace d’une scène, en R2D2).
Un très bon jeu, en résumé, drôle, attachant et irrévérencieux comme rarement, servi par des graphismes cartoon du meilleur effet avec, chose rare dans un point’n click, un certain replay value, dûe aux dialogues qu’on aurait pu manquer sur certaines objets. Le mot de la fin pour Max…
« Si quelques siècles de civilisation ont dû être anéantis pour qu'une bande de créatures des bois nauséabondes puissent continuer à perpétrer leurs coutumes écœurantes, alors tant mieux ! »