A lire les tests de Shadow of the Beast (SotB) version 2016, le jeu serait appréciable avant tout par les fans de l'original. Il est vrai que l'amour pour le jeu de 1989 suinte par tous les pores de ce reboot tant il offre de bonus au joueur avec une générosité véritablement touchante. C'est ainsi qu'Heavy Spectrum nous permet de jouer à une version émulée de SotB senior, mais nous propose également de débloquer un bonus pour y bénéficier de vies illimitées, de lire une rétrospective illustrée de la saga et de son impact sur le monde vidéoludique, de remplacer la nouvelle bande-originale par l'ancienne in-game,... Un véritable hommage.
Cependant sous-entendre que le jeu aurait moins d'intérêt pour les joueurs non-initiés me semble abusif. La preuve : je n'ai pas connu l'Amiga, et j'ai a-do-ré ce SotB 2016.
Le premier niveau m'a tout de suite mis dans l'ambiance. A travers une narration muette on comprend parfaitement que nous sommes à la merci d'un puissant sorcier (si on refuse d'avancer ou d'attaquer les ennemis : il nous force à le faire) puis que nous nous libérons de ses liens et que ça va ch*** des bulles.
Très vite, on s'aperçoit également que le jeu est magnifique et recèle des panoramas somptueux. Que ce soient les plaines verdoyantes, les cavernes, la jungle, ... tout est superbe. Mention spéciale au désert en contrejour, juste à couper le souffle. Tout est d'ailleurs extrêmement bien mis en valeur par un travail sur les plans et les caméras qui restent fluides à tout moment (en tout cas sur mon exemplaire du jeu, Gamekult lui a décerné un sévère 5/10 parce qu'apparemment la leur tressautait...).
Les cinématiques et les animations d'exécution ne sont pas en reste et sont parfaitement bien réalisées et dynamiques. Le sang coule à flots, c'est extrêmement sauvage.
Chaque niveau apporte avec lui son lot d'ennemis et son thème bien particulier, ainsi qu'un rythme à part. Si certains niveaux sont des lignes droites (comme le premier niveau), d'autres ressemblent plus à des donjons en bonne et due forme (le château de l'Hydrath).
Le gameplay parait très surprenant au début. Voire... frustrant. Le fait est que les animations d'Aarbron (la Bête) sont longues, et il est fréquent que l'on se fasse poignarder dans le dos alors que l'on est occupé à décapiter un ennemi. En fait, on ne sait pas vraiment quoi faire quand on est encerclé. Mais ça, c'est parce qu'on débute ! On apprend petit à petit à gérer de mieux en mieux la garde, les contres, et surtout : l'assommage ! En appuyant sur triangle il est en effet possible d'étourdir un ennemi ce qui permet de protéger ses arrières et de démembrer les ennemis venant de l'autre côté sans craindre de se faire suriner. On devient sans même sans se rendre compte une véritable machine à tuer, on adopte des réflexes, des automatismes, et les médailles de platine commencent à tomber de plus en plus régulièrement. Un vrai balet de destruction !
Les boss sont du même bois : impressionnants, bien animés, ils peuvent poser problème la première fois, mais une fois leur pattern et leur "gimmick" compris, on ne fait d'eux qu'une bouchée.
Au point qu'on finit par traverser le mode bestial d'une traite, alors que cela paraissait inconcevable au début. Mais il reste d'autres secrets à débloquer ! Il y a des Orbes à briser pour compléter l'histoire, des Talismans à trouver, et des Rencontres Secrètes à éprouver (après avoir obtenu une médaille d'or minimum lors de certaines confrontations). En fait le jeu est relativement court en ligne droite, mais la rejouabilité est excellente : si on veut tout débloquer on refait de nombreuses fois chaque niveau, et ça passe tout seul. Pour dire... c'est l'un des seuls jeux que j'ai platinés à ce jour.
Pour conclure, je vous apprends peut-être qu'une version physique intégralement en français est importable d'Asie ? Ne passez pas à côté !