Scorn
5.9
Scorn

Jeu de Ebb Software, Aethek et Lustmord (2022PC)

Un jeu de niche pour joueur de niche

Ce jeu a été offert par Amazon Prime en Novembre 2024 sur GOG. Bien qu’étant un jeu indépendant, ils ont sû exploiter l’Unreal Engine pour nous proposer visuellement quelque chose d’atypique. J’ai donc sauté le pas pour tenter l’aventure.


D’emblée il faut savoir que Scorn est une expérience de survie-horreur lente, qui se veut angoissante et axée sur l’atmosphère en jeu (d’où le soin apporté aux graphismes… et aux sons d'ambiance).


On est plongé dans un monde biomécanique avec des décors cauchemardesques, nous donnant l’impression de nous déplacer dans une base (ou une station spatiale ?) biologique, dont les décors de la base sont principalement composés de chair, sur une planète désertique.

C’est un jeu où le joueur doit avancer sans quasiment aucune information. Et c’est là, l’un des gros éléments de GamePlay qui m’ont fait décrocher. Non pas que j’aime l’assistanat, mais ici c’est tout l’inverse : On est balancé dans le jeu, avec comme guise d'introduction qu'une simple cinématique de 10s d'un cadavre qui se réveille dans cette station biomécanique. Aucun tutoriel nous est proposé, aucune introduction nous est offerte, on découvre le jeu en jouant. Très rapidement, on fait face à des énigmes. On doit deviner comment progresser dans le jeu. On s’ennuierait presque. L’interface utilisateur est vide, aucune Map n’est proposée (rendant la progression labyrinthique et fastidieuse), il n’y a quasi aucune indication visuelle… bref, c’est clairement un film qu’on nous propose. A ça on rajoute le fait qu’il y ait peu ou pas de musique, juste des sons d’ambiance qui renforcent l’ambiance glauque. Ce film interactif est d'ailleurs assez court, et faisable en 7h en moyenne. Aucune re-jouabilité n'est possible (sinon on divise par deux la durée de vie).


Le gameplay de Scorn se concentre donc simplement sur l'exploration (des Maps couloir, sans aucune interaction avec l’environnement) et sur les énigmes (de simples puzzles, faisables sans indices). Les combats sont rares, lents, et délibérés, et le joueur dispose de peu de munitions et de soins, ce qui rend chaque rencontre tendue (qu’il vaut parfois mieux éviter).


A ça, on rajoute un jeu où il n’est pas possible de sauvegarder manuellement. C'est le jeu qui décide les checkpoints qui permettent de sauvegarder l'avancée. Donc si on meurt juste avant le checkpoint, on est reparti pour recommencer tout le segment en question... une horreur !


La narration dans Scorn est très subtile et minimaliste (pour rester gentil…).

Il n’y a pas de dialogue explicatif, de texte, ou de cinématiques qui guident le joueur. L’histoire est racontée uniquement par l’environnement, les symboles, et le ressenti personnel : faut donc être joueur aguerri. En somme, le jeu est compliqué. Suffisamment compliqué pour que je le considère comme un jeu de niche, visant un public de niche. Ici, le joueur doit être un joueur vétéran s'il compte avancer dans ce jeu (de par l'absence d'indications). Il doit aussi avoir une bonne logique pour résoudre les différentes énigmes. Il doit aussi être bon en FPS car il y a plus d'ennemis que de munitions dans chaque niveau. De même, les "potions de santé" sont extrêmement rares. A ça on ajoute un design glauque, où on a constamment la sensation de se balader dans un corps humain.... Bref, je n’ai jamais vu un jeu autant filtrer sa base de joueurs potentiels^^

La fin du jeu quant à elle... c'est juste n'importe quoi. Comme tout le ‘scénario’ de ce jeu en vrai... (si je peux appeler ça un scénario ?) Pas de début, pas de fin, juste un bout de chair qui ressemble à un humain, qui se réveille, se promène dans une ‘base/station spatiale’ organique, située sur une planète désertique, se fait parasiter par un monstre qui s'accroche à lui, on s'en débarrasse...

mais finalement il nous rattrape...

et c'est la fin du jeu ? J'ai dû louper un épisode...


Bref, J’ai trouvé l’expérience dans son ensemble plutôt déplaisante, ce gameplay à base d'aller retours dans des couloirs moches, où chaque chemin se débloque au fur et à mesure qu'on résout des énigmes et qu'on récupère des objets est trop restrictif. Ça provoque une sensation de manque de liberté que je n’aime pas dans les jeux.

Ce jeu vaudrait surement le coup en VR (un Mod est dispo pour en profiter), mais au-delà de ça, je ne peux pas le recommander aux gens qui aiment les jeux d’exploration, d’aventure, à la narration riche, avec beaucoup d’activité, etc.. etc.. Pour les autres, je recommande vraiment de visionner 30mn de GamePlay avant de s’y mettre… Ce que j'aurais dû faire...

Skipwoof
3
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le 1 déc. 2024

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Skipwoof

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