En 2006, le 2ème jeu de l'équipe de Fumito UEDA sort. Il s'agit de Shadow of the Colossus. Ce jeu est fantastique ! Épique, tonitruant, les batailles sont colossales. Je vous parlais à l'instant de la sensation d'échelle dans God of War, mais SotC, pour les intimes, n'est pas en reste.
Si certains des premiers colosses ne sont « que » de gros animaux de 4 ou 5 fois la taille du héros, le dernier colosse mérite bien d'être qualifié d'immeuble ! Le système de jeu est simple, mais on en redemande avec l'ingéniosité qu'il faut déployer pour tuer les colosses, ça me fait penser aux boss de Zelda : c'est un concentré des phases de Boss dans les Zelda. Le tout est servi par une ambiance magique pleine de contemplation et de solitude pour l'âme sœur perdue et la réflexion sur soi en tant que héros... et joueur. Même si le jeu met la PS2 à genoux, le résultat est sublime.
Mais plus que le gameplay ou l'ambiance, c'est le questionnement même des motivations du héros et donc du joueur qui est ici interrogé. Pourquoi se bat-on contre les colosses ? Parce que « on » nous l'a dit. Pourquoi croire ce « on » ? Parce que ce serait le seul moyen de ressusciter sa bien-aimée. Mais qu'on fait ces colosses ? Attaquent-ils seulement le joueur, finalement ?
Petit à petit, ces questionnements s'installent dans la tête du joueur comme un refrain lancinant. Mais alors, que faire ? Ce serait là le seul reproche que je ferais au jeu : et si finalement, le joueur est convaincu que c'est lui le méchant du jeu, que peut-il faire ? A-t-il le choix ? On a l'impression que ce n'est pas prévu par la Team ICO... sauf qu'il reste toujours le choix d'éteindre sa console.
Je n'ai malheureusement pu le faire qu'en japonais. C'est vous dire si j'attends avec impatience l'édition du remake « ICO Collection » !